Extraction au Dimethyl ether (D.M.E)

Soft Secrets
21 Jan 2016

Vous connaissez mon goût immodéré pour les extractions de Cannabis, Non ?


Vous connaissez mon goût immodéré pour les extractions de Cannabis, Non ?

Vous connaissez mon goût immodéré pour les extractions de Cannabis, Non ? Et bien, sachez que j’en suis très friand et que j’en ai fait, en quelque sorte, ma spécialité pour ce qui concerne mes travaux avec Soft Secrets. En amateur éclairé que je suis, donc, il y eut une nouvelle qui fit particulièrement écho à mes oreilles : une nouvelle technique d’extraction ? Oui et non, un nouveau solvant en fait. Son petit nom ? Dimethyl ether ou DME.

Annoncé comme moins toxique, plus rentable et globalement plus efficace que ce « bon » vieux butane. Son arrivée sur la place a été remarquée, et on compte déjà un certain nombre de convertis au DME. Il n’en fallait pas plus pour me donner très envie de tester ce produit par moi-même. Je vais donc, dans cet article, vous faire partager ma première expérience d’extraction au Dimethyl ether, en toute objectivité. Il ne sera pas question ici, de résultats mesurés et chiffrés, mais bien d’un retour, basé sur mes impressions et mon ressenti, d’après mon expérience des extractions, en tout genre.

Dimethyl et quoi?

Quelques mots, pour présenter notre nouveau sujet d’expérience: Le Dimethyl ether ou DME, (CH3-0-CH3) aussi connu sous le nom de methoxymethane, ou MZ12x (aux USA) est un gaz solvant organique, apolaire, non toxique, et extrêmement inflammable. Il fait partie de la famille des Ethers. Il est utilisé comme bio carburant et comme dégraissant industriel. Son point d’ébullition est de -23,6°C, soit beaucoup plus bas que le Butane, qui a un point d’ébullition autour de – 0,5°C. En lisant sa fiche de sécurité (F.D.S), on apprend, par exemple, qu’il est incompatible avec le caoutchouc, qu’il soit naturel ou silicone. A proscrire donc, les tubes d’extraction en plastique, les plats en silicone etc. Privilégiez des tubes en métal, ou en verre, et des plats en pyrex pour accueillir le produit de l’extraction. En dehors de ses propriétés physiques et chimiques, un point particulièrement intéressant du DME, est que, contrairement au Butane, il semble ne pas exclure le CBD du concentré extrait, ce qui est un très bon point. Il en est de même pour le CBG, c’est donc un élément notable, dans la recherche d’un produit fini toujours plus complet. Notez aussi qu’en dehors de son extrême inflammabilité, ses émanations ne sont pas toxiques, à l’inverse du butane, dont les émanations sont passablement nocives, et même cancérogènes. On peut donc dire que, sur le papier, le DME a de sérieux atouts pour nous séduire : non toxique, offrant un meilleur rendement que le Butane, et permettant d’obtenir des extractions plus complètes, en termes de cannabinoïdes…Seule ombre au tableau : son coût, supérieur à celui du Butane (comptez environ 15/16 euros les 500ml) Mais si c’est le prix qu’il faut payer pour un produit fini plus sain, je pense que ça vaut tout de même l’investissement. Reste à tester ce fameux DME.

Préparatifs

Premières gouttes colorées

L’extraction est terminée

Le DHO avant decarboxylation

Avant toute chose, préparons le matériel nécessaire. Il est très important de se concentrer lors des procédés d’extraction, Manipuler un gaz hautement inflammable reste un jeu dangereux, il ne faut donc pas prendre ça à la légère. Le pire ennemi de votre sécurité est l’habitude ! Même si vous avez fait des dizaines, ou des centaines d’extractions, ne relâchez jamais votre vigilance et prévoyez tout dans les moindres détails, y compris l’imprévu, justement. Il conviendra donc de procéder avec une grande prudence à vos extractions. Toujours dans un milieu aéré, voire à l’extérieur. Loin de toute source d’étincelle ou de flamme, et bien sûr, ne fumez pas durant toute la durée de l’extraction. Pour cette extraction, je vais utiliser 50g de têtes (Critical Kush) que je passe rapidement au mixer, un tube en aluminium, un plat en pyrex, 1 ou 2 bouteilles de DME, des gants isolants et quelques ustensiles comme un dabber en acier et un pad en silicone ainsi qu’une spatule. Pour la décarboxylation, que je pratiquerai ultérieurement, j’utiliserai, un crocpot ou mijoteur, qui permet une montée en température maitrisée (entre 50 et 110°C), pratique donc, pour la décarboxylation de notre extrait. Pour cette session, j’utiliserai l’herbe à température ambiante, pour me faire une idée des éventuelles différences, en employant de l’herbe placée au congélateur. Dans ce cas là, d’ailleurs, je place également les bouteilles de gaz au congélateur. Je prépare donc tout le matériel nécessaire, que je dispose à l’endroit choisi pour procéder, en l’occurrence, sur le bord d’une fenêtre (ouverte), dans une pièce où j’ai la possibilité de créer un courant d’air, permettant l’évacuation du gaz qui s’évapore. Une fois mes éléments prêts et à portée de main, je suis paré pour l’essai. Quel suspens…

Allez, on envoie!

