Le monde du hash
Pendant des milliers d’années, le hash a été utilisé pour des usages médicaux, un renforcement spirituel, ou dans des situations sociales. Selon l’endroit du monde où on achète du hash, sa qualité, son goût, sa couleur et ses autres caractéristiques seront différents. Dans cet article, nous décrivons les quatre différents types de hash, comment sont réalisées les méthodes traditionnelles, la rosin et comment évaluer son hash.
Par Stoney Tark
Filtrer à sec et presser
Le Maroc est connu pour la quantité de hash qu’il produit et qui est exporté au Royaume Uni, ainsi que dans les coffee shops et les cercles haut de gamme à travers l’Europe. Le hash marocain est fabriqué avec du matériel séché et ensuite pressé, et avec ses flancs de montagnes couverts de plantes femelles mûres, en utilisant des filtres microns. Ces grands tamis permettent aux cultivateurs de travailler en équipes et de filtrer soigneusement la matière végétale dans chaque tamis, jusqu’à ce qu’il ne reste que du pollen raffiné. Les sacs à extraction (bubble bags) ont généralement un sac de 220 microns et, quand on travaille avec du matériel sec, un tamis de 220 à 280 microns va éliminer le matériel végétal, ce qui restera aura une couleur blond doré. Quand on atteint un niveau inférieur à 160 microns, ça signifie que tout le spectre de la plante peut être saisi, c’est une des raisons pour lesquelles les fabricants de hash obtiennent une teneur finale de 25 à 160 microns. Une fois produit un pollen doré et sableux, les cultivateurs vont commencer à presser le hash et à le mettre en forme, tout en le chauffant. La meilleure technique consiste à utiliser une bouteille en verre, de la remplir avec de l’eau bouillante, et de fermer le bouchon. On place ensuite la poudre sèche dans un sac en plastique antiadhésif. En faisant rouler le plastique, le dry sift doré et collant va commencer à foncer et à changer de consistance. Après avoir modelé le sift et appliqué plus de chaleur, le hash prend un teint brun foncé brillant, une apparence sableuse et dorée quand on le rompt entre les doigts. Le top conseil: essayez de travailler dans une pièce sous air conditionné froid, maintenez la température constante et mettez des gants de caoutchouc pour éviter d’avoir les mains moites.
Le Charas roulé à la main
On a rarement l’occasion de fumer du Charas produit par des cultivateurs d’Asie. Des pays comme le Pakistan sont connus pour leur Charas, habituellement fabriqué à partir de résine fraîche. Ca signifie que la résine qui est enlevée des plantes pendant la croissance n’a pas encore eu l’occasion de sécher. Les terpènes sont donc différents de ceux du matériel séché la plante n’a pas encore été décarboxylée et de produire du THC. Le Charas roulé à la main issu de récoltes d’extérieur peut être considéré comme le meilleur produit à fumer au monde. Surtout quand on le fume dans des environnements aussi chargés spirituellement que l’Inde ou l’Himalaya. [caption id="attachment_76390" align="alignnone" width="1920"] Dry sift qui a été pressé avec une bouteille chaude[/caption] Il n’y a pas de méthode fixe pour faire du Charas, il faut juste deux mains propres et beaucoup de patience. Dans les régions montagneuses d’Afghanistan, du Pakistan et du Népal, on peut voir de grands groupes dans les champs, en train de récolter du Charas. On peut discuter de la qualité de ces génétiques traditionnelles, mais une chose est sûre, le Charas roulé à la main est un délice et une expérience qu’il ne faudra pas manquer lors de vos voyages. Le top conseil: la prochaine fois que vous taillez vos plantes et que vous enlèverez ce qu’on appelle le finger hash, pensez que vous fumez votre version personnelle du Charas d’intérieur !
Isolateur et Bubble bags
C’est ma méthode préférée pour transformer les feuilles à sucre et les têtes non désirées en douceur onctueuse. La technique de l’isolateur est très différente de celle du tamis pour plusieurs raisons. La principale étant que les plantes sont maintenues en état de « résine vivante ». L’essence originale des terpènes des plantes est plus florale et, techniquement, les plantes n’ont pas été décarboxylées par une période d’obscurité et de séchage. Quand c’est le cas, le THCA devient THC et le cultivateur sait à quoi s’attendre en termes d’effet et de goût. [caption id="attachment_76391" align="alignnone" width="1920"] Du water hash en train de sécher, avec différentes couleurs[/caption] Pour faire un bon isolateur, il faut commencer avec du matériel de grande qualité, qui peut être les têtes inférieures, les feuilles à sucre ou la plante entière. Vous aurez aussi besoin de beaucoup de glace, pour deux raisons. La première est pour garder l’eau la plus froide possible et la deuxième, pour faciliter le processus de remuage. L’idée est de permettre au matériel végétal gelé de reposer dans l’eau glacée, tout en étant agité énergiquement. On fait généralement ça avec le tambour d’une machine à laver qui tourne comme un tourbillon, dans le sens des aiguilles d’une montre, puis dans le sens contraire, toutes les 15 secondes. Ca permet de séparer la résine du reste du matériel et de la faire tomber vers le bas, où elle sera aspirée dans le système de bubble bag. Si vous êtes intéressés par ce système d’isolateur avec une machine à laver, je vous conseille de faire tourner pendant 6 minutes, 3 minutes, 3 minutes et puis encore 6 minutes, pour avoir les meilleurs résultats possible. Il est préférable d’utiliser de l’eau glacée et personnellement, je n’utilise jamais des sacs de lavage avec fermeture éclair. Et ce, parce qu’alors l’effet de tourbillon ne se produit pas et la résine ne se dépose donc pas. J’obtiens une boulette qui contient de l’extrait de plante de 25-160 microns. Top conseil: ne jamais laver votre trim trop longtemps, sinon le matériel peut être réduit en bouillie. Veillez bien à ce que le matériel qui est dans le congélateur soit presque congelé et cassant au toucher.
