Entrainez-vous durement pour la gloire!

Que veut-on dire par "entraîner" une plante? Modifier et optimiser son mode de croissance naturel pour obtenir un meilleur rendement, une meilleure qualité et efficacité.

Que veut-on dire par "entraîner" une plante? Modifier et optimiser son mode de croissance naturel pour obtenir un meilleur rendement, une meilleure qualité et efficacité.

En entraînant nos plantes, nous cherchons à obtenir la croissance végétative idéale, chatoyante et uniforme, qui va produire une canopée parfaitement adaptée à notre espace de culture où toutes les têtes vont recevoir une lumière directe intense. Un fois arrivé à ça, on est sûr que chaque tête va donner une bonne récolte. 

Il existe de nombreuses techniques vérifiées pour contrôler la croissance d'une plante: le SCROG (Screen of Green), le pinçage ou son cousin, le FIM (“Fu*k I Missed!”- "Merde, j'ai raté"), le LST (Low Stress Training- entraînement en douceur) et même, la suppression de toutes les branches! Nous allons en parler en détails bientôt. Même en connaissant toutes ces techniques, la grande question qui taraude de nombreux cultivateurs est de savoir laquelle choisir et quand l'utiliser?

METHODES D'ENTRAINEMENT DE BASE

Toutes les méthodes décrites ci-dessous fonctionnent grâce à l'auxine, une hormone produite par la plante à l'extrémité des pousses, afin de contrôler les croissances latérales (la broussaille). En supprimant les auxines, on supprime ce qui empêche la croissance latérale pendant quelques jours, ce qui permet à la plante de grossir considérablement jusqu'à ce que la plante produise de nouvelles pousses et que la production d'auxine reprenne.   

• Pincer – c'est une technique classique de jardinier pour rendre les plantes plus touffues. Il s'agit simplement de pincer le sommet d'une nouvelle pousse au bout de la branche. La plante va produire deux pousses pour la remplacer. Cela va prendre quelques jours durant lesquels les autres extrémités des pousses de la branche vont également pousser. Votre grand-mère fait certainement la même chose avec ses tomates!
• F.I.M. (“Fu*k I Missed!”- "Merde, j'ai raté") – très semblable au pinçage à part qu'on pince l'extrémité de la pousse plus près du bout, en laissant un petit bout de la pousse d'origine. Je trouve que son nom est mal choisi car ce n'est pas par accident. Avec cette méthode, sur certaines variétés, on peut voir émerger 3 ou même 4 nouvelles pousses à la place de l'originale.   
• L.S.T. (Low Stress Training - entraînement en douceur) – est une méthode qui stimule la croissance latérale pour créer une plante plus touffue et plus petite avec des ramifications plus nombreuses sans supprimer aucune partie de la plante. Il s'agit de replier le sommet de la branche vers le bas pour que la pousse centrale soit plus basse. Cela ralentit la circulation des auxines sans supprimer les extrémités des pousses, stimule la croissance des ramifications inférieures et permet à la tige principale de pousser sans obstacle. 
• La suppression totale des branches – si vous cultivez de grandes plantes, surtout des Sativas, elles vont profitez de la suppression des branches inférieures. Cela va permettre à la plante de focaliser son énergie sur la canopée supérieure et vous obtiendrez au final des têtes de niveau A. 
• S.C.R.O.G. (Screen Of Green) – suspendre un filet au travers de la canopée formée par les plantes afin d'espacer les extrémités des ramifications qui vont pousser au travers du filet. 

UN PROGRAMME D'ENTRAINEMENT SOLIDE

Quand commencer? Nous devons penser à ce qui est possible avant de faire les boutures. En choisissant les boutures, cherchez les pousses qui ont déjà quelques entre-nœuds serrés ou une branche avec de multiple excroissances principales qui ont déjà été supprimées par la technique du F.I.M. Si vous cultivez à partir de clones, vous pouvez commencez l'entraînement quelques jours après la production des racines. Quand commencer dépend aussi de la taille du clone – il ne sert à rien de replier une branche miniature avec le LST si le clone ne mesure que 7 cm! A l'inverse, si votre clone est une grosse mama de 25 cm, vous pouvez lancer cet entraînement quelques jours après la formation des premières racines.   