Pour commencer, je place mon herbe mixée dans le tube, que je referme et positionne, sur ses pieds, au dessus du plat en pyrex. Je ne dispose pas de film de laboratoire, appelé « Oil sleek sheets » mais dans le cas contraire, il peut être très utile pour la récupération, de le placer au fond du plat. Ce film spécifiquement conçu pour accueillir des solvants apolaires, en laboratoires est assez intéressant, mais au moment ou j’écris ces lignes, il ne m’a toujours pas été livré, donc je ferai sans.

J’enfile mes gants isolants et j’envoie une première bouteille de DME dans le tube. Je peux tout de suite sentir une différence notable, au sens propre, puisque l’odeur est très proche de celle de l’Ether que l’on connait. En ce qui concerne l’aspect visuel, il y a là aussi, une différence flagrante. Les premières gouttes de liquide qui s’échappent du tube sont très foncées. On dirait du BHO pur qui sort de mon tube ! Pour comparaison, j’ai choisi d’utiliser la même quantité d’herbe, issue de la même plante que lors de ma dernière extraction, faite au Butane cette fois, ce qui me permettra de comparer les deux approches, jusqu’au rendement (j’avais obtenu 24% du poids total de mon herbe, en BHO). La différence de couleur est frappante, pour l’instant Je finit la première bouteille de DME et compte-tenu du fait que le liquide qui sort est encore assez coloré, je décide d’utiliser une seconde bouteille. La seconde bouteille à moitié vidée, j’obtiens une couleur quasiment transparente cette fois, je cesse donc d’injecter le gaz, mais je patiente au moins deux minutes avant de retirer la bouteille, afin d’éviter un reflux de gaz par le trou d’entrée du tube, qui pourrait projeter des morceaux d’herbe dans mon extraction. La phase d’extraction proprement dite est terminée, le gaz liquide, très ambré bouillonne. J’ai l’impression que le DME s’évapore plus rapidement que le Butane, et ça serait tout à fait logique, compte tenu de ses propriétés. Je place mon plat en pyrex dans un second plat en pyrex, contenant de l’eau chaude, et je la renouvelle autant de fois que nécessaire pour accélérer l’évaporation du gaz. Vous pouvez aussi utiliser un tapis chauffant pour maintenir l’eau à température, car la glace qui se forme sur la partie extérieure du récipient vient refroidir celle-ci. Après avoir renouvelé l’eau chaude plusieurs fois, soit environ 30mn, il ne se forme plus de bulles dans mon extrait, c’est le moment de le déposer sur le tapis de silicone que j’ai prévu.

Decarboxylation

Une fois étalé sur le pad, le DHO, (Dimethylether Honey Oil) ou DEA (Dimethylether Amber), me paraît encore bien plus foncé. Sa teinte va de l’ambre au marron foncé, selon l’épaisseur, et il y a fort à parier que cela va encore foncer, après decarboxylation. C’est justement la dernière étape pour notre extrait. Après l’avoir laissé reposer quelques heures à température ambiante, je place le concentré, sur le pad silicone, sur mon mijoteur que je règle à 110°C, et je laisse en position pour 12 à 15 minutes. La decarboxylation permet de transformer le THCA en THC et le CBDA en CBD, mais après un temps qui peut varier selon la température choisie, il transforme aussi le THC en CBN, plus rapidement qu’il ne transforme le THCA en THC, il faut donc doser avec prudence et bien se documenter au préalable sur cette technique, qui reste privilégiée, dans le cas ou l’on ingère le produit, pur ou sous forme de préparations comme des gâteaux, des infusions etc. Après avoir laissé mon extraction 12 minutes à 110°C, la couleur est effectivement plus foncée encore, et sa texture est plus lisse et transparente que du BHO au même stade.

Conclusion

Commençons par analyser le résultat de cet essai. Question rendement, j’ai obtenu 14,9 grammes de DHO, contre 12,4 grammes de BHO, avec 50g de têtes de la même plante, je peux donc dire que le rendement est meilleur avec le Dimethylether. Question saveur et odeur, je dirais que le DME a aussi l’avantage, et ce fut notable très tôt dans le procédé. Parlons de l’effet, et là j’avoue être agréablement surpris, moi qui ne consomme que du dab depuis plus de 2 ans. Je m’étais habitué aux effets parfois un peu anxiogènes du BHO, dû à l’absence de CBD, mais le DHO s’est avéré beaucoup plus apaisant physiquement, tout en restant très puissant. J’apprécie en tous cas grandement de retrouver un bon « high » en vapant. Je dois rester prudent, mais cet essai fut à la fois plaisant et concluant. A vous maintenant. N’oubliez pas de rester prudents.

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