Canada : l’entreprise Canopy Growth en difficulté

Comme d’autres entreprises du secteur, Canopy Growth est en difficulté. Pour réduire ses couts, Canopy Grow avaiit déjà supprimé 240 emplois l’année dernière. L’entreprise avait justifié le déficit par la fragmentation du marché du cannabis et l’attente de la légalisation fédérale aux États-Unis.

L’entreprise annonce une réduction de sa production dans le but de devenir rentable. Canopy Growth va fermer son site de Smith Falls et va réduire sa production de 65 % au Canada. 800 emplois au total vont être supprimés.

Canopy Grow va continuer à produire du cannabis sur les sites de Kincardine dans la province de l’Ontario et de Kelowna dan la province de Colombie-Britannique. Le programme de génétique de Canopy Grow sera confié à l’entreprise québécoise EXKA.

En septembre 2018, l'année de la légalisation du cannabis récréatif au Canada, l’entreprise atteignait son niveau maximum à la bourse avec une action à 67,74 $. Mercredi dernier a la clôture, l’action était à 3,67 $. La baisse est de 95 %. L’entreprise pionnière dans le secteur du cannabis n’est toujours pas rentable. En 2021, les pertes ont atteint 1,6 milliard de dollars. En 2022, elles s’élevaient à 300 millions.

« Canopy n’a pas d’autre choix que d’être rentable afin de réaliser ses ambitions de leadership à long terme sur le marché nord-américain » a déclaré David Klein, le CEO de Canopy Growth, dans une communiqué de presse après la présentation des résultats financiers.

Comment expliquer cette situation ? Depuis plusieurs mois, les entreprises du secteur seraient déficitaires. Elle mettent en cause une fiscalité et une règlementation qui freinent le développement des nouveau produits. Toutes les grandes entreprises du secteur ont été restructurées ces dernières années. L’entreprise Aurora, un autre poids-lourd du secteur a par exemple licencié 700 personnes en 2020. Selon le Conseil canadien du cannabis (CCC), le marché noir continue de prospérer avec au moins 50 % des ventes de cannabis au Canada.

Selon le rapport présenté à l’automne dernier par le CCC, l’industrie du cannabis serait en danger et la quasi-totalité des producteurs canadiens seraient en situation déficitaire ou en faillite. « Le prix du cannabis légal n’est pas compétitif avec celui du marché noir en raison des taxes perçues par le gouvernement » explique le rapport.

« De façon globale, 2022 a été très difficile. Si rien ne change, je crois que 2023 sera encore plus difficile. L’industrie a de faibles liquidités. Elle a de la difficulté à se financer autrement que par le privé et sur les marchés boursiers. On risque d’avoir un impact très négatif au Canada avec beaucoup de fermetures et de la consolidation » a déclaré Pierre Leclerc, président de l’Association québécoise du cannabis sur le site ici-radio-canada.