Anti-prohibitionnisme : ils veulent légaliser la weed pour de mauvaises raisons

Soft Secrets
15 Nov 2017
Ils sont censés être dans notre camp et la plupart des anti-prohibitionnistes les applaudissent des deux mains mais ces soi-disant experts connaissent en fait très mal le cannabis et formulent des propositions qui vont à l’encontre des intérêts des citoyens-usagers et des autoproducteurs. Certains experts ou politiques veulent légaliser le cannabis pour de mauvaises raisons, le but principal étant souvent de ramener le maximum d’argent à l’état en prenant pour prétexte la santé des consommateurs. Emmanuelle Auriol Cette économiste toulousaine auteure du livre " Pour en finir avec les mafias " l’a affirmé sur plusieurs médias : « En France, le cannabis n’est pas assez cher ! » Selon Emmanuelle Auriol, c’est pour cette raison que la consommation de cannabis serait si importante en France, notamment chez les jeunes. Selon elle, la légalisation et la vente d’un cannabis surtaxé et donc très cher permettrait de faire baisser cette consommation. Non, madame Auriol, le cannabis en France n’est pas trop bon marché ! La weed produite localement est même vendue trop chère par rapport aux coûts de productions. Boostés par une forte demande, les prix ont beaucoup augmenté ces dernières années. Le haschisch en provenance du Maroc a lui augmenté de façon raisonnable et les prix restent assez bas en comparaison avec d’autres pays mais la qualité et la traçabilité  ne sont pas toujours au rendez vous. Emmanuelle Auriol L’économiste Emmanuelle Auriol Ces dernières années, le pouvoir d’achat des français a fortement diminué. Le prix des loyers, de l’énergie, les taxes et impôts divers ont augmenté plus vite que les salaires. La France est au bord de l’explosion sociale et dans ces conditions, vouloir augmenter les prix du cannabis parait bien étrange alors que pour de nombreux citoyens, il s’agit d’un produit de première nécessité (usagers thérapeutiques et semi thérapeutiques). Le think tank Terra Nova Ce club de réflexion, proche à l’époque du Parti socialiste et de François Hollande, a publié ces dernières années deux rapports qui préconisaient la légalisation du cannabis. Écrits principalement par des économistes, ces rapports comparent plusieurs scénarios possibles pour la légalisation, toujours dans l’optique de ramener beaucoup d’argent à l’état grâce aux taxes sur la vente de cannabis et de stabiliser ou de faire diminuer la consommation. Souvent cités par les médias, les rapports de Terra Nova ne prennent pas du tout en compte l’avis des consommateurs de cannabis, qui sont pourtant les premiers concernés. - Le premier rapport publié le 19 décembre 2014 et intitulé " Cannabis : réguler le marche pour sortir de l’impasse " proposait de jouer un mauvais tour aux consommateurs de cannabis. Pour en finir définitivement avec le marché noir, Terra Nova préconise de commencer par vendre le cannabis à 6 Euros par gramme pour attirer les usagers dans les boutiques officielles pour ensuite, augmenter progressivement les prix et atteindre jusqu'à 80 % de taxes comme pour le tabac, une fois le marché noir disparu. Heureusement, le rapport est accessible au public et les consommateurs de cannabis sont ainsi avertis de l’existence de ce mauvais scénario. - Le deuxième rapport de Terra Nova publié l’année dernière était assez étrange. Pour une raison inconnue, le rapport prenait modèle sur la privatisation des jeux en ligne mise en place en 2010. Une instance de régulation, l’ARJEL (Autorité de régulation des jeux en ligne) avait alors été créée. Sur ce modèle, Terra nova propose de créer l’ARCA (Autorité de régulation du cannabis) chargée de contrôler des points de vente sur l’ensemble du territoire (« réseau des débitants de tabac, celui des officines pharmaceutiques ou un nouveau réseau de magasins. ») De plus, « La production française limiterait le dosage en THC. » Cannabis et jeux en ligne : ces deux problématiques sont pourtant très différentes. Contrairement au cannabis, les jeux d’argent n’étaient pas interdits en France mais sous le monopole de l’état avec la Française des jeux. L’objectif de la privatisation des jeux en ligne était de limiter le nombre de joueurs qui allaient jouer illégalement sur les sites étrangers. Mais cette mesure a surtout servi à faire plaisir aux amis du président Sarkozy, dont le fils Balkany qui avait créé une entreprise dans ce secteur. Maître Francis Caballero Militant pour la légalisation depuis plusieurs décennies, l’avocat Francis Caballero a fondé le Mouvement pour la légalisation contrôlée (MLC) et est l'auteur de plusieurs livres sur le sujet. Souvent présent dans les médias pour défendre la légalisation l’avocat a toujours aimé se mettre en scène devant les caméras. Maître Caballero est un spécialiste du droit mais connaît très mal le cannabis. Dans la dernière version de son livre " Legalize it! ", Francis Caballero propose de mettre en place un monopole d’état pour la vente du cannabis et d’interdire l’autoproduction. Il y aurait actuellement environ 200.000 cannabiculteurs en France. L’avocat propose de réduire ce nombre à 2000 et d’en faire des cultivateurs de cannabis autorisés par l’état. « Un monopole d’état ne doit avoir aucune concurrence » nous explique Maître Caballero. Une manne financière providentielle En cas de légalisation ou de dépénalisation, l’état pourrait économiser de l’argent mécaniquement sans avoir besoin de rajouter des taxes spécifiques. Les policiers, les gendarmes, les douaniers et le personnel judiciaire pourraient se consacrer à d’autres taches et les effectifs pourraient même être diminués. Grâce au cannabis thérapeutique, d’importantes économies pourraient être réalisées dans le domaine de la santé, souvent au détriment des laboratoires pharmaceutiques. Inspirés par l’exemple du Colorado, de nombreux politiques voient en la légalisation du cannabis une manne financière providentielle. Les fumeurs de joints pourraient ainsi participer à l’effort national pour combler les déficits et rembourser les dettes de l’état. En France, le cannabis sera peut être légalisé dans quelques années mais le combat ne fera alors que commencer. Pour éviter que la légalisation ne profite qu’à l’état et aux grandes entreprises, il est primordial d’organiser la défense des consommateurs et des autoproducteurs de cannabis. Olivier  F
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