Marques et cannabis aux USA

Soft Secrets
28 Dec 2018

Alors que le cannabis est aujourd'hui légal pour un usage récréatif et/ou médicinal dans 29 Etats des USA ainsi que le District de Columbia, et pour un usage récréatif dans 8, il est toujours illégal sous la loi fédérale. Ce n'est donc pas une surprise que le Bureau US des brevets et des marques n'enregistre aucune marque d'entreprise qui commercialisent du cannabis ou un produit en contenant. Le dilemme dans lequel se trouve ces entreprises n'est qu'une des "zones grises" qui existent entre les lois étatiques et fédérales en matière de cannabis.

Il y a eu très peu de querelles juridiques à ce jour à cause des racines de l'industrie du cannabis qui est restée loyale et solidaire sur ce point. Il est toujours très mal vu de vendre un produit sous le nom d'un autre ou de copier celui-ci. Cependant avec le temps et la quantité d'argent brassée par l'industrie du cannabis, les choses vont inévitablement changer. La concurrence va augmenter, ainsi que les capitaux et la nature du commerce de cette industrie et les investisseurs millionnaires qui entrent dans le ring. Marques et cannabis aux USA Le fait est que l'industrie du cannabis va peut-être se transformer en marché de produits de base. Comme pour d'autres produits de base, l'essentiel pour le succès est bien sûr un produit de qualité mais également une identité solide de la marque. Il s'agit de se faire un nom, de faire connaitre son logo et de créer une identité de la marque pour que les gens se sentent à l'aise et en sécurité et se familiarisent avec elle. Les images de marque vendent des produits. Regardez Nike, Coca Cola et Apple. Les gens ont confiance en ces marques, ils ne se posent pas de question sur ce qu'ils achètent, ils croient en ce qu'on leur dit et deviennent des clients fidèles qui votent avec leurs pieds en devenant des clients réguliers. En apposant des marques sur le cannabis, il ne s'agit pas seulement de protéger une plante mais plutôt de protéger une enseigne. Que font donc les entreprises dans les Etats des USA où le cannabis est légal en ce moment pour protéger leurs intérêt? La position fédérale devrait-elle changer dans le futur? Au regard de la loi fédérale, la seule manière pour les entreprises d'obtenir la reconnaissance de leur marque par le Bureau US des brevets et des marques est d'y enregistrer tout sauf le cannabis, y compris tous les produits et services qui ne "touchent" pas la plante, comme les consultations, les informations sur les bénéfices médicinaux, les sociétés d'emballage et de marketing, les médias et tous les articles associés mais pas ouvertement vendus pour la consommation de cannabis, tels que des noms de sociétés, des logos, du papier à rouler, des vêtements, des briquets, etc. Cette stratégie est connue sous le nom de "la tenaille", en protégeant son objectif principal par le biais de produits accessoires. En enregistrant une marque et des produits associés au cannabis, ces sociétés espèrent dissuader d'autres entreprises de voler et d'utiliser le même pour des produits semblables vendus sur le même marché (celui du cannabis). Elles espèrent également ainsi se placer au sommet de la liste d'attente pour l'enregistrement de marques de cannabis le jour où le gouvernement fédéral changera sa position et autorisera enfin l'enregistrement de marques de cannabis et de produits en contenant. A ce jour, ce qui s'en approche le plus est l'enregistrement de marques de produits contenant des CBD. Tout le travail réalisé en matière d'enregistrement de marques à ce jour est une simple conjecture. Jusqu'à ce que le gouvernement fédéral revoit sa position sur le cannabis, personne ne sait si la stratégie de la tenaille va fonctionner et si les marques enregistrées actuellement pour des produits liés au cannabis pourront automatiquement passer au cannabis. Il n'existe aucun précédent en la matière pour en juger! Où en sont les choses au regard des lois d'Etats? Comme vous le savez peut-être, ou pas, l'an dernier (2017), la première variété de cannabis a été enregistrée avec succès dans divers Etats qui ont