Canada : Marc Emery accusé de harcèlement sexuel
Marc Emery est l’un des activistes canadiens les plus connus. Celui que l’on surnomme le « Prince of Pot » a consacré une grande partie de sa vie au cannabis. Depuis la province de la Colombie Britannique et sa capitale Vancouver, Marc Emery a gagné beaucoup d’argent en vendant des graines de cannabis par correspondance, a fondé en 1995 le magazine Cannabis Culture, devenu un site internet, et a ouvert plusieurs boutiques et dispensaires . Extradé aux Etats-Unis en 2010, il a été condamné à cinq années de prison pour vente de graines aux USA. Après sa libération en 2014, le canadien a continué à se consacrer au business du cannabis avec plusieurs dispensaires. Considéré alors comme un véritable héros de la cause cannabique, Marc Emery était très demandé dans les conférences et les expos autour du monde.
Aujourd’hui, il semble que la roue soit train de tourner et l‘entrepreneur, qui avait connu jusqu’à présent beaucoup de succès, est dans une mauvaise posture. Marc Emery et sa femme Jodie ont été interpellés en 2017 après avoir ouvert trois magasins de cannabis récréatif à Montréal alors que la légalisation n’était pas encore mise en place. Les trois dispensaires Cannabis Culture de Vancouver devraient eux être fermés par la Ville dans les prochaines semaines. Mais c’est maintenant à cause de plusieurs affaires de harcèlement sexuel que Marc Emery fait parler de lui dans les médias.
Après les affaires Strauss-Khan et Wenstein, les langues ont commencé à se délier. Tous les milieux professionnels sont concernés par le harcèlement sexuel et celui du cannabis ne fait pas exception. Ces dernières semaines, les témoignages de femmes qui auraient été harcelés par Marc Emery se sont multipliés. Il s’agit de femmes très jeunes qui travaillaient pour l’entreprise de Marc Emery, Cannabis Culture. L’affaire a été révélé par le Huffington Post Canada et le site Vice à continué d’enquêter sur le sujet.
Selon le Huffington Post Canada, qui a publié son enquête le 17 janvier dernier, au moins sept personnes ont été témoins ou ont eux mêmes subi des attouchements ou des commentaires de nature sexuelle entre 2005 et 2017.
Selon la journaliste indépendante Deidre Olsen, Marc Emery avait créé un « environnement de travail toxique » durant les années 2000 en obligeant les adolescentes qu’il avait engagées dans son entreprise à « endurer son harcèlement sexuel non désiré. » En plus du harcèlement, il lui est également reproché d’avoir posté des messages et des photos à caractère sexuel sur Instagram et sur les forums Cannabis Culture.
Marc Emery a rapidement réagi à ces accusations sur le réseau social Facebook. L’homme de 61 ans a notamment révélé être séparé de sa femme Jodie depuis plus d’un an. « Je me sens très, très minable à l'intérieur. Ma merveilleuse meilleure amie a le cœur brisé parce que je lui fais subir cette terrible épreuve, et elle est tellement innocente. Il est possible que d’autres histoires choquantes au sujet de mes comportements surgissent. »
Photo : Marc et Jodie Emery en 2015 à la Spannabis de Barcelone (copyright Olivier F)
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