Cannabis thérapeutique : la France toujours en retard
Le 28 février dernier, la ministre de la santé Marisol Touraine commandait une étude sur le Sativex en vue d'une éventuelle autorisation de mise sur le marché (AMM). Il sera donc peut être bientôt possible de se soigner avec des médicaments à base de cannabinoïdes mais il est toujours strictement interdit de cultiver ou de consommer du cannabis pour un usage thérapeutique. Le 13 mars, Dominique Loumachi, qui est atteint de myopathie a finalement été condamné par le tribunal correctionnel de Belfort à 300 euros d'amende avec sursis pour usage et détention de cannabis.
Le 28 février dernier, la ministre de la santé Marisol Touraine commandait une étude sur le Sativex en vue d'une éventuelle autorisation de mise sur le marché (AMM). Il sera donc peut être bientôt possible de se soigner avec des médicaments à base de cannabinoïdes mais il est toujours strictement interdit de cultiver ou de consommer du cannabis pour un usage thérapeutique. Le 13 mars, Dominique Loumachi, qui est atteint de myopathie a finalement été condamné par le tribunal correctionnel de Belfort à 300 euros d'amende avec sursis pour usage et détention de cannabis.
Le 28 février dernier, la ministre de la santé Marisol Touraine commandait une étude sur le Sativex en vue d’une éventuelle autorisation de mise sur le marché (AMM). Il sera donc peut être bientôt possible de se soigner avec des médicaments à base de cannabinoïdes mais il est toujours strictement interdit de cultiver ou de consommer du cannabis pour un usage thérapeutique. Le 13 mars, Dominique Loumachi, qui est atteint de myopathie a finalement été condamné par le tribunal correctionnel de Belfort à 300 euros d’amende avec sursis pour usage et détention de cannabis.
Il a pourtant reçu le soutien du Dr François Ziegler, chef du service de neurologie à l’hôpital de Belfort-Montbéliard qui est venu témoigner à la barre en sa faveur : « Mon patient souffre d’une myopathie particulière, appelée dermatopolymyosite, qui provoque chez lui des douleurs qui ne sont pas soulagées par l’arsenal thérapeutique classique, y compris des opiacés » Dominique Loumachi assure que seul le cannabis le soulage des douleurs terribles liées à sa maladie. Cultivateur et consommateur régulier depuis 1992, l'homme de 40 ans, invoque l'état de nécessité pour justifier sa conduite illégale.
Le coffret Mediweed : RSO, spray et marijuana.
On connait depuis longtemps les vertus du cannabis pour soigner certaines maladies : asthme, glaucome, sclérose en plaque entre autres. Freinés par les laboratoires qui pourraient voir disparaitre une partie de leurs bénéfices, les scientifiques montrent depuis plusieurs années un grand engouement pour la recherche sur cette plante. Le cannabis pourrait faire diminuer certaines tumeurs cancéreuses.
La plupart des usagers récréatifs recherchent l’effet du tétrahydrocannabinol (THC) mais pour les malades, c’est le cannabidiol (CBD) qui possède les propriétés les plus intéressantes. Ce cannabinoïde n’est présent qu’en très petite quantité dans la plupart des plantes. Certains breeders proposent maintenant des variétés ou le taux de THC et de CBD sont à peu prés équivalents.
L’utilisation thérapeutique du cannabis sous forme de plante est autorisée dans 20 états américains (dispensaires) et dans plusieurs pays comme la Hollande (pharmacies), le Canada (buyer’s compassion clubs) ou l’Espagne (cannabis social clubs).
En France il est possible de demander au ministère de la santé une ATU (autorisation temporaire d’utilisation) pour un médicament appelé Marinol (dronabinol ou cannabis de synthése). Un centaine de personnes profitent actuellement de ce dispositif.
Réputé beaucoup plus efficace, le Sativex est déjà autorisé dans plusieurs pays européens. Il se distingue des autres produits pharmaceutiques parce qu'il est dérivé de plants de cannabis, plutôt que d'un processus exclusivement synthétique. C’est un spray buccal développé par la société britannique GW Pharmaceuticals. Les patients atteints de sclérose en plaques peuvent l'utiliser pour soulager la douleur neuropathique, la spasticité, l'hyperactivité vésicale, et d'autres symptômes. Il est également prescrit pour soulager la douleur due au cancer et a été étudié dans divers modèles de douleurs neuropathiques périphériques et centrales. Chaque pulvérisation de Sativex délivre une dose fixe de 2,5 mg de THC et 2.7mg de CBD.
Le RSO du club Mediweed.
Le Pr Patrick Vermersch, chef du service de neurologie au CHRU de Lille, a testé le Sativex sur 25 patients atteints de la sclérose en plaque, dans le cadre d'un essai clinique qui s'est terminé il y a 3 ans. « Les résultats montrent que le Sativex fonctionne pour un certain nombre de patients, de l'ordre de 35% à 50%, pour soulager la spasticité. Quand Le THC et le CBD sont présents en proportions égales, le risque de dépendance diminue fortement ».
Les usagers thérapeutiques ont un besoin urgent de se soigner et se soulager leurs douleurs. Plutôt que d’attendre la mise sur le marché de produits issus de l’industrie pharmaceutique, de nombreux malades on décidé de se prendre en main notamment avec les cannabis social clubs. La plupart de ses structures intègrent un plusieurs de ces usagers. Le club Mediweed propose aux usagers thérapeutiques locaux des variétés de marijuana adaptées à leurs pathologies ainsi que plusieurs produits dérivés de la plante, spray et RSO, et pommades.
Les malades qui utilisent du cannabis doivent consommer un produit totalement purifié. Pour les usagers à la santé particulièrement fragile, certains spécialistes déconseillent d’utiliser la weed qui pousse en extérieur et préconisent la culture en hydroponie.
Une autre contrainte est que l’usage thérapeutique exige un dosage très précis des cannabinoïdes. En consommant directement les fleurs issues de la plante, il est impossible de prévoir précisément les taux de THC et de CBD. Il y-a en effet de grandes variations entre les différents phénotypes et même au sein d’un même individu comme l’ont démontré de nombreux tests.
La solution est donc l’huile de cannabis correctement purifié pour éliminer les résidus accumulés pendant le processus d’extraction. En fonction des différents procédés on obtient du hash oil, du BHO (butane hem poil) ou du RSO (Rick Simpson oil). Plusieurs tests effectués dans les laboratoires américains ont montré que ces produits contenaient plus de 90 % de cannabinoïdes.
L'Association Internationale pour le Cannabis Médical (IACM) est une société scientifique qui défend l'amélioration du cadre légal pour l'utilisation thérapeutique du chanvre. Son initiateur, le docteur Franjo Grotenhermen, est un spécialiste allemand de renommée internationale, chercheur à l'institut Nova de Cologne et auteur de l’ouvrage de référence Cannabis en médecine.
L’Union Francophone pour les Cannabinoïdes en Médecine (UFCM) propose sur son site de nombreuses ressources et un espace patients avec notamment une formation universitaire gratuite sur les cannabinoïdes.
Principes Actifs est une association fondée par des patients, soutenue par des professionnels de santé et des militants du monde associatif. Elle a pour but de créer un réseau regroupant des personnes atteintes de maladies reconnues comme susceptibles de réagir favorablement à la prise de cannabis et en faisant usage.