La Sillicon Valley investit dans le cannabis
Un potentiel de croissance énorme!
Un potentiel de croissance énorme!
La majorité des Américains vivent désormais dans un Etat qui a légalisé ou décriminalisé la consommation de cannabis.
La loi de 2012 légalisant, dans l’Etat du Colorado, l’usage récréatif du cannabis est entrée en vigueur cette année.
Avec cette nouvelle vague juridique, une industrie passe du marché noir au ciel ouvert, et certains entrepreneurs de la Silicon Valley y voient un potentiel de croissance immense, rapporte le magazine Wired.
La majorité des Américains vivent désormais dans un Etat qui a légalisé ou décriminalisé la consommation de cannabis. La loi de 2012 légalisant, dans l'Etat du Colorado, l'usage récréatif du chanvre est entrée en vigueur cette année. Avec cette nouvelle donne juridique, une industrie passe du marché noir au ciel ouvert, et certains entrepreneurs de la Silicon Valley y voient un potentiel de croissance immense, rapporte le magazine Wired.
"Il y a des centaines de millions de dollars à faire dans les software et les services secondaires. Ajoutez les vaporisateurs et ce sera bien plus", dit par exemple Justin Hartfield, un investisseur participant au Ghost Group, qui tente actuellement de lever 25 millions de dollars en capital d'investissement exclusivement destiné au cannabis.
Par "vaporisateur", M. Hartfield entend des cigarettes électroniques destinées à fumer de l'huile de cannabis ou de l'herbe. Des start-up fondées par d'anciens employés d'Apple, de Zynga et de la Silicon Valley Bank s'activent actuellement à la frontière entre technologie et design pour dominer ce marché émergent : Ploom, qui produit le modèle aujourd'hui dominant, Firefly, VaporX, Magic Flight... Des sites comme Gizmodo et Business Insider en publient des critiques, comme de gadgets high-tech classiques.
Leur objectif commun : offrir à un public trentenaire à haut niveau de revenu un objet technologique évolué au design attrayant. Quelque chose d'aussi éloigné que possible de la pipe à eau à drapeau rasta que leurs clients achetaient pour quelques euros dans les marchés aux puces, au temps du marché noir et de leur jeunesse.
D'autres entrepreneurs investissent dans le matériel de culture. Certaines expérimentent des lampes LED pour remplacer les bulbes actuellement dominants. La société Sparc cherche ainsi à laisser les plants grandir sous lumière vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sans avoir à éteindre les lampes douze heures par jour pour laisser les "têtes" se gorger de THC, substance active du chanvre. D'autres, comme l'ancien patron de la technologie de Zynga, Tom Bollich, tentent de s'imposer dans la climatisation des serres (Surna) ou la taille industrielle.
Côté service aux usagers, plusieurs applications se développent. Comme Weed Maps, une application qui utilise ses utilisateurs pour recenser, sur une carte, des établissements vendant légalement du cannabis à travers les Etats-Unis et en Europe. Dans la plupart des Etats américains, il s'agit de ventes sur ordonnance. La société affiche 30 millions de dollars de revenus annuels et en investissait début avril une partie pour une campagne de publicité en faveur de la légalisation du cannabis à New York, rapporte Gizmodo.
On trouve aussi un site de partage de photos exclusivement destiné au cannabis (Massroots), ou un site d'évaluation collective de différentes variétés d'herbes, que les utilisateurs sont invités à noter (Leafly). Côté gadget, Wired relève également l'existence de boîtiers comme ceux de la société MyDX, qui évaluent la qualité d'une herbe selon son taux en THC, son niveau de pesticides, et permettent de visualiser le résultat sur un smartphone.
L'essor du secteur rencontre toutefois un obstacle : pour vendre dans l'ensemble des Etats-Unis, y compris dans les Etats qui n'ont pas décriminalisé le cannabis, ces sociétés ne peuvent pas mentionner le mot "cannabis" dans leurs publicités ni sur leurs sites Internet, ni déposer de brevets mentionnant explicitement leur usage. Officiellement, les e-joints sont donc, pour l'heure, des e-cigarettes. Et MyDX se présente d'abord comme un boîtier servant à analyser la qualité de vos légumes.
Surtout, nombre de ces sociétés ont des difficultés d'accès au système bancaire, et par là de financement, ce qui gêne leur développement et laisse traîner autour d'elles un parfum d'illégalité. Ainsi, dans le Colorado, les banques refusent de collaborer avec l'ensemble de l'industrie du cannabis, craignant que leurs clients ne voient un jour leurs avoirs saisis.
Le patron de Leafly expliquait ainsi récemment au magazine Newsweek avoir ouvert sans difficulté un compte à la Key Bank de Cleveland (Ohio). La société développe après tout un software et ne manipule pas de sachets d'herbe. Un an plus tard, "quelqu'un de la banque m'a vu à la télévision", raconte-t-il. "Ils m'ont donné trente jours pour fermer mon compte, ou bien ils ont dit qu'ils m'enverraient un chèque au porteur. Nous avions environ 3 millions de dollars à cette éposque. Ça aurait été un gros chèque au porteur."
En janvier, le procureur général américain Eric Holder déplorait cet état de fait, tout en maintenant qu'il existait un risque pour les institutions financières à soutenir un tel secteur.
Récemment, Numerica Credit Union, la cinquième banque de l'Etat de Washington avec 1,3 milliard de dollars d'actifs, a fait savoir qu'elle était la première à offrir aux entrepreneurs du cannabis récréatif de venir grandir dans ses coffres.
Source: http://www.cannabis-infos.com/