4 heure cannabique
4 mois avec sursis
4 mois avec sursis
A Arras, quatre mois de sursis pour des cookies au cannabis
L'étudiant de 21 ans avait distribué ses biscuits lors d'un déplacement avec un professeur.
Un étudiant de 21 ans a été condamné jeudi soir par le tribunal correctionnel d’Arras à quatre mois de prison avec sursis, pour avoir distribué des gâteaux fourrés au cannabis à un enseignant et à quatre camarades, à leur insu, a indiqué son avocate.
Cette peine est assortie de l’obligation d’accomplir 180 heures de travaux d’intérêt général dans un délai de 18 mois, et d’une obligation de soins, a précisé le conseil de l’étudiant, Me Anne Champagne.
Le parquet avait requis dans l’après-midi six mois de prison avec sursis, assortis de 180 heures de travaux d’intérêt général et d’une l’obligation de soins.
Au-delà de son aspect «insolite», cette affaire «aurait pu avoir des conséquences dramatiques», avait souligné le procureur lors de son réquisitoire. «C’est une décision tout à fait satisfaisante. Elle est adaptée à la réalité des faits et à la personnalité de mon client», a estimé Me Champagne.
Le 19 mars, le jeune homme de 21 ans, étudiant d’un IUT du centre de la France, se rend à Cambrai dans le Nord pour un concours interuniversitaire, en compagnie d’un groupe d’élèves et de professeurs.
Lors d’un arrêt à Arras en raison d’un problème de train, l’étudiant distribue des cookies au cannabis confectionnés par ses soins, selon lui uniquement pour sa consommation personnelle. «Après avoir déjà mangé deux cookies pendant le trajet, je ne savais plus ce que je faisais», a-t-il expliqué à l’audience.
Rapidement, quatre élèves sont pris d’un malaise au restaurant, ainsi qu’un professeur qui s’évanouit, après des «hallucinations conséquentes», selon le rapport médical. Les malades en seront quittes pour une nuit à l’hôpital et l’impossibilité de présenter le concours inter-universitaire qu’ils préparaient depuis deux ans.
Dès l’arrivée des secours, le pâtissier improvisé avoue la présence de drogue dans la pâte et remet un sachet de cannabis à la police. «Etant consommateur, je ne pensais pas que les effets dureraient aussi longtemps», a-t-il reconnu, expliquant qu’il fumait à l’époque «cinq joints par jour» depuis un an, perturbé par l’éloignement avec sa famille, installée dans le NoPas-de-Calais.
«La concentration du principe actif du cannabis varie énormément, de 1 à 25%. C’est passer d’un cidre à un apéritif bien tassé», a souligné le procureur. «J’ai porté préjudice à mon équipe (...) Je me suis rendu compte de la bêtise du cannabis», a reconnu le jeune homme, qui a spontanément demandé l’aide d’un médecin pour arrêter.
Dénonçant l’effet «boule de neige» du dossier en raison de son caractère «croustillant», son avocate, Me Anne Champagne, a demandé à ce qu’il ne soit pas jugé «avec la sévérité d’un dossier de stupéfiants».
«Les faits et sa personnalité ne le méritent pas. Personne ne s’est constitué partie civile», a-t-elle noté, soulignant «l’émoi» de ses professeurs quant à la mésaventure d’un étudiant plutôt bien noté par ailleurs.
Source: AFP