La cocaïne est-elle dépénalisée en Guyane ?
Dans le département français de Guyane, le trafic de cocaïne est très important et les autorités sont dépassées par le phénomène. Le procureur de la république de Guyane demande aux autorités de libérer les personnes qui transportent moins de 1,5 kg de cocaïne pour éviter une surcharge de travail.
De nombreuses personnes importent de la cocaïne en petite quantité depuis la Guyane. La plupart des trafiquants ingèrent la Cocaïne. A L’aéroport Félix Eboué à Cayenne, les douaniers interceptent régulièrement des trafiquants en partance pour la métropole. 20 % de la cocaïne consommée en France viendrait de Guyane, un département français d’outre-mer de 294 070 habitants.
Ce document interne consulté par l’AFP, a été envoyé par le procureur de la république Yves Le Clair aux directeurs de la gendarmerie, de la police nationale et des douanes en Guyane.
« Afin de diminuer la charge de travail et d’accentuer l’effort sur les violences commises sur la voie publique et les trafics d’armes, une politique pénale à titre expérimental a été mise en place à compter du 1 juillet 2022 concernant la cocaïne. L’objectif est d’augmenter les prises de matière en diminuant l’impact sur les services. »
Il est important que les forces de l’ordre se consacrent à la lutte contre les violences et le trafic d’armes mais nous trouvons la mesure particulièrement injuste. Pourquoi ne pas l’appliquer également au cannabis en métropole et en outre-mer ? La plupart des scientifiques considèrent que le cannabis est beaucoup moins dangereux que la cocaïne. Le trafic de cocaïne rapporte plus d’argent que le trafic de cannabis mais il est désormais moins puni. Tous les jours, des consommateurs de cannabis français se retrouvent en garde à vue pour quelques grammes mais en Guyane, ce ne sera plus le cas si l’on transporte, non pas du cannabis mais de la cocaïne.
« Pour la cocaïne jusqu’à 1,5 kg (principalement in-corpore), une procédure simplifiée peut être réalisée, avec ou sans garde à vue selon les conditions d’interpellation et la sécurité de l’interpellé (transport in-corpore). A l’issue de la procédure, l’OPJ prend attache avec la permanence du parquet pour confirmation de la décision et notifie un classement sous condition en application de l’article 41-1 7° du ccp avec interdiction de paraitre à l’aéroport de Cayenne pendant 6 mois. Cette décision fait immédiatement l’objet d’une inscription aux FPR en application de l’article 230-16 du cpp et une information eu service des douanes. » a expliqué le procureur dans le document interne.
Pour les personnes interpellées avec des quantités allant de 1,5 à 4 kg de cocaïne, « une procédure simplifiée sera également établie et une convocation CRPC/COPJ sera délivrée par le service d’enquête selon les modalités habituelles. »
Sur Twitter, le syndicat policier Synergie-Officiers critique cette nouvelle mesure : « Comment peut-on en arriver à une politique pénale de cette nature pour le trafic de cocaïne dont la #Guyane est le principal point d'entrée en métropole ? On peut toujours demander plus à la #Police mais pas en sabordant son action. »