IACM - Bulletin du 19 mai 2013
Les informations de l'Ass. Int. pour les Cannabinoïdes en Médecine (IACM)
Les informations de l'Ass. Int. pour les Cannabinoïdes en Médecine (IACM)
- Science/Homme: pour les consommateurs de cannabis en bonne santé, les effets analgésiques du THC pris oralement sont similaires à ceux du cannabis fumé
- En bref
- Un coup d'œil sur le passé
Un traitement oral à base de THC a réduit l’agitation de 40 patients atteints de la maladie d’Alzheimer et de différentes formes de démence. L’appétit et la durée du temps de sommeil se sont aussi améliorés. Ces résultats ont été enregistrés au McLean Hospital Geriatric Neuropsychiatry Inpatient Unit de l’Harvard Medical School, Belmont, Etats-Unis. Des compte-rendus d’analyses médicales rétrospectives ont été utilisés pour sélectionner quarante patients traités par voie orale avec du THC (dronabinol) pour des troubles du comportement et de l’appétit. Un groupe de psychiatres gériatriques ont suivi les données médicales pour noter l’évolution des comportements des patients avant et après une semaine de traitement.
L’ajout du THC au traitement habituel des patients a été associé, dans tous les domaines, à une diminution significative des degrés d’agitation mesurés sur l’échelle de Pittsburgh. La durée du sommeil, le pourcentage de repas consommés et les résultats du test « Clinical Global Impression » se sont améliorés significativement. Pendant le traitement avec le THC, 26 évènements contraires se sont produits. Aucun d’eux n’a conduit à l’interruption de la médication. Les auteurs ont conclu que « ce rapport est le plus important du point de vue du nombre des patients traités avec du dronabinol qui confirme, au vu des rapports précédents, que le dronabinol peut servir de traitement complémentaire pour des symptômes neuropsychiatriques de démence. » On observe fréquemment des troubles comportementaux, en cas de démence. Ils augmentent significativement la charge de travail pour le personnel soignant. Les options de traitement médical sont actuellement peu nombreuses.
Woodward MR, Harper DG, Stolyar A, Forester BP, Ellison JM. Dronabinol for the Treatment of Agitation and Aggressive Behavior in Acutely Hospitalized Severely Demented Patients with Noncognitive Behavioral Symptoms. Am J Geriatr Psychiatry. 15 avril 2013. [in press]
Pour les consommateurs de cannabis en bonne santé, le dronabinol (ou THC pris oralement ) et le cannabis fumé ont les mêmes effets sur la sensibilité et la tolérance à la douleur. Une étude réalisée au New York State Psychiatric Institute and Department of Psychiatry du College of Physicians and Surgeons de l’Université de Columbia, New York, a inclus 15 hommes et femmes en bonne santé qui fument du cannabis quotidiennement. Les effets analgésiques, subjectifs et physiologiques du cannabis (0.0, ou 1.98, ou 3.56% de THC) et du THC oral (0, 10, ou 20 mg) ont été comparés. La réponse à la douleur a été évaluée avec le test Cold Pressor Test (CPT) où les participants plongent leur main gauche dans de l’eau froide à 4 degrés. Les laps de temps précédents la mention de la douleur (sensibilité à la douleur) et le fait de retirer sa main de l’eau (tolérance à la douleur) sont enregistrés.
Par rapport au placébo, le THC pris oralement et le cannabis fumé ont réduit la sensibilité à la douleur (3.56%; 20 mg), et ont augmenté la tolérance (1.98%; 20 mg). Les taux subjectifs de la douleur ont aussi diminué (1.98, 3.56%; 20 mg). La magnitude du pic de changement de la sensibilité et de la tolérance à la douleur est la même pour le THC oral et pour le cannabis fumé. Le THC oral a produit une analgésie de plus longue durée. Les auteurs ont conclu que « ces données indiquent que la marijuana et le dronabinol font décroitre la douleur ; que le dronabinol fait diminuer la sensibilité à la douleur plus durablement, et que son taux d’effets subjectifs liés à l’abus était inférieur à celui de la marijuana. »
Cooper ZD, Comer SD, Haney M. Comparison of the Analgesic Effects of Dronabinol and Smoked Marijuana In Daily Marijuana Smokers. Neuropsychopharmacology. 22 avril 2013. [in press]
Etats-Unis: la chambre des députés de l’Illinois vote la légalisation de l’usage médical ducannabis
Le 17 avril, la chambre des députés de l’Illinois a voté la légalisation de l’usage médical du cannabis. Le vote a été serré : 61 pour et 57 contre la possibilité pour les patients, qui ont une autorisation du médecin, d’avoir recours au cannabis. La mesure sera maintenant présentée au Sénat. Le gouverneur démocrate Pat Quinn a indiqué qu’il était favorable à cette proposition.
