La douane arrête le premier cyberdealer français oeuvrant sur le darknet
Trafic démantelé par la cyberdouane
Trafic démantelé par la cyberdouane
Un service anonyme de livraison de drogues dont l’origine ne serait pas traçable car issue du “darknet”, cette partie anonyme du web : voilà le petit trafic que Bercy annonce avoir démantelé après quatre mois d’enquête. Les services de cyberdouanes ont traqué et arrêté, le 21 décembre dernier, un “cyberdealer” et son complice.
Par la poste, des douaniers français se sont fait livrer de la drogue. Il s’agit d’une démarche tout à fait légale, pour eux, car réalisée dans le cadre de la procédure dite “du coup d’achat”. Le colis réceptionné par les agents a permis de vérifier qu’il s’agissait bien de produits stupéfiants. Le flagrant-délit est matérialisé. Des agents de la direction des opérations douanières (DOD) ont pu enclencher, le 21 décembre dernier, la perquisition du domicile du cyberdealer présumé.
Partie ombragée du web
Si vous entrez dans votre moteur de recherche “Silk Road”, l’une des premières mentions qui apparait sera “Comment trouver sans risques Silk Road et des drogues“. Il s’agit d’un site Internet logé “sur la partie cachée d’Internet” aussi appelé darknet, ou F2F (friend-to-friend). Dans cette partie ombragée du web, l’anonymat et l’absence de traçabilité sont censés être garantis. Deux atouts pouvant intéresser des activistes, des dissidents comme des trafiquants désirant communiquer et/ou échanger à l’abri d’une quelconque surveillance. Les outils d’accès à ce darknet sont entre autres : I2P, BitTorrent ou encore TOR. Ce dernier, ”The Onion Router“, le routeur en oignon, était utilisé par le cyberdealer.
Sur Silk Road, le cyberdealer dans le viseur des douaniers assurait vivre en France. Contactée, la douane n’a pas souhaité s’étendre sur la méthode de traçabilité établie par les analystes de la direction du renseignement douanier (cyberdouane) et les informaticiens de la direction des enquête douanière (cellule dite de recueil de la preuve informatique).
“Les agents ne souhaitent pas révéler leurs méthodes de travail, nous précise un employé des Douanes. Il s’agit davantage de faire passer le message : il n’existe pas de lieu où l’anonymat est total.”
Premier “coup d’achat” sur le darknet
Pour se faire livrer de la drogue de synthèse (type “speed”) comme des drogues plus traditionnelles, l’achat se faisait avec des Bitcoins, une crypto monnaie virtuelle permettant à l’acheteur et au vendeur de rester anonymes. La Banque de France a déjà mis en garde contre ce cyber argent qui échappe totalement à son contrôle.
Lors de la perquisition au domicile du cyberdealer, vivant dans un village isolé de la Loire, les douaniers ont trouvé 350 grammes d’amphétamines et 100 grammes de résine de cannabis “ainsi que le matériel utilisé pour la vente en ligne“, précise le communiqué. Il s’agit de la première enquête dite “du coup d’achat” réalisée sur le darknet en France. Le procès du cyberdealer, lui, se déroulera dans un tribunal bien réel le 30 janvier prochain, à Créteil.
Source : http://www.lesinrocks.com/