Cannacrash test
Test: Comment conduit-on après avoir fumé du cannabis?
Test: Comment conduit-on après avoir fumé du cannabis?
Plusieurs mois après avoir voté la proposition de loi instaurant la légalisation de la marijuana, l’état de Washington cherche toujours à affiner la limite au-delà de laquelle un consommateur est trop stone pour conduire une voiture. Actuellement, cette limite est de 5 nanogrammes de THC par millilitre de sang. Si on peut considérer que les fumeurs récréatifs n’ont qu’à rester chez eux, cette mesure pose problème pour ceux qui consomment du cannabis à but médical et ont besoin de se déplacer (ne serait-ce que pour aller chercher leur prescription au dispensaire).
Une télé local a pris les devants et mené un test instructif. Dans la vidéo ci-dessous diffusée par CNN, trois conducteurs d'âges différents ont fumé une (très) grosse dose de marijuana avant de prendre le volant pour une petite course-test. Un moniteur d'auto-école accompagnait chacun d'eux pour éviter tout accident et la police les a surveillé de près pour détecter d'éventuels signes d'ébriété dans leurs mouvements.
Les volontaires – une jeune fumeuse habituelle, un adulte fumeur du week-end et une personne plus âgée fumeuse très occasionnelle – ont joué le jeu pour tenter d’évaluer à partir de quelle quantité d’herbe ils devenaient dangereux sur la route.
Pour faire planer les trois cobayes, l’équipe de télé n’y est pas allé de main morte, leur fournissant de la Blueberry Trainwreck à fumer en pipe (et donc pure, à l’américaine) par portion de 0,3 gramme, avant de les mettre au volant. Expérience renouvelée deux fois, et même une troisième fois pour Addy, 27, présentée comme une consommatrice médicale et qui avait déjà fumé avant le test. Elle a pris de bon cœur une nouvelle dose, atteignant un total de 1,4 grammes. Evidemment, elle finit défoncée et commence à conduire n’importe comment en balançant des "it's awesome !".
Si ce test est un brin absurde (fumez un gramme de skunk dans un laps de temps aussi court, rien n’y personne ne vous fera décoller de votre canapé), il semble démontrer que la limite actuelle est bien trop sévère (plus en tout cas que pour l’alcool, selon certaines études). Il a fallu que nos trois patients la dépassent de 5 fois avant que leur capacité à conduire soit endommagée (selon le moniteur et le policier), et Addy assurait encore à 7 fois. Un argument en faveur de ceux qui militent pour un assouplissement de la législation.
Conduire sous l’effet d’une substance demeure quoiqu’il arrive dangereux. Selon une étude menée en France en 2005, la consommation de cannabis augmenterait de 1,8 fois le risque d’accident, chiffre qui grimpe à 8,5 fois pour l’alcool et 15 fois lorsqu’on combine les deux.
Source: http://fluctuat.premiere.fr/