Ouverture du procès de Shitland
La cité des Boullereaux, le supermarché du cannabis de la banlieue parisienne
La cité des Boullereaux, le supermarché du cannabis de la banlieue parisienne
La cité des Boullereaux à Champigny-sur-Marne, surnommée «shitland», fut pendant longtemps l’un des «supermarché» de stupéfiants de la banlieue parisienne.
Le premier procès consacré au réseau qui alimentait le trafic de stupéfiants dans la cité des Boullereaux à Champigny-sur-Marne, surnommée «shitland» et qui fut pendant des années l’un des supermarchés du cannabis en banlieue parisienne, s’est ouvert mardi à Créteil.
Du guetteur à la tête de réseau en passant par les «nourrices» chargées de stocker la drogue, 21 personnes sont renvoyées du 2 au 5 avril devant la 10e chambre du tribunal correctionnel de Créteil, pour leurs implications présumées dans ce réseau de trafic d’herbe et de résine de cannabis dans le Val-de-Marne.
Ce premier procès sera suivi la semaine suivante d’un second acte consacré aux Boullereaux, du 9 au 12 avril, correspondant à un deuxième coup de filet policier dans le quartier. En tout, ce sont près d’une quarantaine de personnes qui sont poursuivies lors de ces deux procès, parmi lesquelles les membres d’une même famille soupçonnés d’être au coeur du trafic.
Pour l’occasion, la grande salle habituellement affectée à la cour d’assises du Val-de-Marne a été réquisitionnée. Sur les 21 personnes renvoyées, 15 étaient présentes mardi en début d’après-midi à l’ouverture du procès. Manquaient notamment à l’appel deux des organisateurs présumés du trafic.
Un chiffre d'affaire de 30 000 euros par jour
Parties communes dégradées, appartements squattés, peur des représailles, contrôles permanents des allées et venues: les habitants de la cité ont vécu sous le joug des trafiquants à la tête d’un juteux commerce, drainant 7 jours sur 7 une centaine de clients en moyenne pour un chiffre d’affaires pouvant grimper jusqu’à 30 000 euros par jour.
Les quatre tours de la cité des Boullereaux attiraient des clients venus de toute l’Ile-de-France, voire au-delà, qui n’hésitaient pas à faire une centaine de kilomètres pour venir s’y approvisionner. Avec certains quartiers de Nanterre et de Sevran-Beaudottes (Seine-Saint-Denis), les Boullereaux étaient considérés par les autorités comme l’un des trois épicentres du trafic de cannabis en proche banlieue parisienne. C’est grâce à deux vagues d’interpellations en avril 2010 et septembre 2011, au cours desquelles quelques dizaines de personnes étaient arrêtées, qu’un coup d’arrêt semble-t-il définitif a été porté au trafic.
Source: AFP