Cultiver avec Veganic - L’essor de la marijuana vegan
“Biologique” signifie travailler avec la nature et non contre elle, pratiquer une gestion durable de votre culture et de son environnement. Cela signifie aussi, bénéfique pour la santé puisqu’environ 300 pesticides sont utilisés régulièrement dans la culture et l’élevage non biologiques et qu’on en trouve des traces dans l’alimentation non biologique. Avez-vous déjà entendu parler de la culture “vegan”?
L’herbe vegan est cultivée en utilisant un éventail de nutriments qui ne contiennent pas d’engrais synthétiques, de pesticides, ni aucun ingrédient issu d’animaux comme la farine d’os, le poisson hydrolisé, la farine de sang ou le guano. Il s’agit de travailler uniquement avec des plantes, de pousser le bio à un niveau plus avancé. Beaucoup de dispensaires au Canada et aux États-Unis y sont déjà passés. La demande d’herbe vegan augmente parallèlement à celle d’aliments sans produits laitiers, sans sucre, sans gluten ou sans noix. Les gens veulent des produis qui correspondent à leur mode de vie, sans devoir faire de compromis, sans avoir à s’écarter de leur choix moraux ou alimentaires pour satisfaire leurs goûts. Ces gammes de nutriments sont utilisées par les vegans, mais aussi par des non vegans, qui sont simplement persuadés qu’utiliser des nutriments à base de plantes permet de produire les meilleurs résultats possibles.
Certains avancent évidemment qu’on ne peut pas considérer qu’un produit cultivé en intérieur dans des conditions artificielles est bio, puisque sa culture se fait en contradiction avec l’environnement. Et que c’est donc tout sauf bio! On retrouve le même argument chez les vegans et dans le mode de vie vegan en général. Si vous poussez le raisonnement encore plus loin, vous allez vous trouver face à des contradictions. Par exemple, de quoi sont faits vos pots ou vos serres? N’y a-t-il pas de produits issus d’animaux dans les adhésifs, les plastiques ou les emballages de votre matériel? La liste est longue. La plupart des gens acceptent néanmoins que dans le monde actuel, on ne peut pas tout contrôler et qu’un peu est mieux que rien! Le peu qu’on arrive à faire est déjà mieux que rien et c’est ce qu’on doit avoir en tête quand on choisit de cultiver de façon vegan.
Les techniques de culture vegan s’approchent le plus possible des conditions et de l’environnement de croissance naturels des plantes. Dans la nature, les plantes sont très peu exposées au monde animal, qui se limite le plus souvent aux insectes qui se décomposent dans la terre. Elles ne sont jamais exposées aux niveaux de produits issus des animaux qu’on trouve dans les engrais bio génériques. Vos plantes ne manqueront donc de rien si vous utilisez des nutriments vegan.
Les matières animales dans les engrais peuvent avoir un effet négatif sur votre récolte. Les résidus de produits animaux se décomposent très lentement dans le cannabis et laissent des traces qui perdurent longtemps après que la plante a métabolisé les nutriments. Il n’est pas possible d’éliminer complètement ces résidus, qui se présentent sous la forme de métaux lourds, puisqu’ils sont stockés dans les plantes sous forme de sels. Ces résidus proviennent de sources diverses, y compris certaines sociétés qui fabriquent des nutriments et qui ne signalent pas tous leurs ingrédients, voire des cultivateurs qui ajoutent des sprays et des produits pour augmenter leurs récoltes, et évidemment des produits animaux présents dans les nutriments.
Les excréments d’animaux qui sont utilisés comme engrais sont pleins de tout ce à quoi les animaux ont été exposés, de tout ce qu’ils ont ingurgité, notamment des hormones, des pesticides et des antibiotiques pour ne citer que quelques exemples. Tout cela influe sur la qualité et sur le goût de votre produit fini. L’herbe cultivée de façon vegan contient jusqu’à 1000 fois moins de métaux lourds qu’un produit bio de haute qualité. Les défenseurs du vegan soutiennent que l’herbe vegan est la plus pure et la plus puissante qu’on puisse cultiver ou fumer, et la version la plus proche du cannabis produit de façon naturelle.
