A quoi ressembleront les médicaments à base de cannabis autorisés en France

Soft Secrets
09 Jun 2013

Tour d'horizon des médicaments déjà disponibles ailleurs


Tour d'horizon des médicaments déjà disponibles ailleurs

Ils se présenteront sous forme de gélules, d'infusions ou encore d'inhalation. Tour d'horizon des médicaments déjà disponibles à l'étranger et qui pourraient arriver sur le marché français. 

Depuis ce samedi, un décret permet à l'agence du médicament d'autoriser la mise sur le marché de traitements à base de cannabis et de ses dérivés. Dès lors, quels médicaments pourraient être vendus demain dans nos pharmacies ? Bien entendu, on ne fumera pas le cannabis. Ces produits sont délivrés uniquement sous ordonnance et seulement quand aucun autre traitement n'a pu atténuer la douleur du patient.  Ils se présenteront sous forme de gélules, d'infusions ou encore d'inhalation. Tour d'horizon des médicaments déjà disponibles à l'étranger. 

Le Sativex 

Déjà en vente au Canada depuis 2005 et en Allemagne depuis 2010, le Sativex devrait être un des premiers traitements disponibles sur le marché français. Le laboratoire Bayer, à l'origine de ce traitement, aurait déposé plus de 50 fois son dossier auprès de l'ANSM, selon Le Monde en mars dernier.




Il se présente sous forme de spray. "La substance active est directement vaporisée dans la bouche du patient où elle est gardée quelques instants avant d'être avalée, écrit l'Allemand Franjo Grotenhermen, docteur en médecine dans son ouvrage "Cannabis en médecine", publiée en 2004. "Ses effets sont beaucoup plus rapides que lorsque les produits sont administrés par voie orale (transitant par l'estomac et les intestins), explique-t-il en ajoutant que ce mode d'administration permet aussi "une réduction considérable des risques pour les muqueuses (contrairement au cannabis fumé)". Il est principalement prescrit pour le traitement de douleurs associées à la sclérose en plaques. 

Bedrocan, Bedica, Bediol, Bedrobinol

Viennent ensuite  les produits vendus sous formes naturelles - c'est-à-dire à l'état de fleurs ou de feuilles séchées -fournis par un laboratoire hollandais et disponibles dans les pharmacies hollandaises, espagnoles, italiennes, finlandaises et dans plusieurs états américains. Cette unique société néerlandaise, Bedrocan BV, autorisée par le ministère de la Santé à cultiver des fleurs de cannabis depuis le 1er mars 2005, fabrique du Bedrocan, du Bedica, du Bediol ou encore du Bedrobinol. Sur son site Internet, l'entreprise recommande à ses patients  de ne pas fumer le cannabis vendu dans des petites boîtes en plastiques, mais de "l'inhaler à l'aide d'un vaporisateur ou être bu en infusion".

Le Marinol 

En 1992, le Marinol a été mis sur le marché. Sous forme de gouttes ou de capsules, ce traitement est prescrit aux patients atteints du sida, qui connaissent souvent une perte d'appétit. Dans la plupart des prescriptions, les patients avalent deux gélules par jour, une avant le déjeuner et une autre avant le dîner. Il est notamment autorisé aux Etats-Unis, en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni, au Canada et en Espagne. Dans ces trois derniers pays, le nom commercial du Marinol est Cesamet.   

quand le premier médicament dans les pharmacies ? 

Tous ces traitements recevront-ils l'agrément de l'agence du médicament? Pour l'heure, impossible de le savoir. Pour Philippe Gaertner, président de la  Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, "ce décret permettrait avant tout de débloquer les processus de recherche sur ces cannabinoïdes ", étant donné que les textes français considéraient ce produit comme une drogue jusqu'ici. "Du coup, pas sûr qu'on ait des médicaments mis sur le marché rapidement", commente ce pharmacien.   
Par ailleurs, du dépôt de dossier jusqu'à la mise sur le marché du médicament, l'étude d'un traitement par l'agence du médicament peut être long. "Si le dossier est nickel, que le rapport bénéfice-risque est favorable, cela peut prendre trois-quatre mois", commente Fabien Calvo, directeur de recherche à l'Institut national du Cancer. "Mais souvent, l'agence du médicament soulève des questions, demande des précisions aux laboratoires... Et il ne faut pas oublier la question du remboursement qui dépend de l'intérêt médical du traitement", prévient-il. En effet, selon le degré d'innovation du traitement par rapport à d'autres, le médicament sera plus ou moins remboursé - c'est-à-dire de 0 à 65%. Le traitement dans les rayons des pharmacies n'est donc pas pour demain. 

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