légalisés. Les enregistrements au niveau des Etats sont plus faciles à obtenir qu'au niveau fédéral, mais ne donnent pas le même niveau de protection. Dans le premier cas, le produit/la marque est uniquement protégé dans l'Etat où il est enregistré. Il faut donc obtenir des enregistrements multiétatiques pour protéger son entreprise dans plusieurs Etats. Cependant, même au niveau de l'Etat, il est important d'enregistrer une variété de cannabis car cela change certaines choses. Cela donne de la qualité et de la substance. Avant la légalisation, il n'existait aucun standard et il était impossible de profiter des avantages d'une entreprise légale. Il n'y avait aucun protection, ni pour les propriétaires, ni les vendeurs, ni les consommateurs. Les produits n'étaient pas testés ni assurés, il n'y avait pas de pub ni de rangée de prix. Les gens échangeaient entre eux des info en ligne. Certains honnêtement mais pas toujours! Des variétés populaires comme la Sour Diesel et la Bubba Kush ont été largement cultivées mais leurs créateurs sont restés inconnus et n'ont jamais été récompensés. Jusqu'à présent, il est assez rare que les breeders et les cultivateurs reçoivent un retour symbolique ou financier des variétés qu'ils ont créées et il leur est impossible de contrôler qui les cultivent. S'il s'agissait d'un autre type d'entreprise, ces droits leur seraient garantis et ils auraient la possibilité de protéger leurs créations d'imitateurs peu scrupuleux. C'est pourquoi ce qu'on fait les breeders qui sont derrière la première marque de cannabis enregistrée, la GG#4, a changé la donne et c'est le premier round dans une nouvelle révolution de l'industrie du cannabis. La GG#4 – l'artiste auparavant connu sous le nom de Gorilla Glue#4 a été un genre de variété superstar depuis son triomphe il y a 4 ans. Tout le monde affirmait en avoir fumé, cultivé ou vendu. Créée accidentellement en 2012 à Las Vegas par "Joesie Wales" et "Lone Watty", la GG#4 est l'heureux accident qui survient quand une femelle "Chem Sister" rencontre une Sour Dubb puis est croisée avec une Chocolate Diesel. Les graines produites ont été conservées pendant un an environ avant de donner le 4ème phénotype qui est devenu le gagnant. Il s'est fait remarquer non seulement pour sa super puissance mais également pour son aspect de superglue ce qui lui a valu son nom de Gorilla Glue#4. Cette variété a remporté des prix dans plusieurs Cannabis Cup en 2014. La plante a été offerte à des cultivateurs privés et 100 clones ont été vendus lors d'une Cannabis Cup pour tester la stabilité de la variété. Cette variété était tellement bonne qu'elle s'est répandue partout et est devenue très courante dans de nombreux dispensaires ainsi qu'auprès de cultivateurs amateurs. Si la GG#4 n'avait pas été aussi puissante, les choses n'auraient sans doute pas atteint un tel niveau d'infamie. Cette situation douce-amère a été jusqu'à entrainer les breeders des variétés GG à se retrouver dans une bataille juridique pour la marque de quelqu'un d'autre mais leur a finalement été bénéfique. Il s'agissait d'un fabricant de superglue "Gorilla Glue" qui a estimé que l'utilisation de sa marque pour du cannabis donnait une mauvaise image de son entreprise. Le résultat est que la Gorilla Glue#4 est devenue la GG#4. Il n'a pas fallu longtemps pour que ses créateurs, LLC, voient le potentiel bénéfique et décident de créer leur propre marque pour protéger leur fameuse variété, même si cela se limitait à un Etat. Les variétés GG sont les premières marques de cannabis enregistrées au niveau d'un Etat, incluant la variété GG#4, son nom et ses spécificités médicinales, au Colorado, Nevada et Washington. Bien entendu, ces marques ne sont pas reconnues au niveau fédéral mais c'est un bon début et cela donne l'espoir que des gars honnêtes seront un jour protégés et récompensés. Les gars qui se trouvent derrière cette variété cherchent l'authenticité et la reconnaissance des marques et de la propriété. GG Strains, ce ne sont que 2 cultivateurs old school qui n'ont jamais chercher à empêcher ou menacé quiconque, ni par voie légal ni autre, de