Le breeding selon JGL

Soft Secrets
30 Jan 2017

L’obtention d’une souche auto-fleurissante est un travail de plusieurs générations consanguines, également, mais avec un critère principal, le caractère auto-fleurissant. Dans un premier temps, il faut choisir une souche auto-fleurissante à utiliser, on peut partir d’une souche rudéralis ou d’une souche plus moderne auto-fleurissante comme par exemple la Lowrider.


La particularité des souches auto-fleurissantes

Une fois cette souche choisie on passera au choix de celle que l’on croisera avec. Pour cette tache particulière, on prendra l’exemple de la Colowrider. Pour créer cette souche, un clone femelle de colombienne a été croisé avec plusieurs mâles de Lowrider 2. Dans ce croisement de première génération, le caractère auto-fleurissant est récessif donc aucune plante n’est auto-fleurissante. C’est un processus normal dans l’élaboration d’une telle souche,la solution est donc de faire une simple reproduction libre c’est à dire laisser plusieurs mâles avec plusieurs femelles.

Nous arrivons donc en 2eme génération dont une génération consanguine. A ce stade, il est très important de lancer le plus de graines possible. Entre 100 et 500 est très bien. Dans cette seconde génération, on aura un ratio d’environ 15 à 25% de plantes auto-fleurissantes et ce sont ces individus que l’on utilisera pour faire une génération supplémentaire. Pour identifier les plantes auto-fleurissantes, rien de plus simple. Il suffit de laisser les plantes sur une période de 18 heures de lumière par jour. Les autres plantes pourront être jetées. Cela nous amène à notre 3eme génération dont 2 consanguines. A ce stade, chaque plante aura le caractère auto-fleurissant et on pourra donc prendre d’autre critères de sélection.

Dans le cas de la Colowrider les critères suivants étaient : des plantes de grande taille avec une résine abondante. Dans le cas de la Colowrider, 4 générations consanguines ont suivi sur ces derniers critères, ce qui amène la souche à 6 générations consanguines, donc, ce que l'on peut appeler F7. Bien entendu, vu la particularité des souches auto-fleurissantes, il est impossible de garder des clones et donc, le nombre de générations est toujours croissant. Pour obtenir une dominance plus importante de la souche classique qui est croisée avec une autre auto-fleurissante, il suffit de croiser de nouveau la souche classique arrivée au minimum à la 3eme génération et de recommencer le travail sur le caractère auto-fleurissant.

Les graines féminisées

Les graines féminisées sont aussi une forme très particulière, le but principal étant d’obtenir uniquement des graines femelles. Le principe est d’utiliser un produit tel que le STS en pulvérisation sur une femelle pour la reverser en mâle et ainsi obtenir du pollen de plante femelle pour féconder une autre plante femelle ce qui résultera par des gaines 100% femelle. Le plus important dans cette méthode de travail est d’utiliser des plantes très stables sexuellement. C’est impératif pour le bon déroulement du projet. D’autres produits peuvent être utilisés pour reverser une plante femelle en mâle mais le STS est de nos jours, le plus populaire grâce à sa stabilité et les résultats obtenus avec ce dernier.

La sélection des parents est alors bien facilitée du au fait qu’on aura juste des femelles à sélectionner et on pourra donc tout de suite évaluer son potentiel sur énormément de critères. Comme pour les croisements de première génération, la stabilité des lignes parentes est importante pour l’homogénéité de la descendance. Donc, un travail consanguin préalable sur les lignés parentes est préférable même si dans la pratique, peu de breeders pro comme amateurs le font car ils utilisent très souvent des clones élites.

Avec la création de graines féminisées, on peut également utiliser un clone reversé sur lui même. Les graines créées ne seront pas des clones de la plante utilisée mais s’en rapprocheront fortement. Tout dépendra encore de l’homogénéité de la ligne globale dont le clone est issu. Les caractères stables dans cette dernière le seront également sur les graines féminisées mais pour les autres, des variations pourront également se faire ressentir.

Les auto-fleurissantes féminisées

Cette forme de graines peut être obtenu par 3 voies différentes. Soit une forme classique, comme pour les féminisées classiques, c’est à dire, un travail sur une lignée régulière. Puis, une fois cette dernière stabilisée sur le critère de l’auto-floraison, on pulvérisera du STS sur un panel de femelles après avoir écarté les mâles pour ensuite lancer un deuxième panel quelques semaines après qui sera fécondé par le premier panel. En effet, de cette façon, il faut trier les mâles avant l’application du STS sinon on ne pourra reconnaître les femelles reversées des mâles classique, le STS ne reversant pas les mâles en femelles, pour le deuxième panel on écartera les mâles également ne laissant que les femelles qui seront fécondées pas les plantes reversées du premier panel.

Une autre solution consiste à utiliser des lignes femelles. Le travail est alors identique à une ligne régulière sauf que, pour la stabilisation, on reversera une partie des plantes pour obtenir des mâles dans cette lignée à chaque génération. C’est certainement la plus utilisée. La dernière solution est d’utiliser deux lignes femelles auto-fleurissantes. Il s'agit, sans nul doute, de laplus simple des voies mais c'est rarement la meilleure.

