L’ANSM créé un comité d’évaluation sur le cannabis thérapeutique

Soft Secrets
22 Dec 2018

Un décret de 2013 a réintégré le cannabis dans la pharmacopée française mais aucun médicament n’est pour le moment disponible. La ministre de la santé Agnès Buzyn a récemment déclaré ne pas être opposée au cannabis thérapeutique et a demandé à ses équipes d’étudier le sujet. La ministre n’est pas opposée à la mise à disposition de cannabis médical dans les pharmacies, que ce soit sous forme de médicaments ou de « cigarettes de cannabis »

Le médicament Sativex, un spray destiné aux malades de la sclérose en plaque qui contient autant de THC que de CBD, devrait depuis longtemps être disponible dans les pharmacies mais après plusieurs années de négociation, le gouvernement et le laboratoire n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le prix de vente. Nous voilà dans une bien étrange situation. Le cannabis médical est donc légal en France et a largement fait preuve de son efficacité comme en témoignent de nombreuses études scientifiques. Les laboratoires fabriquent déjà des médicaments sous différentes formes et nos voisins européens autorisent, produisent ou importent du cannabis thérapeutique. Pourtant, il serait nécessaire de créer encore un comité dont le but est d’évaluer « la pertinence et de la faisabilité de la mise à disposition du cannabis thérapeutique en France » L’ANSM créé un comité d’évaluation sur le cannabis thérapeutique L’ANSM (Agence Nationale de la Sécurité du Médicament) a créé le 10 septembre 2018 un comité Scientifique Spécialisé Temporaire (CSST) sur le cannabis médical. Les experts, devront remettre leurs premières conclusions avant la fin de l’année et pourront le cas échéant poursuivre leurs travaux durant l’année 2019 pour préciser les modalités de la mise à disposition. Selon, l’ANSM, « les propositions qui émaneront des travaux de ce comité seront basées notamment sur l’analyse de l'ensemble des données scientifiques disponibles et sur les expériences d’autres pays l'ayant déjà mis en place, en prenant en compte le point de vue des patients et des professionnels de santé. » Le CSST a été mis en place pour une période d’un an. En 2018, il doit se réunir à trois reprises. Le but de ces réunions est de faire « un état des lieux de la réglementation nationale et internationale sur le sujet et d’évaluer l'intérêt thérapeutique du cannabis dans le traitement de certaines pathologies ou certains symptômes de pathologies. » Comme celle du 10 octobre, la séance du 12 décembre sera consacrée au partage d’information et à un état des lieux. La séance du 12 novembre, consacrée aux auditions publiques, a été filmée et retransmise en direct par l’ANSM. Les experts ont auditionné les représentants des professionnels de santé et des associations. Les membres du Comité ont été nommés le 28 septembre dernier par le directeur général de l’ANSM, Dominique Martin. Ils ont été choisis pour leurs compétences dans les domaines suivants : pharmacologie, neurologie, cancérologie, traitement de la douleur, sciences humaines et éthique médicale. Le comité est composé de 13 membres. Nicolas Authier, le président de ce comité, est un médecin psychiatre spécialisé en pharmacologie et en addictologie. La liste complète des membres ainsi que leurs déclarations publiques d’intérêt (DPI) sont disponibles sur le site de l’ANSM. Aucun médicament n’étant disponible, les malades doivent cultiver eux-mêmes ou se procurer du cannabis au marché noir, restant ainsi dans l’illégalité. La création de ce comité marque t-il l’entrée dans la dernière ligne droite avant la vraie légalisation ou le but est t-il de retarder indéfiniment la mise à disposition du cannabis médical ? (OF)
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