L’accumulation de résidus dans les plantes a aussi un effet sur le pH du substrat et donc sur les plantes, si vous n’arrivez pas à maintenir de bons niveaux de pH. Les méthodes de culture vegan ne nécessitent pas de contrôle du pH, puisqu’elles permettent de maintenir de façon naturelle un écosystème équilibré et plus sain, dont le pH se situe entre 5.5 et 7.0. On doit parfois ajuster légèrement le pH à mi-chemin de la phase de floraison.Quand la nutrition est très importante, il peut arriver que le pH descende au niveau le plus bas des normes acceptées (5.5).
C’est le substrat qui est le plus important pour la culture vegan. Comme pour le bio, il vaut mieux utiliser du terreau ou un mélange de terreau. Le terreau contient beaucoup d’humidité, il a un bon drainage et contient certains nutriments naturels, ce qui signifie qu’il peut fournir une partie des nutriments nécessaires au moins pendant les premières semaines. Il contient aussi plein de champignons et de bactéries, ce qui est juste parfait. Un “terreau d’empotage” riche permet d’éviter des problèmes comme de devoir couper les feuilles et l’herbe, il est plein de microbes bénéfiques qui l’aideront à atteindre une biodisponibilité aussi proche que possible des 100%.
La biodisponibilité du terreau est la mesure de la quantité de nutriments présents que pourra assimiler le système racinaire des plantes. Les nutriments non bio ou non vegan se présentent sous une forme déjà soluble et peuvent être directement assimilés par les plantes. Par contre, les nutriments bio et vegan doivent être transformés en solution liquide. Les plantes dépendent donc totalement des microbes et des bactéries bénéfiques qui sont déjà présents dans le terreau pour pouvoir utiliser les matières végétales en décomposition (nutriments).
L’objectif de la culture vegan est que le terreau soit toujours plein de bactéries bénéfiques, de façon à créer un foyer où les bactéries et les champignons prolifèrent et ainsi, un environnement très actif où les nutriments peuvent être rapidement transformés en solution liquide. La seule chose qui persiste après que les plantes ont métabolisé les nutriments sont les glucides complexes, qui sont ensuite utilisés pour alimenter les microbes dans le terreau, le cycle se poursuit donc! Les nutriments non vegan peuvent avoir un niveau d’absorption de 20 à 25%. La méthode vegan vise à atteindre les 100%, ce qui stimule les récoltes, améliore la qualité et le goût de façon spectaculaire. De nombreux convertis vous diront que les résultats sont tellement bons qu’une fois qu’on a essayé le vegan, on ne revient plus en arrière.
Il existe plusieurs gammes de nutriments vegan qui, utilisés avec des produits contenant des mycorhizes, vont stimuler les bactéries bénéfiques pour vos plantes. Il existe une version vegan de tous vos produits spécifiques pour “croissance”, “floraison” et “fleurs” : additifs, boosters, ou de rinçage. Les besoins des plantes sont pris en compte à chaque étape avec des matériaux végétaux riches en nitrogène, comme des graines de luzerne de coton, des brisures de soja pour les plantes en phase végétative, et d’autres riches en phosphore et en potassium, sous forme de potasse, de phosphate naturel et de cendre de bois, pour la phase de floraison. On citera comme autres additifs vegan friendly : Humic acid, qui aide à l’assimilation des nutriments ; Cal-Mag pour de bonnes récoltes ; et les enzymes pour le traitement et la régénération de nouvelles racines et le recyclage des racines mortes. Utilisez tout cela correctement et vous serez sur le bon chemin de l’utopie vegan.
Vous augmenterez fortement la biodisponibilité de votre terreau en utilisant du thé de compost qui, sous sa forme la plus simple, s’obtient en trempant un sac de compost perméable dans un seau d’eau. Les nutriments passent dans l’eau et vous obtenez un “thé” qui contient tous les bienfaits de l’engrais. Le thé de compost aide à augmenter la quantité de nutriments. Il accélère également la dégradation des toxines et améliore la qualité nutritive et le goût. C’est le moyen idéal de tester un nutriment vegan sur vos plantes et de tenter d’atteindre 100% de biodisponibilité.
