Comment cultiver de façon bio

Soft Secrets
02 Mar 2018

La production de matière première bio est aujourd’hui prioritaire pour toutes les industries qui se consacrent à la fabrication de produits comestibles. On pourrait dire qu’une certaine partie de la société occidentale tente de revenir aux sources, en s’intéressant à ce que les gens consomment et à la façon dont ces aliments ont été cultivés et transformés. Le cannabis et les produits faits à base de cannabis n’y échappent pas. Voyons donc comment se porte la culture bio.


Que signifie culture bio?

Certains disent que les produits “bio” ou “organiques” coûtent au moins deux fois plus cher que les autres. Si c’est en partie vrai, le nombre de clients qui sont prêts à payer plus augmente rapidement. Avec comme conséquence que les producteurs et les vendeurs s’emploient à tenter de faire labelliser leurs produits “bio” ou “organiques” pour augmenter leurs bénéfices. Ce qui est tout à fait normal. Mais parfois, cette attitude peut mener à des déceptions quand des produits ordinaires sont labellisés “bio”. Dans le cadre de cet article, nous ne voulons évidemment décevoir personne. Nous allons donc définir clairement ce que signifie la culture bio.

Il s’agit essentiellement d’une méthode de culture où on utilise du matériel organique d’origine végétale ou animale durant toutes les phases, de la plantation de la graine jusqu’ à la récolte. On ne doit pas utiliser d’engrais minéraux, de pesticides chimiques ou de compléments nutritionnels qui contiennent des matériaux non organiques. Le médium de culture peut contenir des matériaux inorganiques comme du sable, de la perlite ou de l’argile expansée. Tant les engrais organiques que les médiums de culture peuvent être fabriqués et transformés par des humains.

Cela signifie que, dans la culture bio, il ne faut pas nécessairement n’utiliser que de matériaux librement disponibles dans la nature. Pour donner un exemple de culture bio, imaginez que vous avez votre propre compost, auquel vous ajoutez régulièrement des restes de nourriture et de l’herbe coupée. Vous le mélangez également avec de la terre qui ne contient aucun engrais minéral et aucun pesticide. Vous y plantez une graine de cannabis, elle se développe et devient une plante. Au cours de la vie de cette plante, vous n‘utilisez que de l’engrais bio disponible dans le commerce, ou de l’engrais que vous avez fabriqué à partir de restes végétaux et animaux.

Pour éviter ou éliminer les maladies et les parasites, vous utilisez des préparations bio ou des pièges mécaniques. On peut aussi cultiver des clones de façon bio. Pour que le processus soit bio à 100%, il faut néanmoins s’assurer que les clones proviennent d’une plante mère qui a aussi été cultivée de façon bio. Mais il est souvent impossible d’en être vraiment sûr, surtout si les clones viennent d’une plante mère cultivée par quelqu’un d’autre. En calculant le temps entre le moment où on plante les clones et celui de la récolte des plantes arrivées à maturation, je crois néanmoins que la récolte des clones dont la “mère” a été cultivée de façon conventionnelle (non bio) peut aussi être considérée comme étant bio. 

Les avantages de la culture bio

Je crois personnellement que le principal bénéfice de la culture “bio” réside dans le fait qu’elle est respectueuse de l’environnement et qu’elle ne provoque rien que la nature ne puisse supporter. Quand on cultive de façon bio, après la culture, on peut jeter le médium de culture dans le compost, ou le laisser n‘importe où à l’extérieur sans causer de déséquilibre ou de pollution. Et ce, qu’il s’agisse d’une culture d’intérieur ou d’extérieur. Un autre avantage important est que ce qui n’abîme pas la nature ne provoque aucun dégât pour les êtres humains. Si on n’utilise que des matériaux organiques pour cultiver nos plantes, on peut être sûr qu’aucun produit chimique, ni aucun pesticide dangereux ne nous atteindra. Grâce à la culture organique, nos plantes ont un meilleur goût et une meilleure odeur.

