Street Shop : les deux gérants maintenus en détention
Comme nous l’évoquions dans notre rubrique « Cannamètre » du mois de février, les deux gérants des magasins Street Shop, Nicolas et Vincent, ont été injustement placés en détention provisoire suite à leur mise en examen pour détention, offre et cession de stupéfiants, ainsi que provocation à l’usage. Les magasins situés à Bordeaux, Montpellier et Toulouse vendaient des bangs, des grinders, des graines de collection et des produits CBD mais également du matériel de street art, de la décoration et de l'artisanat du monde.
Déjà incarcérés depuis un mois, les deux commerçants ont été condamnés ce jeudi 14 février par le tribunal correctionnel de Toulouse à 12 mois de prison dont 10 avec sursis et maintenus en détention. « Il y a une volonté d'en finir avec eux car leur commerce dérange. Mais ont-ils commis un délit ? » a plaidé leur avocate Maitre Sophie Azam devant le tribunal.
C’est suite à la perquisition de leur boutique de Toulouse, le 22 août dernier que les commercants ont été mis en examen. Les deux gérants ont précisé au tribunal qu’ils pensaient que leur commerce de CBD était tout à fait légal : « On a contacté les douanes en amont. Si ça ne dépasse pas 0,20 % de THC, c'est autorisé. La boutique de Bordeaux a été contrôlée et il n'y a pas eu de soucis. À Montpellier, une procédure a été lancée mais doit être classée. Même un policier nous a dit que c'était légal ! C'est pour ça qu'on a continué à en vendre. »
Le tribunal leur a également reproché de vendre des graines de cannabis, des balances de précision et des sachets de conditionnement. : « Ces balances sont même vendues en grande surface, comme les sachets de conditionnement. On ne demande pas aux clients ce qu'ils vont en faire ! » a expliqué l'un des gérants. Selon le Président du tribunal, les sachets auraient été utilisés par les dealers du marché noir : « Les enquêteurs disent que vous êtes à l'origine des ruptures de stock des sachets de conditionnement des points de deal ! »
Particulièrement agacée par cette histoire de « zip bags », la procureur s’est montrée implacable dans ses réquisitions « Ces deux délinquants se présentent comme des chefs d'entreprise. Non contents de vendre des produits interdits, ils vendent aussi des produits dérivés utilisés par les trafiquants toulousains ! » La procureur a requis à l’encontre des deux gérants, qui ont un casier judiciaire vierge, 12 mois de prison dont 6 avec sursis avec maintien en détention, une amende de 20 000 €, la confiscation des scellés et une interdiction de gérer une entreprise pendant une période de 5 ans.
Le tribunal les a finalement condamné à 12 mois de prison dont 10 avec sursis et maintien en détention. Étant en détention provisoire depuis un mois, il ne leur reste donc plus qu’un autre mois à effectuer. Les deux gérants, Nicolas et Vincent, ont décidé de faire appel de cette décision.
Par ailleurs, l’un des deux gérants, Nicolas, devra comparaître le 23 avril prochain devant le tribunal de Papeete pour une autre affaire. Il devra comparaître en tant qu’ « importateur et fournisseur » pour un autre magasin de l’enseigne Street Shop, celui de Papeete en Polynésie Française, avec deux autres personnes accusés d’avoir vendu des graines de cannabis illégalement. La Polynésie Française applique des lois spécifiques pour l’importation de graines.
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Exitable