Pour faire du thé de compost, diluez votre mélange de compost dans de l’eau et forcez la vie microbienne en ajoutant une aération dans le mélange. Cela permet aux micro-organismes composés de bonnes bactéries, de champignons, de protozoaires et de nématodes de se multiplier rapidement et de créer une solution microbienne riche. Un bon compost vegan contient toutes sortes de “déchets verts”. Une pleine pelletée de ce compost dont le matériel est bien décomposé sera très utile. Appliquez régulièrement le thé de compost à vos plantes. Je vous conseille de le faire fermenter à l’aide des orifices de ventilation de 3 à 7 jours. Les microbes disparaîtront rapidement dès que l’aération sera enlevée. Il faut donc maintenir l’aération du thé jusqu’à ce que vous l’utilisiez. Je n’insisterai jamais assez sur le fait qu’il faut maintenir les bactéries bénéfiques de votre terreau en activité autant que possible. C’est la seule façon de s’assurer que tous les nutriments que vous procurez à vos plantes sont sans cesse biodisponibles.
La culture vegan est plus qu’une tendance montante. Elle donne de vrais résultats avec un apport minimum. Le marché du cannabis croît rapidement et la méthode vegan gagne de même en popularité auprès des cultivateurs qui veulent un cannabis plus sain, des fleurs plus savoureuses et des récoltes plus abondantes. Tout cela est réalisable en imitant au plus près l’environnement naturel de croissance du cannabis.
L’herbe vegan a un arôme et un effet puissants, grâce à la facilité avec laquelle la plante métabolise les nutriments. Cela lui donne plus de temps et d’énergie pour créer des huiles essentielles et des terpènes. C’est pour cela que l’herbe vegan a généralement un taux de terpène plus élevé. De même, en ce qui concerne les cannabinoïdes actifs, il n’est pas rare de trouver des variétés vegan qui ont plus de 20% de THC et plus de 10% de CBD. La gagnante de la High Times cannabis cup en 2016 était une variété vegan qui avait un taux de CBD de 13% et il existe une variété vegan de la Platinum Cookies qui atteint 22% de THC! Et ce n’est pas un hasard si Kyle Kushman, le gourou des cultivateurs de cannabis vegan a remporté 13 prix à la Cannabis cup avec son onctueuse et puissante "Strawberry Cough"! On ne peut pas contester de telles statistiques.
L’herbe vegan est aussi la manière la plus respectueuse de l’environnement de cultiver en intérieur. Pour le moment, on ne peut pas faire grand-chose pour diminuer la quantité d’énergie utilisée dans la culture d’intérieur, mais le fait d’éliminer tout produit animal est un moyen facile et tangible de réduire l’impact de la culture du cannabis sur la planète.
En ce qui concerne le cannabis médical, la qualité et la pureté de la composition de l’herbe vegan est incomparable. Elle est tellement « propre » qu’elle est idéale pour être utilisée en médecine. L’herbe non vegan peut contenir des éléments polluants (métaux lourds) à un niveau de 2 à 5 parties par million, alors que l’herbe vegan en contient au plus de 200 à 600 parties par milliard, soit plus de 100 fois moins. Certaines personnes sont très sensibles aux polluants, même à de faibles niveaux. Il peut s’agir d’une réaction aggravée par un état de santé préexistant, ou d’une intolérance aléatoire, mais la présence de métaux lourds peut provoquer des maux de tête, des nausées et dans des cas graves, la maladie de Crohn ou même certaines formes d’autisme.
Au vu de tout ceci, il existe donc de bons arguments pour au moins essayer la culture vegan, qui a tous les atouts. Des plantes plus saines qui vous rendront aussi plus sain, de plus grandes récoltes, plus de goût, des effets plus puissants. Et bien sûr, sa nature respectueuse de l’environnement et sa possible utilisation médicale. Avec un marché sans cesse en expansion, une demande croissante de plus de diversité dans le choix d’un cannabis plus propre, produit de façon durable, sans matière animale, plus pur pour un usage médical et avec un historique transparent et traçable, je suis certain qu’il ne faudra pas longtemps avant que le vegan soit adopté par de plus en plus de cultivateurs. Car même s’ils ne pratiquent pas le véganisme dans leur vie quotidienne, ils veulent pouvoir pratiquer des méthodes de culture et produire une herbe de leur choix. L’accroissement de la demande va sans aucun doute développer la créativité et on verra bientôt de nouvelles gammes de produits vegan. Dans le fond, il s’agit de tenter de produire les meilleures plantes, qui soient bénéfiques tant pour vous que pour l’environnement!
Par Rich Hamilton
Photos cédées par Dinafem
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