Interview : le retour de Dominique Broc

Soft Secrets
14 Apr 2017
Il est l'un des militants français les plus connus. En 2012, il a été le premier à amener en France le concept des cannabis social clubs. Il est le fondateur de la fédération des CSCF (Cannabis Social Clubs Français). Très présent dans les médias au début de l'année 2013, Dominique Broc s'est ensuite mis en retrait pendant plusieurs années. Il revient aujourd'hui avec de nouveaux projets. SSFR : Au début de l'année 2013, tu avais annoncé dans les médias la déclaration simultanée dans les préfectures de 400 cannabis clubs et au final, seulement 6 se sont déclarés. Cela t'a valu de nombreuses critiques. As-tu été déçu par les responsables de ces clubs qui ne se sont pas déclarés ? Dominique Broc : Non, je n’ai pas été déçu car je comprends qu’il soit difficile de se déclarer consommateur de cannabis dans ce pays. Par contre, j’ai été déçu par l’attitude des militants et les critiques qui ont suivi cet épisode. J’ai communiqué ces chiffres aux médias car ils étaient réels. Il y avait bien 400 clubs en activité à ce moment là. Par ailleurs, pour mon procès à Tours, suite à une perquisition et à la confiscation de toutes mes plantes, 140 personnes ont officiellement déclaré fumer du cannabis, pratiquer l'autoproduction et se sont déclarés solidaires des CSCF. Je tiens à  remercier ces personnes qui ont eu le courage de me soutenir et de dévoiler leur identité au tribunal. Pendant ces années, les clubs ont-ils continué de fonctionner ? Bien sûr ! Je fais toujours partie d’un cannabis social club et il y en a actuellement plusieurs en activité à Tours et dans d’autres régions. Tous ces clubs sont en relation entre eux et nous échangeons notamment des boutures. Je me suis mis en retrait du militantisme pendant quelques temps car je souhaitais me consacrer à ma vie privée. Que penses-tu de l’évolution des cannabis social clubs ? Pour moi, le concept des cannabis clubs a toujours été de procurer au gens du cannabis à prix coutant, c'est à dire gratuitement ou à très bas prix. Et c’est loin d’être le cas en Espagne ou le cannabis est vendu très cher dans les clubs. Il s’agit en réalité de coffee shops plutôt que des cannabis clubs et tout est basé sur le business. En France des gens ont essayé de créer des fédérations mais ces tentatives n’ont jamais abouti. Ces projets de cannabis clubs n’étaient pas assez sérieux et n’ont jamais fonctionné. Quels sont tes nouveaux projets ? Je vais organiser à Tours un rassemblement à l’occasion de la marche mondiale du cannabis. Contrairement aux autres villes, il aura lieu le 6 mai, la vraie date de la marche mondiale. Ce rassemblement n’est ni interdit ni autorisé. Il s’agira d’un rassemblement statique. Nous tiendrons un stand d’information où nous parlerons notamment du problème du cannabis au volant. Sur ce sujet, je prône la désobéissance civile, c'est-à-dire le refus de se soumettre aux tests de dépistage de cannabis pratiqués par les forces de l’ordre sur le bord des routes. Nous comptons organiser des rassemblements réguliers. Je vais aussi participer aux débats sur le cannabis organisés par le groupe ECHO. Je tiens principalement à défendre le droit à l’autoproduction. Pour un cannabis de qualité, il est important de continuer à utiliser des graines régulières et de préserver les variétés landraces. Face à tous ces businessmen du cannabis, il est primordial de faire entendre notre voix et de participer aux differents débats. Y aura-t-il une association pour vous représenter ? Ce sera peut-être avec les Amis des CSCF, une association qui existe encore. Ou nous allons peut-être relancer le CIRC Centre mais je ne veux plus être président. Pour moi, le CIRC est l’association historique. Les autres associations cannabiques sont issues de scissions avec le CIRC et ont été créées uniquement pour des histoires d’égo. ME
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