Champignons et parasites : une lutte permanente

Soft Secrets
27 Jul 2018
La saison 2017 s’est caractérisée par une forte présence des araignées rouges dans les plantations en outdoor ou en indoor. Une fois l’invasion commencée, il est très difficile de se débarrasser des araignées rouges et l’année dernière, elles ont fait de nombreux dégâts. Le cannabis est une plante assez résistante mais les attaques de parasites et de champignons se sont multipliées en France ces dernières années. Pour cette saison 2018, il est donc temps de prendre des mesures de prévention pour éviter les mauvaises surprises. Tout cultivateur de cannabis sera un jour confronté aux maladies ou aux prédateurs. En indoor, quelques règles de base permettent d’éviter l’apparition de ces problèmes : propreté de l’espace de culture, ventilation et contrôle du climat. Nettoyez vos ciseaux et autres outils avec de l’alcool à 90° après chaque utilisation. Evitez les visites d’animaux domestiques dans votre espace de culture. Entre deux sessions, nettoyez bien votre espace avec de l’eau de javel ou du savon noir. Il est conseillé de mettre vos nouvelles plantes ou boutures dans un espace de quarantaine, à l’écart de votre espace principal. Gardez les en quarantaine pendant une semaine en les observant attentivement pour vous assurer qu’elles ne vous amèneront ni prédateurs ni champignons. Lorsque vous traitez vos plantes, évitez toujours la pulvérisation en plein soleil ou sous lampes pour éviter de brûler les feuilles. [caption id="attachment_68366" align="alignnone" width="500"]Champignons et parasites : une lutte permanente Les prédateurs peuvent attaquer les plantes en outdoor et en indoor[/caption]

Oïdium

L’oïdium est un champignon qui attaque de nombreuses espèces de plantes dont la cannabis que ce soit en extérieur ou en intérieur. L’oïdium se développe en particulier dans les climats humides, notamment au printemps ou en fin de saison (septembre / octobre) pour les cultures en outdoor. L’oïdium attaque aussi bien les feuilles que les têtes de cannabis. Il est fortement déconseillé de fumer ou de consommer du cannabis attaqué par ce champignon. L’Agence de protection de l'environnement aux USA a publié une mise en garde concernant les dommages que l l’oïdium peut causer sur l'appareil respiratoire, en particulier pour des personnes qui ont déjà maladie pulmonaire ou un système immunitaire affaibli. Il se présente sous la forme caractéristique d’une fine poudre de couleur blanche qui se dépose tout d’abord sur les feuilles avant d’attaquer les tiges et les fleurs. Une détection prrécoce vous permettra d’éviter d’avoir à jeter une partie de votre récolte. Pour prévenir l’apparition de ce champignon dévastateur, il est important d’avoir un bon système de renouvellement de l’air pour les cultures indoor et de maintenir le taux d’humidité entre 40 et 60 %. Il est important d’éviter l’ « overcrowding » (trop de plantes dans un espace de culture). La surpopulation favorise l’apparition de ce type de moisissure. Si vous êtes victimes d’une attaque, commencez par traiter les parties infectées et privilégiez les produits naturels comme le Propolis ou la Prêle des champs.

Botrytis

Le Botrytis Cinerea également appelé a pourriture grise est un champignon pathogène qui peut s’attaquer à plus de 200 espèces de plantes comme le cannabis. Le botrytis se développe en toute fin de floraison, et parfois pendant le séchage. Il est provoqué par une humidité excessive et privilégie une température comprise entre 17 et 25 ° C. Il attaque uniquement les buds très denses, comme les colas centraux proches de la tige principale. Il privilégie certaines variétés de cannabis, en particulier indica qui développent ces têtes bien denses et bien lourdes. Il se présente sous la forme de buds « moisies » caractéristiques de couleur marron ou grisâtre. Les parties atteintes doivent immédiatement être coupées et jetées. Les fumer pourrait s’avérer très nocif pour vos poumons. Le champignon apparaissant en fin de floraison juste avant la récolte, la meilleure solution est de couper le reste le reste de la plante pour éviter sa progression. Il faut ensuite bien nettoyer l’espace de culture pour se débarrasser définitivement du champignon. [caption id="attachment_68367" align="alignnone" width="500"]Champignons et parasites : une lutte permanente Cette feuille de cannabis est en train d’être dévoré par des chenilles (photo : Botaquantik)[/caption]