Le projet de breeding

Pour commencer à se lancer dans un projet de breeding, il faut en premier lieu connaître ses attentes. C’est souvent un besoin ou une envie qui détermine vers quoi l'on va se tourner. Il ne sert pas souvent à grand chose de croiser des strains à l’aveuglette en se disant : " Telle souche est bonne et se combinera bien avec cette autre strain qui est excellente ". Même si parfois la descendance est intéressante,il est souvent bien meilleur de les garder séparément ! L’important dans un croisement est d’avoir une meilleure descendance pour les critères choisis. Il s'agit d’améliorer ce que les parents apportent seuls ou de se servir d’une des lignes parentales pour améliorer l’autre sur des critères précis. Un exemple simple est de se servir d’une souche résistante à la moisissure pour obtenir une meilleure résistance sur une souche indica pure ou d’utiliser une strain rapide pour raccourcir le temps de floraison d’une longue sativa... Une fois un hybride créé selon les critères choisis, on aura souvent un gros travail de consanguinité à effectuer.

Encore une fois, ce sont les attentes qui détermineront si ce travail est nécessaire. Pour donner un exemple simple, une fois de plus, on prendra le croisement d’une sativa à floraison longue croisée avec une souche plus rapide pour raccourcir la floraison. Le résultat en première génération sera bien souvent bon dans cette optique. Mais quand est il du produit fini ? N’est-il pas trop dénaturé ? Si dans nos critères, on voulait garder la particularité de cette sativa, on est plutôt déçu du résultat. Ok, on a une plante plus rapide, plus compacte, plus puissante, plus maîtrisable en culture d'intérieur mais on a perdu le plus intéressant de la souche : son high si intéressant, ses saveurs... Dans ce cas, un travail de consanguinité est plus que recommandé.

Dans le cadre d’un croisement de souches polyhybrides, il est souvent indispensable de stabiliser certains critères en travaillant sur plusieurs générations consanguines aussi. Une souche telle que l’Amnesia est intéressante dans toutes ses expressions mais selon les goûts et les attentes d’une personne, il y en a qui seront au dessus du lot. Dans cette lignée, j’ai choisi le côté sativa qui était de loin la meilleure expression en ce qui concerne le high électrique / psychédélique mais aussi en terme de puissance même si les expressions plus indica étaient également très puissantes. Dans ce cas il est très intéressant de travailler en consanguinité pour gommer les expression qui nous semblent moins intéressantes.

Bien souvent, on ne veut pas perde ses "élites" et on aimerait avoir des sauvegardes en forme de graines. On rencontre de nombreux cultivateurs qui ont des souvenirs merveilleux de tel ou tel clone mais qui, par les aléas de la vie, ont perdu ces clones tant appréciés. Pour remédier à ça, il y a peu de solutions qui s’offrent à nous et encore une fois, c'est l’attente de sauvegarde d’une expression particulière, d’un phénotype qui nous guidera vers la bonne méthode à employer. C’est donc naturellement qu’on choisira d’effectuer un nombre important de rétro croisements afin d’obtenir quelque chose de très proche de cette expression particulière que l'on aime tant.

 

Les landraces

Pour finir, on parlera des landraces. Que ce soit une landrace d’antan ou un cultivar, il sera très important de garder une certaine diversité pour lui préserver cette grande adaptation et ses expressions différentes. Dans une souche landrace, on retrouve souvent un nombre important d’expressions. Dans le milieu naturel, il y a un grand brassage, du au nombre de plantes très important, mâles comme femelles, en culture et une pollinisation ouverte à très grande échelle. Sans parler de conservation, on essaiera au mieux de faire une préservation.

Cela permet de garder une grande diversité tout en ayant l’essence même de la souche, les caractéristiques principales qui vont la différencier d’une autre landrace. Cela peut être une forme d’inflorescence, des couleurs différentes, des saveurs, des caractéristiques tel qu’une prédisposition à l’élaboration du hasch, comme une résine très abondante ou/et surtout un high particulier. Peu importe la puissance, le high est vraiment la particularité la plus importante d’une souche. Cela n’empêche pas de faire des lignées parallèles avec une consanguinité et une restriction bien plus importante en ce qui concerne le nombre d’individus.

C'est ce qu’on a désigné plus haut comme une lignée d’amélioration : essayer de garder l’individu ou les individus qui réunissent le plus de critères désirables possibles. En premier : le high, toujours le high car c’est avant tout ce qui caractérise le plus la souche. Ensuite, les saveurs, sa puissance, sa facilité a produire de la résine sous lampe, sa structure, sa facilité de culture en intérieur... Cette ligne vous servira en tant que lignée élite dans le cadre d’un croisement futur ou tout simplement pour une dégustation toujours à la hauteur de vos attentes, ayant éliminé les plantes les plus faibles en termes de puissance, de saveurs... Maintenant que vous avez vos idées, vos attentes et une motivation sans faille, vous pouvez vous lancer ! Bon breeding à tous ! Par JGL

S
Soft Secrets