La Photo 01 montre une bouture qui vient de produire des racines. Elle a été transplantée dans un cube de laine de roche quelques jours avant et les racines sortent maintenant du fond du cube. Il y a quatre belles ramifications avec lesquelles nous allons pouvoir jouer. Cette bouture va être facile à entraîner. Essayons le LST, d'accord?

On fait un crochet avec du fil à tordre spécial pour plante, on l'attache à une des pousses pour la replier vers le bas (PHOTO 02). On attache l'autre bout du fil à l'emballage de la laine de roche. Vous devriez pouvoir y arriver en tortillant un peu le fil, OK. 

Faites la même chose avec les autres branches. Essayez de faire une forme courbée à l'horizontal uniforme en hauteur et symétrique (PHOTO 03). Allez-y doucement et prudemment pour replier les branches. Des branches plus ligneuses risquent de se casser si vous êtes trop brusques. Dans ce cas, soutenez le pli avec votre doigt en dessous et massez doucement le bout que vous voulez replier pour relâcher la plante et la faire fléchir dans le sens que vous avez choisi (PHOTO 04). Avec des branches très ligneuses, il faudra quelques minutes de massage avant qu'elles ne plient sans se casser, pas besoin de l'écraser, taquinez-la en douceur! Avec cette méthode, vous pouvez réussir à replier des branches déjà bien développées en les pliant et les attachant un peu plus tendues toutes les quelques heures pendant quelques jours. C'est pratique pour empêcher les plantes d'extérieur de devenir trop grandes et de prendre la forme trop reconnaissable du cannabis!

Les plantes vont essayer d'envoyer leurs ramifications vers le haut et on voit que notre Plante A a maintenant 18 pousses qui commencent à se lancer vers le ciel (PHOTO 05 vue du haut). 

Vous pouvez maintenez laisser pousser la plante et prendre forme. Vérifiez ses ramifications après 2 semaines!   

(PHOTO 06 & PHOTO 07) Vous pouvez voir qu'elle a formé une canopée uniforme et nous avons réussi à maintenir une hauteur globale assez basse tout en laissant plus de place pour les têtes. Vous devez probablement penser maintenant qu'il est temps de replier le lot suivant de grandes ramifications. Prenez le temps d'étudier la forme et suivez son mouvement. 

Quand il est temps de rempoter, faites des trous dans le pot de votre choix pour y fixer les fils.

Avec un peu de créativité, vous pouvez tendre les fils de fer comme vous voulez pour contrôler plusieurs tiges en même temps.   

• La PHOTO 08 montre un lien qui maintient 3 tiges vers le bas, & la PHOTO 09 le montre en action.
• La PHOTO 10 montre un lien qui maintient 2 tiges, la PHOTO 11 le montre en action
• Vous pouvez même attacher une petite branche à une plus grosse, comme le montrent les PHOTO 12 & 13.
• Amusez-vous et soyez créatifs! Les PHOTO 14 & 15 montrent un lien qui maintient 4 ramifications à la fois!
• La PHOTO 16 montre un lien qui sert de support échelonné à une branche plus épaisse qui nécessite une tension plus forte – là où il entoure la tige directement avant d'être fixé fermement au pot. Mais le prochain support est plus flexible. Cela va permettre de soutenir la branche à deux endroits différents sur sa longueur et donner un mouvement plus flexible au cas où la plante voudrait se rebeller. 

S'il reste encore une tige principale beaucoup plus rampante, il est peut être temps pour le F.I.M qui permettra au reste de la rattraper et d'empêcher la plante de trop pousser dans une seule direction. Essayez de maintenir le cube de laine de roche au centre de la canopée par pinçage ou avec le F.I.M de chaque excroissance qui s'avance trop loin des autres. Ce n'est pas obligé mais cela permet de rester centré sur la forme finale. 

Cela permet d'entraîner efficacement la plante pour qu'elle prenne la forme idéale que vous vous êtes imaginez. Quand il est temps d'inciter la floraison, la plante doit être basse, large et avec une abondance de ramifications qui poussent vers le haut. Imaginez-vous les branches poussant horizontalement à partir d'un point central selon un schéma fractal de toile d'araignée, avec des ramifications de tous les côtés mais sans surpopulation.  

