L’administration Trump contre la légalisation du cannabis récréatif

Soft Secrets
09 Feb 2018
L’attorney general Jeff Sessions, l’équivalent du ministre de la justice aux Etats-Unis, vient d’annuler les directives du gouvernement Obama qui ont permis à certains états de légaliser le cannabis récréatif. Cette décision intervient quelques jours après le début des ventes légales du cannabis récréatif dans l’état de Californie. Aux Etats-Unis, la marijuana est toujours illégale au niveau fédéral mais 8 états ont déjà voté pour la légalisation du cannabis récréatif et 29 autorisent déjà le cannabis thérapeutique. Cette opposition entre les états et le gouvernement fédéral a déjà créé de nombreux problèmes. Aucun texte de loi n’autorisait les états à légaliser l’usage récréatif de la marijuana mais lorsqu’il y a 5 ans, les premiers états ont voté pour la légalisation, Barack Obama a décidé de les laisser mener cette expérience démocratique comme la constitution les y autorise. En l’absence de texte de loi, ce sont des circulaires, appelées aux Etats-Unis memorandums, signées en 2013 et 2014 par James Cole, à l’époque attorney général adjoint, qui ont permis la légalisation du cannabis récréatif dans les differents états. Ces circulaires demandaient aux procureurs fédéraux de ne pas s’opposer à la légalisation du cannabis voulue par les électeurs. Dans une lettre adressée aux 93 procureurs fédéraux, l’attorney general, Jeff Sessions, a annoncé que ces circulaires étaient abrogées. Ce sera donc maintenant aux procureurs de décider de l’opportunité des poursuites à l’encontre des producteurs, vendeurs et consommateurs de cannabis récréatif dans les differents états. Donald Trump est resté assez flou sur le sujet, se contredisant plusieurs fois, mais la nomination de Jeff Sessions au poste d’attorney general a créé une certaine inquiétude chez les acteurs de l’industrie du cannabis. Républicain conservateur du sud âgé de 71 ans, Jeff Sessions est opposé à l’immigration légale, à l’IVG et à même été accusé de racisme. Après une carrière politique dans l’Alabama, il est nommé attorney general par Donald Trump le 18 novembre 2016. Jeff Sessions s’est toujours déclaré contre la légalisation du cannabis récréatif. Dans cette lettre il a souligné l’importance du retour à l’application intégrale de la loi sur le contrôle des stupéfiants : « Cette loi votée par le Congrès considère que la marijuana est une drogue dangereuse et que l’activité liée à la marijuana est un crime grave. Les directives publiées précédemment affectent la règle de droit et la capacité des forces de l'ordre de mener à bien leur mission ». Cette décision pourrait modérer l’enthousiasme de certains investisseurs. Dès le lendemain de l’annonce, le cours des producteurs de cannabis cotés à la bourse de Toronto a considérablement chuté, - 18,1 % pour le leader Canopy Growth. Mais il parait totalement impossible de stopper l’industrie du cannabis qui est devenu gigantesque aux USA, en particulier sur la cote ouest. Certains états ont déjà prévu des parades et en cas de problème, certains pot shops pourraient se transformer en dispensaires pour échapper aux poursuites et à la fermeture. En effet, la circulaire ne remet pas en cause la légalisation du cannabis médical, en partie protégée par une loi du congrès. Cannabis social clubs déclarés illégaux par le gouvernement fédéral espagnol, éventuel retard dans la mise en place de la légalisation au Canada et abrogation des circulaires sur le cannabis par Jeff Sessions : serions-nous en train d’assister à un léger recul dans le processus de légalisation du cannabis au niveau international ? (OF)
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