Surveillance des growshops : près de 120 cultivateurs interpellés
Nous vous l’annoncions déjà il y a quelques mois dans le journal Soft Secrets : la lutte contre l’autoculture et les growshops fait partie du plan anti-stup du gouvernement. Trois growshops ont été placés sous surveillance dans la région de Reims, ce qui a permis l’interpellation de près de 120 cultivateurs.
Nous vous l’annoncions déjà il y a quelques mois dans le journal Soft Secrets : la lutte contre l’autoculture et les growshops fait partie du plan anti-stup du gouvernement. Trois growshops ont été placés sous surveillance dans la région de Reims, ce qui a permis l’interpellation de près de 120 cultivateurs.
5 millions de consommateurs de cannabis contre 300.000 gendarmes et policiers : qui sortira vainqueur de la guerre contre le cannabis menée par le gouvernement Macron ? Alors que la légalisation s’annonce inéluctable, les forces de l’ordre continuent d’exercer un fort pouvoir de nuisance. De nombreuses voix s’élèvent pour demander la légalisation ou la dépénalisation du cannabis et les partisans de la prohibition ont quasiment disparu du débat public. Mais les gendarmes, les policiers et les douaniers continuent d’appliquer la loi sans se poser de questions et d’afficher fièrement leurs saisies sur leur pages Facebook. A la sortie du confinement, la lutte contre la drogue, et donc le cannabis, s’est intensifiée : mise en place des contraventions pour les usagers, saisies de grosses quantités et maintenant, surveillance des growshops et interpellation des cultivateurs.
Les gendarmes et les policiers se plaignent régulièrement du manque de moyens pour assurer la sécurité des français. Et en France, il y a de nombreux problèmes liés à la sécurité : terrorisme, banditisme, vols, braquages, règlements de compte, escroqueries, agressions sexuelles, violences conjugales, délinquance routière… Mais pour des crimes sans victimes, comme la consommation et l’autoculture de cannabis, les forces de l’ordre disposent de moyens exceptionnels.
En 2019, les gendarmes de la section de recherche de Reims ont mis sous surveillance trois growshops. Deux de ces boutiques sont situés à Reims et une autre à Troyes dans le département de l’Aube. Pendant plusieurs mois, les gendarmes ont surveillé étroitement ces growshops et on pu identifier 120 clients, tous cultivateurs de cannabis.
Le mardi 23 juin, 210 gendarmes et policiers ont participé à cette opération exceptionnelle. Il y a eu au total 115 perquisitions dans les départements de l’Aube et de la Marne. 950 plants de cannabis et 230.000 euros d'avoirs criminels ont été saisis. Des armes longues et des armes de poing ont été découvertes. Les gérants des trois magasins ont également été interpellés. Selon les enquêteurs, les gérants vendaient du matériel de culture et prodiguaient également des "conseils " pour faire pousser du cannabis.
La plupart des personnes interpellées cultivent uniquement pour leur consommation personnelle mais certains procurent des petites quantités de cannabis leurs proches ou à leurs amis. « Sans être des vendeurs importants, il s'agit de gens qui arrondissaient les fins de mois », explique un « proche » de l'enquête au journal Le Parisien.
La plupart des cultivateurs ont seulement eu un rappel à la loi mais 4 personnes ont été incarcérées. « Ce type de détention de stupéfiants se développe depuis plusieurs années, Trouver, en quelques mois, une petite centaine de cannabiculteurs sur un ressort urbain comme celui de Reims n'est pas anodin. On ne peut pas laisser développer ces petites productions de proximité. » a déclaré Matthieu Bourrette, le procureur de la république de Reims.
En interpellant ces cultivateurs autoproducteurs, qui ne provoquent aucune nuisance à autrui, les forces de l’ordre favorisent le marché noir et le cannabis importé. La gendarmerie a déclaré la guerre aux petits cultivateurs de cannabis. Jusqu’à quand allons-nous devoir nous soumettre à ces lois injustes et liberticides ?
Texte et photo : Olivier F