Reuters du 17 avril 2013
Science/Homme: aucune différence structurelle cérébrale entre les patients psychotiques consommateurs ou non de cannabis
Une étude a été réalisée sur des patients consommateurs ayant présenté un premier épisode psychotique. 33 d’entre eux étaient des consommateurs de cannabis et 17 des non-consommateurs. L’analyse des personnes par des techniques avancées d’imagerie cérébrale n’a pas permis de montrer de différence entre les matières grises et blanches des différents types de consommateur. Le même résultat a été trouvé quand la comparaison a été faite entre gros consommateurs et non-consommateurs. Les auteurs ont écrit « qu’ils ne pouvaient pas exclure totalement qu’il existe des différences morphométriques subtiles, et néanmoins, ces altérations seraient de faible ampleur. »
Service neurodiagnostique et neuro-interventionnel DISIM, University Hospitals of Geneva, Switzerland.
Haller S, et al. Brain Topogr. 19 avril 2013. [in press]
Science/Cellules: les cannabinoïdes ont augmenté les effets anticancéreux de l’évavirenz
L’Evavirenz a des effets anti-tumeur sur certaines cellules tumorales, et les cannabinoïdes ont fait augmenter ces effets. Les auteurs ont conclu : « que l’effet synergiste observé avec les agonistes cannabinoïdes impliquait le système cannabinoïde. »
Department of Radiation Oncology, University Hospital, University of Erlangen-Nuremberg, Germany.
Hecht M, et al. AIDS. 26 avril 2013. [in press]
Science/Animal: Les concentrations d’anandamide décroissent sur les souris âgées, ce qui augmente le risque de douleur neuropathique
A la suite d’une blessure du nerf sciatique, les souris âgées souffrent plus que les jeunes. Ceci a été associé à des niveaux plus faible d’endocannabinoïde anandamide dans plusieurs organes du système nerveux comme la moelle épinière et le cortex. Ces niveaux diminuent à la suite d’une blessure du système nerveux. Les auteurs ont noté que ces changements pourraient contribuer à augmenter le risque de douleurs neuropathiques dès lors que le sujet est âgé. »
Institute of Clinical Pharmacology, Goethe-University Frankfurt am Main, Germany.
Bishay P, et al. Neuropharmacology. 15 avril 2013 . [in press]
Science/Animal: participation du système endocannabinoïde dans l’action du sésamol
Le sésamol est un composé naturel de l’huile de sésame. Un traitement au sésamol, similaire à l’antidéprépresseur amitriptyline, sur des rats, a produit une élévation prolongée de la teneur en endocannabinoïde. Cet effet varie en fonction du montant de la dose et de la partie du cerveau. Le récepteur CB1 est impliqué dans l’action du sésamol.
Shahid Beheshti University of Medical Sciences, Tehran, Iran.
Hassanzadeh P & Hassanzadeh A. Psychopharmacology (Berl). 27 avril 2013. [in press]
Science/Homme: le nombre des récepteurs cannabinoïdes est altéré en cas de maladie coeliaque
En cas de maladie coeliaque (intolérance au gluten) le nombre des récepteurs CB1 et CB2 est plus important dans les muqueuses du duodénum. Les auteurs ont noté que « «ceci indique le potentiel thérapeutique du ciblage des récepteurs CB pour les patients atteints de cette maladie. »
Department of Biomedical Sciences, University of Teramo, Italy.
Battista N, et al. PLoS One. 2013;8(4):e62078.
Science/Homme: endocannabinoïds et femmes obèses
Une étude a été réalisée sur 30 femmes ménopausées et obèses. Il a été relevé des niveaux d’endocannabinoïde 2-AG supérieurs dans la résistance à l’insuline par rapport à des femmes ménopausées et sensibles à l’insuline. La perte de poids a été associée à une augmentation de l’endocannabinoide PEA.
Faculty of Health Science, University of Ottawa, Canada.
Abdulnour J, et al. Obesity (Silver Spring). 24 avril 2013. [in press]
Science/Animal: les cannabinoïdes pourraient aggraver l’immobilité gastrique provoquée par la cisplatine
L’agent anticancéreux cisplatine pourrait avoir des effets secondaires sur la motilité de l’estomac. Il pourrait retarder le vidage de l’estomac. Cet effet a été augmenté par l’administration du cannabinoïde synthétique WIN55,212-2. Les auteurs ont conclu que « les cannabinoïdes devraient être envisagés avec soin s’ils sont administrés pendant une chimiothérapie. »
Facultad de Ciencias de la Salud, Universidad Rey Juan Carlos, Madrid, Spain.
Abalo R, et al. Neurogastroenterol Motil 2013;25(5):373-e292.
Il y a un an
Il y a deux ans
- Science: un extrait de cannabis améliore les symptômes de patients atteints de spasticité réfractaire causée par la sclérose en plaques
- Norvège: l’Agence des Médicaments considère légale l’importation, par un citoyen norvégien, de cannabis délivré par une pharmacie aux Pays-Bas
- Science: une étude de cas universitaire indique que le THC est bénéfique pour traiter des enfants présentant spasticité, douleurs et cancer