Recyclez vos substrats usagés grâce à la Terra-Preta

Par Botaquantik

Dans le dernier Soft Secrets, je relatais les bienfaits extraordinaires de la Terra-Preta pour la culture du cannabis.

Le mieux est donc de réaliser sa propre terre noire avec différents substrats, amendements organiques et minéraux. Chacun pourra réaliser sa propre recette adaptée à son environnement car le recyclage est à prendre en compte.

Les quatre secrets d’une Terra-Preta maison sont donc le charbon, la fermentation des déchets ménagers, les roches telle que l’argile ainsi que nos amis les vers de terre.

La base est le charbon de bois activé, nommé biochar ou agrichar. Il se réalise à partir de diverses sources de bois non-résineux, noyau ou mou de raisins, dans un four à combustion sans oxygène (pyrolyse). C’est une matière poreuse qui augmente la rétention de l’eau du sol, stimule la fixation symbiotique de l’azote dans les végétaux et crée un terrain idéal au développement de champignons, bactéries et autres micro-organismes ainsi que des micro-nutriments nécessaires à l’embellissement de la plante.

Pour cela, il faut de la place et du temps, et fort heureusement, dans notre pays encore “timide” à ces pratiques, on peut se connecter à Biochar-France qui propose des sacs de 30 litres.

Le biochar est bio-compatible avec les micro-organismes car il fait office de logis. Le fait de les inoculer est un peu comme une vaccination et par la suite, ils s’y propageront à merveille. Pour ce faire, on peut les fabriquer à base de ferments lactiques mais il est d’une grande importance d’utiliser un cocktail de bons micro-organismes efficaces que l’on peut également trouver tout prêt à l’emploi (EM et EM.a). Les recherches et essais sur la Terra-Preta ont grandement évolué grâce aux découvertes du Pr. Terruo Higa sur les EM. La fermentation par l’acide-lactique participe à la dégradation lente de la matière organique créant ainsi des formes durables d’humus.

Les EM combinés au biochar sont donc une formidable base de vie, leur symbiose jouant un véritable rôle de bio-catalyseur du sol. Ces deux premières étapes étaient donc anaérobiques et l’on pourra dés lors passer à une troisième phase en aérobie.

Pour une part de Biochar, on pourra donc mélanger une part de compost (mûr et de qualité) avec un peu de fumier animal ou compost de toilettes sèches. À ce substrat, mixez des éléments minéraliens de type argile sous forme de poudre et granulats et complétez, pourquoi pas, avec des roches précieuses telle que la Pumice (zéolithe) ou le Gypse.

Arrive enfin la quatrième étape basée sur la patience et le travail des vers de terre et qui s’avère particulièrement utile pour les cultures en pots. Recyclez les restes de vieux substrats divers, d’une manière bio-dynamique. J’utilise pour ma part, des containers de 30 à 50 litres, munis d’une claie de séparation et d’une cheminée d’aération. Après récoltes tant attendue de vos fleurs, dépotez, concassez et incorporez 10 litres à 1 litre de votre Terra-Preta “fait maison”, déposez-y les vers du type Essenia.sp, couvrir et patientez deux à trois semaines suivant les températures. Vous aurez alors le plaisir de ressentir une subtile odeur de terre printanière et au toucher délicat et aéré.

Personnellement, je travaille beaucoup avec des potées de 2 à 5 litres et avec un réceptacle de 50 litres, je peux redynamiser facilement 20 pots de 2 litres et cela de façon permanente. Lors de futurs rempotages avec ce substrat perso, il suffira juste de le tamiser et de récupérer les plus gros vers pour un autre compostage.

Le cannabis étant une plante très réactive, il est intéressant de faire des tests et recherches dans nos “jardins passions”. N’oublions pas qu’en France, le végétal maintenant interdit était pourtant la plante phare, la Reine des études agronomique dans les années 30.

J’ai par exemple, remarqué que l’utilisation du gypse était préférable à celle de l’Aragonite, pour limiter les fluctuations de la dureté carbonatée et donc du pH du sol, évitant ainsi la « crispation » de la plante.

En autre exemple, je précise qu’avec l’adjonction de Terra-Preta, dans mes protocoles de culture, j’arrose toujours les semis et boutures d’une solution riche en champignons myccorhysiens enzymes et EM.a.

Rendre vivant un substrat inerte s’avère particulièrement positif dans la culture cannabique favorisant ainsi les qualités organoleptiques des plantes. Comme le disait Aristote, le sol est le système digestif de la plante. Que ce soit en Indoor ou Outdoor, un substrat sain et riche produit une plante saine et prolifique.