Co-infecté VIH-Hépatite C: "La marijuana remplace les anti-douleurs et les anti-dépresseurs"

Soft Secrets
21 Nov 2013

Témoignage


Témoignage

Alors qu'un patient a été relaxé lundi après avoir été accusé de consommer du cannabis, Dominique, co-infecté VIH-hépatite C, a accepté de livrer son témoignage à MYTF1News. Il explique comment la marijuana et le hachich le soulagent au quotidien.

Pour la quatrième fois en France, la justice a relaxé ce lundi un patient accusé de consommer du cannabis. Atteint de la maladie de Horton depuis 15 ans, cet Avignonnais en consommait pour soulager ses crises. A cette occasion, Dominique, 57 ans, qui vit près de Perpignan, a accepté de témoigner. Co-infecté VIH-hépatite C, il explique à MYTF1News comment la marijuana et le hachich qu'il cultive "sur son petit balcon" lui permettent de mieux supporter ses maladies dépistées en 1992 et 1995.

MYTF1News : Pourquoi avez-vous commencé à consommer de la marijuana et du cannabis ?

Dominique : J'ai commencé quand j'avais 16 ans. A l'époque, c'était pour le côté festif. Mais à partir du moment où je suis tombé malade, j'y ai trouvé un autre intérêt. Celui de soulager mes douleurs et d'alléger mes traitements. Après avoir été dépisté au VIH et à l'hépatite C, j'ai été suivi médicalement jusqu'au jour où j'ai décidé d'arrêter mes traitements. Mon système immunitaire s'est affaibli et j'ai contracté une myélite (une inflammation de la moelle épinière, NDLR). C'était en 1997. J'avais très mal à l'omoplate et à la jambe droite. J'ai dû arrêter de travailler après 18 ans passés dans les halls de Rungis. Ça a été très dur. Mais je continuais à fumer et au bout d'un moment, je me suis rendu compte que ça apaisait mes douleurs.

MYTF1News : Que vous apportent concrètement la marijuana et le cannabis ?

D. : Plein de choses. Un bien être moral d'abord. Ça fait office d'antidépresseur et ça me permet de moins être focalisé sur mon corps. En prenant six médicaments différents par jour, j'ai perdu l'envie de manger. Le cannabis m'a permis de retrouver l'appétit. Par ailleurs, j'ai des contractures musculaires importantes. Fumer me détend, me relaxe. Et puis ça m'évite de cumuler trop de traitements car la marijuana remplace à la fois les antidouleurs et les antidépresseurs.

"Ma maman a fini par comprendre que la marijuana et le cannabis n'étaient pas que des stupéfiants"

MYTF1News : La justice a relaxé ce lundi un patient accusé de consommer du cannabis. Qu'en pensez-vous ?

D. : Je constate que le cannabis thérapeutique commence à rentrer dans les mœurs. Je pense que des gens comme Daniel Vaillant (le député de Paris avait appelé dans un rapport à la légalisation contrôlée du cannabis en 2011, NDLR) y sont pour beaucoup. Et puis à force, les gens prennent conscience des bienfaits thérapeutiques. Au départ, ma maman voyait ça comme une drogue démoniaque. Mais elle a vu que ça me faisait beaucoup de bien et a fini par comprendre que la marijuana et le cannabis n'étaient pas que des stupéfiants.

MYTF1News : Néanmoins, d'autres ont été condamnés en 2013. Vous n'avez pas peur d'être poursuivi ?

D. : Je ne risque pas grand-chose. Au pire, j'aurai droit un rappel à la loi. Ce qui m'embêterait en revanche, c'est qu'on me saisisse le peu que j'ai. J'essaie de produire un peu mon herbe sans être obligé de passer par des circuits et être dépendants. Ça me permet aussi de savoir ce que je consomme...

"Il faudrait que l'Etat produise du cannabis à bas prix"

MYTF1News : En juin dernier, un décret publié au Journal officiel permet à l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) d'autoriser la mise sur le marché de traitements à base de cannabis et de ses dérivés. Comment avez-vous accueilli cette décision?

D. : C'est une très bonne chose. Le Sativex (un spray buccal destiné aux patients atteints de sclérose en plaque, NDLR) devrait être le premier médicament mis sur le marché. On se dirige vers une dédiabolisation du cannabis, donc ça bouge. Mais pas assez rapidement. On est encore sous le coup de la loi de 1970 (qui considère l'usager de drogues comme un individu à la fois malade et délinquant, NDLR) Il faudrait l'abroger et imaginer que l'Etat puisse en produire à bas prix. Ainsi, la consommation serait encadrée et soulagerait des milliers de patients.
Source : http://lci.tf1.fr/

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