Araignées rouges

Les araignées rouges sont les nuisibles les plus courants dans les cultures de cannabis. De son vrai nom Tetranychus urticae, cet acarien est particulièrement tenace. Appelé également tétranyque tisserand ou tétranyque à deux points, elle se caractérise par ses quatre paires de pattes et ses deux taches sombres sur le dos. Elles sont invisibles à l’œil nu et vous devrez donc utiliser une loupe ou un microscope pour les identifier. La femelle mesure environ 0,5mn et le male seulement 0,3 mn. La larve ne possède que trois paires de pattes. L’araignée rouge se plait dans dans les climats chaud et secs. Elle apprécie les endroits confinés comme les grow box ; Dans ces conditions, elle se reproduit de façon spectaculaire. Garder une température raisonnable (moins de 27° C) et une hygrométrie d’au moins 55 % dans un espace bien ventilé est donc primordial. En prévention, vous pouvez pulvériser les feuilles avec de l’huile de Neem ou un mélange spécial d’huiles essentielles. Essayez de maintenir vos plantes dans un état d’humidité permanente. Pulvériser régulièrement vos feuilles avec un mélange d’eau et de savon noir, qui est un bon agent mouillant, permet de garder cette humidité et de mieux faire pénétrer l’huile essentielle. Attaqués par les araignées rouges, les feuilles de cannabis jaunissent et on pourrait croire qu’il s’agit d’une carence. Observez régulièrement vos feuilles avec en particulier celles du bas, avec une loupe et surtout sur leurs faces inférieures pour détecter l’éventuelle présence de ces redoutables acariens Si vous êtes victimes d’une attaque, certains traitements chimiques sont réputés efficaces mais ils doivent être utilisés en prenant certaines précautions et uniquement en début de croissance pour être sur qu’il ne restera aucun résidu au moment de la récolte. Si vous cultiver en outdoor, vous pouvez introduire un acarien ou insecte prédateur, coccinelle ou chrysope. Sinon l’huile de Neem et d’autres produits naturels en pulvérisation restent les meilleures solutions. Le traitement doit être renouvelé régulièrement Le savon noir ou d’autres savons insecticides permettent de nettoyer tous les déchets laissés par les araignées rouges avant la récolte finale.

Thrips

Contrairement aux araignées rouges, les thrips ou sont visibles à l’œil nu. Ce sont de minuscules insectes volants de forme allongée qui sont également très courant dans les culture indoor ou sous serre. LA femelle mesure 1,2 mn et le mâle Leurs attaques s’avèrent moins nuisibles que celles des araignées rouges mais peuvent tout de même faire de gros dégâts ou affecter le rendement pour les combattre ou en prévention on peut utiliser des pièges adhésifs. On peut également pulvériser des produits bio : pyréthrine, huile de Neem et savon noir ou introduire un insecte prédateur.

Mouches blanches

La mouche blanche ou Trialeurodes vaporariorum est un insecte de la famille des aleurodes. Ce sont des petites mouches d’environ 2 mn de long qui se placent principalement sous les feuilles où elles pondent des œufs et sucent la sève des plantes. Il suffit de secouer un peu les plantes pour voir les mouches s’envoler. Elles peuvent provoquer de grands dégâts dans les espaces de culture et favoriser l’apparition de maladies. Pour combattre les mouches blanches ou prévenir leur apparition, on peut utiliser des bandes adhésives de couleur jaune ou des produits bio comme la roténone, les pyréthrines, l’huile de neem ou les savons insecticides. Pour en savoir plus, lire l’article sur les mouches blanches dans Soft Secrets France 4-2016. [caption id="attachment_68368" align="alignnone" width="500"]Champignons et parasites : une lutte permanente Ce jeune plant de cannabis a été victime d’une attaque d’araignées rouges[/caption]

Chenilles

Les chenilles sont les larves de la famille des lépidoptères qui se transforment ensuite en papillons. Elles apparaissent sur les plants de cannabis suite au passage d’un papillon qui a déposé des œufs. Les papillons déposent souvent leurs œufs sur la partie supérieure de la plante. C’est donc la partie à surveiller particulièrement. Avec leur corps allongé, divisé en segments, les chenilles se cachent facilement dans la végétation et prennent même parfois la couleur de la plante. Une fois la floraison commencée, les chenilles peuvent se cacher à l’intérieur des buds. Pour détecter une invasion, observez minutieusement vos buds à la recherche des œufs, difficilement repérables à l’oeil nu. Une fois l’invasion détectée, il est possible d’enlever les chenilles à la main Pour vous débarrasser aussi des larves et des œufs, la bactérie BTk (Bio Thur) très efficace sur certaines espèces de chenilles. Elle est sans danger pour l’homme mais il est conseillé d’arrêter le traitement 15 jours avant la récolte. Certains types de chenilles peuvent être résistantes à cette bactérie. Vous pouvez aussi utiliser des insecticides naturels à base de pyréthrines.

Limaces

Les limaces et les escargots appartiennent à la famille des gastéropodes. Certaines limaces peuvent mesurer jusqu’à 30 cm de longueur. Ils apparaissent souvent après la pluie et peuvent provoquer des dégâts importants sur les plants de cannabis en mangeant les feuilles. La façon de grignoter les feuilles ressemble à celle des chenilles. On a déjà vu en extérieur, des limaces dévorer entièrement des jeunes pousses de cannabis. Les limaces apparaissent souvent au printemps à la fin de l’été ou au début de l’automne. Les limaces ou les escargots laissent des traces de bave tout autour de la plante ce qui permet de détecter leur présence. Attention aux pièges chimiques ou biologiques qui pourraient s’avérer nocifs pour l’homme ou les animaux domestiques. Protégez vos jeunes pousses avec un petit grillage ou créez une « barrière » tout autour de la plante avec du sable ou de la terre de diatomée pour leur barrer l’accès.

Une lutte permanente

Ce ne sont que quelques exemples de maladies ou de prédateurs qui peuvent s’attaquer à vos plants de cannabis. Ces dernières années, les plantes sont devenues plus sensibles aux diverses attaques. Cela peut s’expliquer par l’essor de la culture de cannabis, la multiplication des individus, des croisements et des échanges de plantes et de boutures. Parallèlement, les breeders essayent de créer des variétés de cannabis plus résistantes aux champignons et aux prédateurs. Par Olivier F
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