Les PHOTO 17 & PHOTO 18 montrent la Plante A après le premier entraînement avec cette structure idéale. Le briquet sert à montrer l'échelle. Regardons maintenant la plante et F.I.Mons toutes les grandes branches sur le côté pour permettre deux nouvelles pousses tout en laissant la plante poursuivre sa croissance dans sa forme fractale.

A ce stade, vérifiez s'il n'y pas de pousses coquines qui s'étirent de manière incontrôlée – chaque plante a un mode de croissance un peu différent et vous pourrez trouver des pousses qui deviennent beaucoup plus grandes que les autres. S'il y a un grand espace dans la canopée pour replier la ramification à l'intérieur, vous pouvez utiliser le LST et un bon lien pour la faire prendre forme. La PHOTO 19 montre les liens vu du bas après 20 jours. Vous pouvez constater qu'il y en a un paquet! Il est super d'avoir environ 10 liens ou plus au moment de lancer la floraison, mais veillez à ne pas attacher ce qui n'a pas besoin de l'être. Chaque lien doit servir un objectif direct.

De temps à autre, vous allez trouver des ramifications au centre de la plante qui deviennent trop grandes. Comme la canopée horizontale est déjà suffisamment grande, on risque une surpopulation en la repliant également selon le LST. Il vaut donc mieux utiliser le F.I.M. Pincez-en l'extrémité à hauteur du reste de la canopée et vous verrez rapidement surgir deux nouvelles pousses, ou plus. Cela permet de garder une canopée à bonne hauteur et bien plane quand la plante pousse. 

Regardez également en dessous de la canopée pour repérer les petites pousses qui vont facilement y trouver de l'espace pour pousser. Supprimez-les complètement car elles absorbent l'énergie qui sert à la croissance des parties supérieures de la plante – c'est pourquoi on appelle souvent ces petites pousses les "suceuses de croissance" (PHOTO 05). L'exception à cette règle est dans le cas où vous souhaitez garder quelques pousses pour faire des boutures afin de cultiver à nouveau cette variété. 

En fonction de votre installation, il est peut être temps d'installer votre plante dans un SCROG. En fixant un filet ou un écran au travers de votre local juste au-dessus de la canopée, les ramifications vont pousser au travers et le filet va soutenir les têtes. Je trouve que le meilleur matériel pour le CROG est le plastique qui sert à faire des palissades qu'on trouve dans tous les magasins de jardinage. Il a des trous d'environ 2,5cm de large, ce qui permet de bien espacer les têtes. Si les têtes commencent à se toucher, il suffit de couper un côté du trou avec des ciseaux, de replier le plastique sur un côté et de repositionner la branche dans l'espace suivant.

Vous pouvez maintenant supprimer les liens de votre plante car elle a atteint la forme désirée et le SCROG va la soutenir. Supprimer les liens maintenant va également vous permettre de faire les ajustements de dernière minute pour obtenir la forme la plus adaptée à l'écran.

ENTRAINEMENT PENDANT LA FLORAISON

Même si le principal de l'entraînement a été obtenu durant la croissance végétative, il faut rester attentif à certains points pendant la floraison également.

Toutes les semaines, vérifiez les parties inférieures de votre plante pour repérer les suceuses de croissance et les supprimer car elles ne vont produire que des têtes inutiles qui pourront à peine servir pour faire du hasch (et pour ça, de toute façon vous avez déjà les feuilles, n'est-ce pas?)

Durant les dernières semaines avant la récolte, vous pouvez commencer à supprimer les feuilles du bas, cela va aider la plante à concentrer son énergie sur la production des têtes. 

Si un cola central commence à devenir trop grand par rapport aux autres (hey, les plantes ont parfois leurs propres idées!), vous pouvez l'écarter du chemin avec un fil attaché au côté de l'écran.

L'entraînement d'une plante donne beaucoup de satisfaction, tant au cultivateur qu'à la plante. Elle adore le CO2 de votre respiration quand vous travaillez près d'elle et de votre côté, vous pouvez admirer votre plante en pensant fièrement: "C'est moi qui ai fait ça!"