Beaucoup de cultivateurs et de consommateurs de cannabis peuvent en attester. L’herbe cultivée de façon organique est d’une autre qualité, c’est aussi simple que ça. Tout le monde n’est pas d’accord. Certains cultivateurs affirment que s’il est bien soigné, un cannabis cultivé de façon conventionnelle aura un goût et une odeur qui sont au moins aussi bons que ceux d’un cannabis organique. Je crois que ça dépend du cultivateur. Tout le monde n’est pas capable de cultiver de façon bio de l’herbe qui ait un super goût. Il en va de même pour la culture traditionnelle. Toujours selon ma propre expérience, la ganja cultivée de façon organique a un goût et une odeur différents.

Le médium de culture pour la culture bio

Il est temps de se mettre au travail. Pour commencer une culture bio, il faut un médium de culture organique. Le choix du médium dépendra d’où et de comment on veut cultiver. Qu’on veuille cultiver en pots sous une lumière artificielle, sur un balcon, une terrasse, dans un jardin, ou sur un appui de fenêtre, je recommanderais d’acheter un médium de culture bio dans un magasin de produits récréatifs. On pourra ainsi s’assurer que le médium de culture soit bien mélangé, et que les plantes en pots se développeront toutes dans le même environnement avec la même proportion de nutriments.

Les nutriments contenus dans le médium de culture bio sont habituellement issus de la tourbe, du guano et d’autres produits végétaux et animaux. Les vendeurs seront généralement heureux de vous aider à choisir le médium de culture bio adéquat. Quand on cultive de façon organique, il faut tenter de produire aussi peu de déchets que possible. C’est la raison pour laquelle on n’utilisera pas les cubes de laine de roche si populaires, car la laine de roche est en soi un déchet et il n’est pas facile de s’en débarrasser. Il est préférable que les clones ou les graines prennent racine ou germent dans de la tourbe ou des granulés de coco.

Opium de Paradise Seeds, alimenté de façon bio, évidemment. Source: Paradise Seeds[/caption] Si on dispose d’assez d’espace pour cultiver en extérieur et qu’il est possible de planter en terre, on pourra offrir aux plantes un environnement idéal et ne travailler qu’avec des matériaux naturels. Mais il faut avoir la possibilité de les obtenir. Il faut disposer de la terre, de fumier de vache ou de cheval, d’un peu de paille, et c’est bon. Creusez d’abord un grand trou (plus il est grand, mieux c’est) et placez-y le fumier de cheval ou de vache (une couche d’environ 10 à 20 cm).

Mélangez ensuite de la terre ordinaire avec du fumier (proportion 1:1) et ajoutez un peu de paille. Ca rendra la terre plus perméable et permettra aux racines d’avoir assez d’oxygène. Le médium idéal est relativement léger et sablonneux. Jetez ensuite une couche de paille sur la couche de paille inférieure. Remplissez enfin le trou avec le mélange de fumier et de terre. Ce type de médium convient à la culture de grandes plantes. Les cultivateurs expérimentés qui font leur compost pourront développer leur propre médium de culture bio.

Engrais organiques

On constate l’une des différences principales entre la culture traditionnelle et la culture bio au moment de fertiliser les plantes. Sans une alimentation adéquate et bien équilibrée, elles ne pourront pas grandir comme on le souhaiterait. Un des grands avantages des engrais traditionnels est la précision de leur dosage. Chaque bouteille contient la même quantité d’ingrédients actifs, et dure généralement assez longtemps. De plus, ils ne se gâtent pas trop vite. Certains opposants radicaux à la culture bio affirment qu’ils peuvent obtenir une récolte plus abondante avec des engrais traditionnels, et que le produit final a toujours les mêmes paramètres, surtout quand il a été cultivé en intérieur. Une fois de plus, ça dépend de chaque cultivateur. On peut aussi obtenir des résultats fantastiques en cultivant de manière organique. Tout qui a essayé la recette décrite à la fin du dernier paragraphe sera sans doute d’accord avec moi.