cultiver leur variété GG#4. Ils n'ont jamais voulu faire fermer une société ou arrêter quelqu'un de cultiver cette incroyable variété. Ils ne veulent que protéger leur création et montrer l'exemple de comment doit être la Gorilla Glue, comment est sa fumée, en reconnaissant également ses origines et ses créateurs. Dans la description de la mission de leur entreprise, ils vont jusqu'à déclarer qu'ils veulent "garantir à tous les consommateurs porteurs de la carte pour l'usage thérapeutique du cannabis, l'accès à la même GG#4 chaque fois et partout où ils s'en procureront." Marques et cannabis aux USA Mais ce n'est pas un problème nouveau. Les vendeurs font passer de l'herbe sous de faux noms depuis des années et je suis certain que, comme moi, c'est arriver à tout le monde au moins une fois. Cela devient cependant un problème bien plus important quand cela se passe à un niveau commercial, au sein des dispensaires. Il y a toujours un risque de trouver dans un dispensaire un "fake" de GSC, GG#4, OG Kush, Sour Diesel, Zkittles, etc. Et si vous achetez une demi-douzaine de la même variété dans différents dispensaires, il y a de fortes chances qu'elles aient un goût différent. Comme toutes les bonnes sociétés qui sont fières de la qualité de leurs produits, GGStrains veut protéger les consommateurs de ces arnaques et sans législation en matière de marques de cannabis, ce n'est pas vraiment facile. N'importe qui peut mettre le nom qu'il veut sur une herbe, vendue illégalement ou en dispensaire, et profiter des revenus qu'engendrent la réputation de bonnes variétés tout en vendant des herbes médiocres. Les breeders ne bénéficient pas des avantages des autres secteurs tels que les contrôles de qualité, l'uniformité d'un produit de marque ou un statut légal nationale, ce qui signifie que certaines variétés deviennent inconstantes et varient d'un endroit à l'autre. Le précédent créé par la GG#4 a fixé la barre plus haut pour tous les cultivateurs. GGStrains sont perçus comme des breeders modèles à suivre. C'est devenu une société réellement visionnaire, qui a montré comment l'industrie légale du cannabis pourrait être. Evidemment, comme on a dit précédemment, aucun produit cannabique n'a à ce jour été reconnu au niveau fédéral en tant que tel et ce système n'a encore jamais été testé mais il y a de l'espoir. GGStrains a de grands plans pour rendre sa compagnie totalement légale avec … des campagnes de marketing, de nouvelles gammes et licences qui pourraient en faire la plus grande compagnie du secteur avant et après tout changement opéré de la législation fédérale. La GG#4 a posé des standards qui, espérons-le, seront suivis par les créateurs des générations suivantes qui devront poursuivre la lutte contre l'illégalité et faire de l'industrie du cannabis un business mainstream, qui leur permettra d'être applaudis et reconnus pour leurs efforts ainsi que de contrôler l'intégrité de leurs produits. En combinant ce qui est possible au niveau de l'enregistrement fédéral, tels que les noms des sociétés, les logos et des produits associés à des variétés de plantes enregistrées au niveau des Etats, les sociétés se trouvent en position de force. Il y a beaucoup d'argent à se faire dans le secteur du cannabis et tout le monde le sait. Certains disent que le gouvernement des USA n'aura plus d'autre choix que de suivre le mouvement. Cela signifie que les breeders qui ont déjà des marques enregistrées pour des produits associés au cannabis ou contenant du cannabis au niveau de certains Etats devraient être au sommet de la liste pour recevoir le feu vert et étendre leur marque existante à d'autres produits aujourd'hui refusés. La combinaison de l'enregistrement de marque aux niveaux étatique et fédéral peut sembler confus, contradictoire et contraignant aujourd'hui mais plus les entreprises tireront profit de ce qui existe pour se légitimer autant que possible, plus elles auront de chance de réussir. Cela fera également avancer les choses pour le bénéfices de tous, breeders et consommateurs, récréatifs et médicinaux.
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