Les Cannabis Social Clubs font désormais parties du paysage basque
avec une cinquantaine d'associations
avec une cinquantaine d'associations
Alors qu'en France le gouvernement socialiste a semble-t-il définitivement enterré l'idée de toute évolution législative encadrant la consommation et la détention de cannabis hors cadre pharmaceutique, au Pays Basque, grâce à une législation plus souple en matière de stupéfiant, les consommateurs de cannabis se sont organisés en une cinquantaine d'associations de cultivateurs qui regroupent maintenant après plusieurs années d'existence plus de dix mille membres dans la région, autant de clients en moins pour les revendeurs de rue.
Afin de comprendre le fonctionnement et les avantages de ces associations pour la société, je me suis rendu dans un de ces clubs, le cannabis social club d'Irun, un club ouvert uniquement aux personnes majeures domiciliées dans un rayon de 20 kilomètres.
Le premier constat que j'ai pu faire est que la discrétion prônée les cannabis social clubs n'était pas qu'un discours de façade. En effet, bien que disposant de l'adresse, d'un GPS à jour et connaissant plus ou moins cette ville pour avoir entre autre participer à l'Expogrow, une fois arrivé à destination j'ai mis plusieurs minutes avant d'être certain que je ne me trompais pas de porte et que je n'allais pas sonné au domicile d'un particulier, en effet de l'extérieur rien ne laissait présager que l'édifice pouvait héberger une association de consommateurs de cannabis. Cette discrétion est aux antipodes du modèle californien ou les clubs affichent des publicités géantes sur les devantures de leur commerce et payent des hommes sandwichs qui poussent les badauds à entrer dans leur boutique à la manière d'un portier de cabaret de la place Pigalle s'agrippant à un groupe de touristes asiatiques descendant de leur autobus. Au pays Basque, rien de tout ça, tout se fait dans la plus grande discrétion et sans aucun doute avec beaucoup plus de discrétion en tous cas qu'en France ou comme a pu voir récemment les revendeurs de cannabis n'hésitent plus à monter de véritables étales de marché dans les halls des résidences qu'ils squattent pour mener leur commerce.
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Une fois à l'intérieure, bien que n’apercevant toujours pas de cannabis à l'horizon, la présence d'un vaporisateur Volcano au centre d'une table basse me rassurait sur la nature de l'endroit dans lequel je venais de pénétrer. Une fois libéré de ces obligations administratives le gérant du club a pris une longue pause afin de m'expliquer le mode de fonctionnement des cannabis social clubs ainsi que pour leurs avantages pour la société. Pour commencer il insista longuement sur le fait qu'au Pays Basque les cannabis social clubs n'étaient en aucun cas des magasins ou n'importe qui pouvait entrer et repartir cannabis en poche, mais des associations de cultivateurs de cannabis qui mettaient en commun leurs ressources pour produire du cannabis afin de ne plus financer le marché clandestin. Personne ne peut se procurer du cannabis si il n'est pas membre de l'association et pour cela il faut répondre à un certain ombre d'exigence : être majeur, vivre dans les environ, être parrainé par un autre membre et accepter de laisser son identité, ses coordonnées ainsi que l'estimation de sa consommation annuelle à la disposition des autorités afin d'éviter toutes reventes. Ce n'était qu'une fois l'ensemble de ces formalités accomplies et les vérifications effectuées que les membres peuvent se procurer légalement du cannabis cultivé selon un cahier des charges établi à un prix variant de 4 à 6 euros le gramme selon la variété ou des préparations culinaires élaborées par une association partenaire. Une politique de prix élevé justifiée par la volonté de proposer un produit de très bonne qualité exclusivement cultivé par le club, par l'obligation de cultiver le cannabis en intérieur sous lampe pour des raisons évidentes de sécurité, et d'autres part par le fait de ne pas être un commerce et donc ne pas chercher à augmenter le volume des ventes ou conquérir de nouveaux marchés.
La conversation s'orienta par la suite sur le profil des membres et les raisons de leur adhésion à l'association, j'apprenais alors que la grande majorité des adhérents avaient plus de 30 ans, que 30% des membres consommaient du cannabis uniquement pour raison médicale et que le doyen approchait ses 70 printemps, un profil très loin du jeune à casquette ou à dreadlocks mis systématiquement en avant par les médias français. Leurs motivations étaient diverses, certains ne savaient pas jardiner, d'autres n'avaient pas la place pour le faire et beaucoup préféraient ne pas cultiver à leur domicile pour des raisons de discrétion. Tous s'accordait par contre sur le refus de continuer à financer le marché noir. Plus la conversation avancée, plus elle devenait passionnante, en effet le gérant du club était un militant passionné sympathique et enthousiaste, inarrêtable dès lors qu'il s'est mis à parler de la génétique et des effets des plantes qu'il cultivait comme la King Kong Alive pour laquelle il avait obtenu un prix lors de la dernière coupe régionale, de ses rencontres avec les plus célèbres activistes américains comme Ed Rosenthal ou de l'utilité des cannabis social club pour la société qui ont permis de faire disparaître en grande partie le deal de rue dans la région et de responsabiliser les consommateurs en les incitant à ne plus consommer dans la rue ou les lieux publics, à ne plus consommer avant de prendre le volant et surtout à ne plus fréquenter ou financer les réseaux mafieux. J'étais obliger de me rendre à l'évidence les cannabis social club étaient la solution aux problèmes liés à la vente de cannabis. et qu'en proposant des produits de qualité et en informant les consommateurs ils jouaient aussi dans un sens une mission de santé publique.Il serait peut être temps de regarder ce que font nos voisins et de s'en inspirer !
Source : http://www.agoravox.fr/