Le cannabis peut permettre de se soigner
Les avis du corps médical restent pourtant partagé
Les avis du corps médical restent pourtant partagé
Illégale et considérée comme une drogue, le cannabis permet pourtant à des personnes malades de se soigner.
Des fortes crampes musculaires et une fatigue incessante, cela fait quatre ans qu’une patiente souffre de sclérose en plaque. Mais depuis environ deux mois, les symptômes ont presque disparu. «Je prends du Sativex (médicament à base de cannabis) et je ressens vraiment la différence. Même mon kiné est surpris. Je suis remontée sur un vélo, je n’ai plus de douleurs dans la jambe et je tiens beaucoup plus longtemps».
Seul problème, autorisé au Luxembourg, le médicament n’est toujours pas remboursé. «Je sors 516 euros de ma poche tous les trois mois. Je ne vais pas pouvoir assurer cette dépense très longtemps», s’inquiète-t-elle. Alors quand on lui parle de l’interdiction du cannabis, sa réponse est sans appel: «Le cannabis n’est pas seulement une drogue et je ne suis pas une droguée. Aucun autre médicament ne m’a encore permis de me sentir bien comme cela».
Pour le moment, deux produits sont autorisés au Luxembourg: le Sativex et le Marinol.
Si sa famille la soutient, elle a encore du mal à considérer ce qu’elle prend comme un médicament : «Ma sœur pense que c’est plus une drogue. J’admets une simple accoutumance mais je respecte les doses prescrites».
Le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, n’a pas la même perception des choses. «Il ne faut pas sous-estimer les effets négatifs. Le cannabis est une drogue avant d’être un médicament», affirme-t-il avec conviction.
Les avis du corps médical restent également partagés. «Dans le cadre de la médecine dite factuelle le cannabis ne constitue certainement pas la thérapie du premier choix pour la plupart des maladies, mais il reste une alternative possible dans un milieu spécialisé si les autres thérapies ont échoué», précise le neurologue Robert Thill-Heusbourg.
Le médecin et député Jean Colombera a lui un avis plus tranché. «Il faut savoir que le cannabis a des vertus uniques et permet de soulager des personnes qui souffrent de dépression ou même de maladies dégénératives comme Parkinson», conclut-il.
Une e-pétition en faveur du cannabis médical va pouvoir être signées dès vendredi.
La pétition numéro 345 lancée par Jean Colombera, le président du PID, milite ainsi en faveur du cannabis médical. Le médecin, ancien député ADR, demande à ce que quatre médicaments à base de cannabis (le Bedrocan, le Bediol, le Bedrobinol et le Bedica) soient autorisés sur ordonnance au Luxembourg. Pour rappel, seuls deux médicament à base de cannabis sont actuellement autorisés au Grand-Duché: le Sativex et le Marinol.
Source : http://actumag.info