Cannabis: la consommation se banalise, deux jeunes témoignent

Soft Secrets
20 Oct 2013

Journée de prévention à Dieppe


Journée de prévention à Dieppe


Le cannabis, les jeunes et les risques de la conduite sous l’emprise de stupéfiants. Voilà les sujets qui vont animer les débats de la journée de prévention organisée par la Mission locale de Dieppe, dans la salle Lingois à Neuville-lès-Dieppe aujourd’hui mardi 15 octobre (lire ci-dessous). Un rendez-vous en présence de professionnels qui veulent sensibiliser les jeunes à la consommation de drogue et ses dérives, mais le discours semble difficile à faire passer. Il suffit d’interroger les jeunes consommateurs pour comprendre que le message devra encore être martelé.

« Je me sens apaisé, libéré, détendu »

Deux Dieppois âgés de 17 et 21 ans originaires du Val Druel, ont accepté de témoigner, sous couvert d’anonymat de leur consommation. Deux parcours de consommateurs à la fois différents et similaires. Différents par la façon dont ils se sont mis à fumer du cannabis. Pour le plus jeune, ni ses parents, ni ses frères et sœurs ne sont au courant de ses dérives vers la résine de cannabis.
D’ailleurs, les drogues, qu’elles soient dites douces ou dures ne font pas partie de la culture familiale. « J’ai fumé mon premier joint, il y a deux ans, se souvient-il. J’allais à des soirées où il y avait d’autres invités plus vieux que moi qui fumaient. Ils m’ont proposé d’essayer et puis voilà…  » Depuis, il n’en consomme que le week-end et souvent entouré de ses amis. « Il m’est déjà arrivé de fumer un joint tout seul, mais c’est très rare, c’est quand je ne vais pas très bien » dit-il.
Pour son aîné, le chemin est différent. « Moi, c’est mon frère qui m’a fait goûter et j’ai bien kiffé », lance-t-il sourire aux lèvres. C’était il y a six ans. Et aujourd’hui, c’est quotidiennement qu’il fume, « le soir, tout seul de manière raisonnable ou plus rarement avec des amis l’après-midi ». Ce qu’en pensent ses parents : « Ils n’ont rien à dire, c’est inutile ». Le point commun par rapport à cette consommation : ils ne se sentent pas dépendants. « Moi, je me sens apaisé, libéré, détendu. C’est un plus dans ma journée », explique le jeune homme de 21 ans. Pour le second, le shit reste son plaisir de fin de semaine.

Acquisition facile

Le plus vieux ne nie pas avoir, plus jeune, revendu un peu de cannabis, lorsqu’il n’avait pas les moyens de se payer sa résine. « Comme ça, ça me payait ma consommation ». Aujourd’hui, comme il travaille, il dépense 40 euros par semaine. Pour le jeune homme, intérimaire, « ça ne me coûte pas une fortune, nous en achetons à plusieurs. On met chacun 5 ou 10 euros et on en a largement assez pour passer la soirée ». En faire l’acquisition, selon lui, n’est pas forcément compliquée à Dieppe : « Il suffit de traîner un peu partout, on en trouve facilement » pour ce qui concerne le cannabis. En ce qui concerne l’’héroïne, les transactions se fonnt surtout sur Neuville.
Ce qu’ils risquent, ils n’en prennent visiblement pas pleinement conscience. « On n’encourt presque rien, on ne fait pas de mal, on fume juste un joint entre nous le week-end. On n’est pas des trafiquants…  » lance le plus jeune. Pourtant, le Dieppois de 21 ans a déjà été sanctionné.
Voilà quelques mois, il a perdu son permis de conduire après avoir été contrôlé par la police alors qu’il conduisait sous l’emprise du cannabis. Il venait tout juste de le décrocher. « Je n’en ai pas beaucoup profité », concède-t-il. Il sait « qu’en fumant, après on est plus lent dans les réactions », mais cela ne l’a pas dissuadé de passer derrière le volant. « J’ai pris des risques j’ai voulu jouer et j’ai perdu…  », lâche-t-il, comme une plaisanterie. Le mineur, de son côté, pense tout de même arrêter un jour : « Quand j’aurai le permis de conduire et une vraie situation » précise-t-il.
Ce qui est certain, c’est qu’aucun des deux ne semble sensible aux actions de prévention contre la consommation de cannabis. « J’avais assisté à une réunion d’information au collège, mais je consommais déjà et je n’étais pas d’accord avec ce que disaient les gendarmes », lance le Dieppois. « Et ce n’est pas parce qu’on fume du cannabis, qu’on n’est pas quelqu’un de bien…  », conclut-il.
Source : http://www.lesinformationsdieppoises.fr

S
Soft Secrets