On a le choix entre quelques engrais bio liquides spécialement préparés pour la culture du cannabis. C’est sans nul doute la voie la plus facile. De plus, les producteurs d’engrais bio proposent aussi leur propre médium de culture bio. Ca signifie qu’on peut acheter les deux produits d’une même firme, avec toutes les instructions nécessaires. Les engrais bio liquides qui sont fournis avec les instructions d’emploi sont un choix idéal quand on cultive en pots. Quand on cultive sous des lumières artificielles, ces engrais sont le choix le plus judicieux. Le problème des engrais bio liquides surgit quand on utilise des systèmes d’arrosage automatiques. Après avoir mélangé les engrais bio liquides à l’eau, il faut les utiliser très vite. Sinon, des dépôts se créent, qui bouchent le système d’arrosage automatique.

Cette solution nutritive s’épuise rapidement, il n’est donc pas possible de l’utiliser avec de grands systèmes d’arrosage qui ont un plus grand diamètre. Si on veut essayer sa propre méthode pour fournir des nutriments à ses plantes et épargner de l’argent, on peut les fertiliser avec du fumier de cheval en granulés, du guano, ou des excréments d’oiseaux fermentés. Il y a plusieurs façons de cultiver en utilisant ses propres ressources. Tirer profit des ressources qu’on trouve dans la nature est assez courant. Mais il faut rappeler qu’avant que les plantes ne commencent à fleurir, il est bien de leur donner du nitrogène.

On peut en trouver dans le fumier de ferme, ou dans les déjections d’oiseaux (qui contiennent aussi de grandes quantités de phosphore). Une fois que les fleurs commencent à apparaître, les plantes ont besoin de plus de phosphore et de potassium. Comme je l’ai dit plus haut, on trouve le phosphore dans les excréments d’oiseaux, mais aussi dans la farine d’os et les cendres de bois, ces dernières étant également une source appréciable de potassium. Ces méthodes conviennent mieux à la culture d’extérieur, mais les cultivateurs expérimentés devraient être capables de les utiliser aussi pour la culture en pots.

Stimulants, traitements prophylactiques et solutions aux problèmes

Quand on cultive de façon bio, il faut être attentif à ce qu’on utilise. Surtout si on a été habitué à cultiver de manière traditionnelle, en utilisant différents stimulateurs de croissance ou de floraison. La plupart d’entre eux ne répondent pas aux critères des alternatives organiques. Il en va de même pour les sprays contre les parasites et les maladies. C’est là que la culture organique devient vraiment compliquée. Les parasites et les maladies sont omniprésents et il est important d’y être préparé. Les araignées sont une vraie catastrophe pour les cultivateurs bio en intérieur. Il est parfois difficile de s’en débarrasser, même avec des pesticides chimiques.

Je conseillerais d’utiliser de l’huile de neem une fois tous les dix jours pour éviter les parasites. Ça fonctionne aussi pour prévenir certaines maladies dues aux champignons. Mais la meilleure protection contre la moisissure reste l’arrosage lui-même : on n’arrose les plantes que lorsque les 1 ou 2 centimètres supérieurs de la couche de surface du médium de culture sont secs. Quand on cultive en intérieur, on fait attention à l’humidité, particulièrement lors des quatre dernières semaines avant la récolte. Pour maintenir une humidité de 40 à 50%, il faut une aération suffisante. Il est essentiel de ne pas négliger la circulation interne de l’air, qui réduit le risque d’apparition de moisissures.

Quand on cultive de façon organique, il faut contrôler les plantes plus souvent et plus strictement. Le fait d’identifier et de solutionner les problèmes à temps augmente l’effet des préparations bio sur la protection des plantes. Vous êtes-vous décidés à tenter la culture bio ? Le printemps arrive et c’est le meilleur moment pour trouver un endroit adéquat pour votre culture d’extérieur. Les cultivateurs d’extérieur devraient vraiment choisir la culture bio plutôt que la traditionnelle, car l’environnement extérieur convient mieux à l’utilisation de ressources naturelles. Dans tous les cas, que vous choisissiez l’un ou l’autre mode de culture, je souhaite que vos efforts soient récompensés et je me réjouis de vous retrouver lors de la prochaine édition de Soft Secrets.

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