Billet d'humeur d'Olivier Bertrand

Soft Secrets
02 Jun 2013

Low cost, cannabis, Valls et métropole...


Low cost, cannabis, Valls et métropole...


Et donc, ce matin ? Comme souvent ces temps-ci, peu de temps avant de filer. Quelques mots seulement, au sujet de Ryanair, des éducateurs et réseaux de cannabis, de Manuel Valls, et de la métropole. Double page ce matin dans Libé sur l'Irlandais Ryanair.  Je ne sais pas si le tribunal correctionnel d'Aix condamnera le low coster (pour n'avoir pas déclaré sa base de Marignane et ses salariés, évitant ainsi les charges sociales françaises et les lourdeurs syndicales qui vous compliquent le business). En attendant, l'instruction a ouverte une fenêtre passionnante. Au travers des auditions des salariés, de leurs contrats de travail, on peut lire avec précision ce qu'est la vie d'un employé, une fois les droits sociaux rongés à l'os. A lire en zone abonnés ou en kiosque, ainsi que le papier sur les enjeux du procès (et une petite chronique viticole, pour se détendre ensuite).

Mis cette semaine la dernière touche à un long papier auquel je tenais. Quatre pages dans le magazine de samedi, pour raconter comment, à Marseille, face à la présence plus ancrée de réseaux de vente de stupéfiants, au rajeunissement de leurs acteurs, des travailleurs sociaux, éducateurs, animateurs de prévention, s'interrogent sur le sens de leur mission, ses limites. Depuis une dizaine d'années, des groupes échangent, se forment. Créent de l'expertise, sur la structuration de ces réseaux, les conditions d'embauche et les occasions de débauche, les gains (etc.). Afin d'armer leurs regards. De se mettre en capacité de continuer de protéger des adolescents exposés à ces réseaux. Parmis leurs propositions? Essayer une politique de prévention des risques, à défaut de savoir déraciner à court terme les trafics. Et puis tester la validation des acquis, pour permettre aux compétences forgées dans l'illégal de se développer dans le légal (ce ne sera pas simple à faire accepter). Je trouve la démarche passionnante, complexe, à rebours de cette époque ou des bateleurs même pleins de bonnes intentions promettent des solutions toujours plus simples aux situations compliquées.

Restons dans le cannabis. La semaine dernière, quelqu'un me confiait que Manuel Valls viendrait à Marseille ce vendredi, parler de zones de sécurité prioritaires, et qu'il avait été demandé aux policiers de sortir une affaire en amont, pour conforter la stratégie engagée. Le ministre de l'Intérieur est là aujourd'hui, il fait (entre autres) un point d'étape sur les ZSP. Et hier matin, les policiers de la sûreté départementale ont investi à 6h l'appartement d'une "nourrice" à la Castellane, pour débusquer 47 kilos de résine de cannabis.

Plus beaucoup de temps, mais ces images diffusées hier par Public Sénat, de la ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, malmenée par les opposants de la région au projet de métropole. Dans le groupe des frondeurs, des élus des alentours de Marseille, dont les territoires ne se portent pas trop mal, se développent, n'ont nullement besoin de se compliquer la vie à partager les problèmes marseillais. Et à gauche deux parlementaires de la ville. Jean-Noël Guérini (convoqué lundi prochain chez le juge Duchaine, révélait hier Médiapart (1), et Samia Ghali. Deux sénateurs qui remettent leur mandat en jeu l'an prochain, auront besoin des élus de ces territoires qui refusent leur ville. "Dieu reconnaitra les siens", disait hier le président du conseil général. Lançant sa campagne primaire lundi, Samia Ghali expliquait lors d'un petit point presse sur le Vieux-Port (papier à venir, j'ai du retard) qu'elle voterait la loi "des deux mains", si le gouvernement commence par donner trois milliards à Marseille pour régler ses problèmes de transport. C'est précisément pour ne pas rester éternellement dans ce rapport infantilisant, mendiant, que d'autres agglomérations ont sauté sur l'occasion, veulent rapidement atteindre une taille critique, partager des compétences, qui permettent de mettre un territoire en cohérence, pour attirer des richesses, des entreprises, donc des emplois.

Ol.B.

(1) J'avais cité La Provence ce matin mais Médiapart l'avait devancée.

Source: http://marseille.blogs.liberation.fr/
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