Méthodes avec de la glace carbonique
Tant que nous parlons de la glace, il existe une méthode qui combine les bubble bags et la glace carbonique avec du matériel sec pour faire du dry sift. La technique est simple et beaucoup de fabricants de hash ont de très bons résultats avec des gobelets et de la glace carbonique. On ne trouve pas de la glace carbonique dans les supermarchés ou les stations service, il faut la commander à l’avance. Top conseil: la glace carbonique est un excellent moyen de garder votre matériel le plus froid possible. Les basses températures permettent d’augmenter l’action de remuer et la division.
La différence entre la rosin et la B.H.O
Il y a beaucoup de confusion quand on parle de fabricant de hash et d’un artiste extracteur. Les deux sont complètement différents et obtiennent des résultats différents. L’un récolte les trichomes, et l’autre récolte l’huile qui est contenue dans le corps du trichome. [caption id="attachment_76392" align="alignnone" width="1920"] Différentes teneurs de water hash, de 25-125 micron.[/caption] Un extracteur ne va pas travailler avec les cous et les têtes des trichomes, ils enlèvent les parties qu’on appelle la wax. Le butane est le solvant le plus utilisé pour retirer les huiles essentielles des plantes de cannabis, et également le moyen le plus sûr, en ce qui concerne le soin et la pureté du produit. Les extracteurs qui utilisent un système en circuit fermé veillent à obtenir le produit le plus raffiné du marché et prennent les plus grandes précautions pour éliminer tous les éléments contaminants. Durant les 5 dernières années, il y a eu une nouvelle vague d’artistes extracteurs qui ont créé une sève de rosin. Sans aucun solvant et sans devoir être épurée, la rosin a permis à tout qui a de bonnes fleurs ou de l’ice water hash d’utiliser la chaleur, la pression et du papier sulfurisé pour obtenir de l’extrait de cannabis de qualité médicale. Top conseil: écrasez l’ice wash hash avec une presse à rosin pendant 75-120 secondes sous 80° en utilisant un sac à microns de 25, et vous obtiendrez la meilleure des rosins.
Le bubble test
Tout le monde n’a pas la chance de fumer les meilleurs extraits de hash et l’endroit où on se trouve joue un rôle important dans la qualité du hash qu’on peut trouver. Les connaisseurs appelleront leur hash full melt, ou bubble. C’est parce que, quand il est légèrement chauffé ou même brièvement approché d’une flamme, une bulle brillante, mousseuse et mouillée apparaît et se met à danser énergiquement. Les experts de la fabrication du hash n’exposeront jamais trop longtemps du full melt à une flamme, car quand la bulle apparaît, elle peut s’accrocher jusqu’à éclater ou se refroidir. [caption id="attachment_76393" align="alignnone" width="1920"] Une boulette de hash prête à être séchée[/caption] Malheureusement, le hash commercial exporté du Maroc, du Pakistan, d’Inde, du Liban et du Rif peut délibérément polluer le hash pour augmenter le volume des cargaisons. Il y a un certain temps, j’ai entendu plein d’histoires de Marocains sur les trucs du marché, allant d’un matériel végétal inférieur à 230 microns, jusqu’à du lait en poudre ou du sable, en passant par de la pâte de henné et de la graisse de porc. Je ne voudrais vraiment pas vous dégoûter du hash. Mais il faut vraiment vérifier votre hash pour qu’il n’y ait aucun signe d’éléments contaminants. Une simple brûlure sera l’indication de beaucoup d’autres choses, le goût et le poids seront aussi des indications claires de la pureté du hash que vous fumez. Top conseil: si vous brûlez du hash et que vous voyez des braises orange, ne le fumez pas. Cette couleur orange est le signe de la présence d’éléments contaminants qui seront dangereux pour vos poumons si vous les consommez. [caption id="attachment_76394" align="alignnone" width="1920"] La récolte de trichomes est un processus délicat[/caption]