Les buralistes prêts à vendre du cannabis?
Une nouvelle manne à venir
Une nouvelle manne à venir
A en croire un de leurs représentants, les buralistes attendraient de pied ferme la légalisation du cannabis et la nouvelle manne qu'elle pourrait constituer ?
Patrick Bonvoisin, Président de la Chambre Syndicale des Buralistes du département du Vaucluse, surfe sur la question du cannabis et déclare que lui et ses confrères pourraient tout à fait vendre un jour du cannabis. Une substance toujours illégale en France aux dernières nouvelles, malgré l’apparition de plus en plus flagrante des Cannabis Social Club sur le territoire.
Bonvoisin met en avant que les clients peuvent déjà se procurer en bureau de tabac toute la panoplie (ou presque) du fumeur de pétards. La Provence illustre le propos en prenant le cas de la "Maison du fumeur" qui vend des bongs, des longues feuilles et autres pipes. La blague est poussée jusqu’à proposer aux consommateurs des joints XXL à remplir. En ces conditions, il ne manque plus que la tête de beuh, non ?
Toujours selon Bonvoisin, les ustensiles utilisés par les consommateurs de cannabis se vendent comme des petits pains dans les bureaux de tabac. "Imaginez qu'on vend 100 paquets de 32 feuilles longues chaque jour rien que dans notre magasin : faites le calcul du nombre de joints que cela représente ! Aujourd'hui, les mentalités ont évolué. On se rend compte dans notre métier que c'est M. Toulemonde qui fume. La fumette du samedi soir s'est banalisée".
Il y a quelques années – avant les augmentations successives du tabac - la profession n’était pas forcément emballée pour vendre du cannabis. Mais les lignes bougent. Cette année, lors d’un séminaire national, les buralistes étaient 98 % à vouloir en vendre. Un vote plutôt encourageant qui possède aussi son côté pragmatique et "Business is Business".
Le buraliste – un métier sur la sellette à cause des augmentations du prix des cigarettes et de la chute libre des tirages de la presse – pourrait retrouver une bonne santé économique. Bonvoisin rappelle qu’en France 10 000 débits de tabac ont mis la clef sous le pas-de-porte ces dix dernières années.
A ce rythme, en cas d’une aggravation extrême de la crise économique, on retrouvera certainement le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg en couverture des magazines avec un joint au bec – en plus de sa désormais célèbre marinière – afin de sauver les tabacs en invitant à fumer de l’herbe française.
En attendant, les buralistes vont continuer à vendre des ustensiles pour consommer un produit par ailleurs interdit. Une belle hypocrisie qui n'est pas prête de prendre fin tant le débat sur la légalisation est dans une impasse en France.
Via : Laprovence.com