Le cannabis CBD bientôt interdit dans les shops ?

Soft Secrets
02 Aug 2020

La Commission européenne travaille actuellement sur le statut du chanvre non psychoactif, connu sous le nom de cannabis light, cannabis CBD ou chanvre « bien-être » L’objectif de ces travaux est de définir un positionnement commun à tous les pays de la communauté européenne.


Dans ses conclusions préliminaires, la Commission proposer de faire passer les fleurs de chanvre du statut d’aliment à celui de stupéfiant. Dans ces conditions, le chanvre « bien-être » ne pourrait être vendu que dans les pharmacies et non pas dans les nombreux CBD shops ou hemp shops ouverts partout en France. La nouvelle réglementation concerne les fleurs de chanvre et le produits dérivés (huiles, concentrés, e liquides) et ne concerne pas le chanvre industriel qui utilise d’autres parties de la plante, comme les tiges et les graines.

A la sortie du confinement, la lutte contre le cannabis s’est intensifiée. Le gouvernement vient de mettre en place les amendes forfaitaires pour les consommateurs de cannabis et lutte également contre la production sur le sol français avec la surveillance des growshops et des cultivateurs.

On croyait l’affaire réglée mais le gouvernement s’attaque également au cannabis CBD avec la reprise des contrôles dans les magasins. Rappelons que la Communauté européenne autorise uniquement les produits dont le taux de THC et inférieur à 0,2%.

Le cannabis « bien-être » qui ne provoque pas les effets de « défonce » du cannabis classique fort en THC, connaît un fort engouement parmi les consommateurs français. De nombreux shops ont ouvert leurs portes sur tout le territoire français et l’enjeu économique est important.

Le cannabis light était jusqu’à présent considéré comme « complément alimentaire ou « novel food » La nouvelle réglementation entraînerait la fermeture de la plupart des CBD shops et la perte de nombreux emplois.

La nouvelle réglementation concernera uniquement le CBD d’origine naturel. Cela signifie qu’il sera toujours possible de vendre du CBD synthétique, beaucoup plus nocif que le CBD naturel, dans les magasins sans aucune réglementation, alors que le CBD naturel sera uniquement vendu dans les pharmacies.

C’est pour ces raisons que le Syndicat Professionnel du chanvre vient de publier un communiqué de presse. Le but du communiqué est d’alerter les journalistes et le grand public sur les enjeux de cette nouvelle réglementation européenne.

Retrouvez ci dessous communiqué de presse Syndicat Professionnel du Chanvre.

Front commun pour défendre l’avenir du chanvre en Europe

La Commission européenne travaille actuellement sur l'élaboration d’une position concernant le Cannabis sativa L. (chanvre industriel), dans le but d'évaluer si les fleurs de chanvre et les extraits de fleurs de chanvre doivent être considérés comme des aliments ou comme des stupéfiants. Or, la conclusion préliminaire de la Commission, qui a été communiquée aux opérateurs du secteur qui ont déposé une demande d’application “Novel Food”, stipule que le “cannabidiol, lorsqu'il est extrait du chanvre, doit être considéré non pascomme un aliment mais comme un produit stupéfiant”. Si la Commission confirmait sa position, cela aurait des répercussions dramatiques sur l’ensemble du secteur du chanvre :

  • Du côté des producteurs, cela mettrait en péril les investissements dans la valorisation des fibres et de la paille de chanvre pour les produits biosourcés tels que les matériaux de construction, le textile, le papier, les plastiques et les biocomposites.
  • Du côté des fabricants et des distributeurs, cela condamnerait le marché du chanvre “bien-être” (produits contenant du cannabidiol), pourtant prometteur et créateur d’emplois. De fait, seuls les opérateurs pharmaceutiques pourraient utiliser le CBD d’origine naturelle.

Du côté des consommateurs, cela favoriserait la consommation du CBD synthétique, qui n’est pas concerné par la décision de la Commission européenne. Nous souhaitons rappeler qu’à des doses physiologiques les extraits dérivés du chanvre industriel, qui sont actuellement vendus dans l'UE en tant que compléments alimentaires, n'ont aucun effet psychotrope et sont bien tolérés par l'Homme (source : OMS).

Nous, représentants des acteurs du chanvre en France et de l’ensemble de la chaîne de valeur, de la graine au produit fini, demandons solennellement aux autorités françaises de défendre notre filière, de prendre position pour les consommateurs et d’assurer la survie des agriculteurs ainsi que des entrepreneurs qui investissent ce secteur prometteur.

  • Aurélien Delecroix Président du SPC (Syndicat Professionnels du chanvre)
  • Philippe Laratte Vice président Synadiet
  • Laurent Martineau Président d’Iteipmai
  • Christophe Ripoll Président de Phytolia
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