Jardinage en terre et hydroponie

La différence entre la terre et l'hydroponie s'exprime plus en terme de degré que d'une ligne blanche et noire.

Tant que ses racines sont fournies en air, en eau et en nutriments, Lady Cannabis est incroyablement flexible à la méthode utilisée. Tous les systèmes répondent à ses besoins mais de manières légèrement différentes.

La différence entre la terre et l'hydroponie s'exprime plus en terme de degré que d'une ligne blanche et noire. À un extrême, il y a une plante qui pousse à flanc de coteau et à l'autre, un système aéroponique sans substrat. Tout le reste se situe quelque part entre les deux.

Les nutriments sont fournis sous forme d'une solution aqueuse (à base d'eau). Même si les nutriments sont fournis directement sous forme de solide (éparpillé au sommet du substrat), l'eau agit comme un agent de transmission avec les racines. Les plantes doivent avoir une certaine forme d'humidité à leur disposition. Comment cette humidité est fournie aux plantes varie d'un système à l'autre. Les substrats humides, comme la terre ou la laine de roche, qu'ils soient en contact direct comme dans un environnement NFT ou DWC, ou brumisés sur une plateforme aéroponique, restent des manières de mettre de l'humidité à disposition des racines de la plante.

L'air est l'autre besoin des racines, et là encore, la bonne méthode dépend de la technique qu'on utilise. Les cultivateurs en terre laissent légèrement sécher le sol et veillent à ce que le sol ne reste pas mouillé trop longtemps. Les systèmes hydroponiques permettent aux racines de respirer soit avec la même méthode, soit en ajoutant de l'air à la solution nutritive. Les pompes et les pierres à air sont des méthodes couramment utilisées pour aérer les solutions nutritives.

Le système radiculaire doit avoir accès tant à l'air qu'à l'eau. Comme pour la gorge des humains, trop d'eau et trop peu d'air entraîne la noyade, trop d'air et trop peu d'eau entraîne la déshydratation. Dans les deux cas, une légère déshydratation est moins traumatisante qu'une légère noyade. En ajustant le programme d'arrosage, il vaut mieux un peu plus sec que trop mouillé.

Terre

Une plante poussant de manière naturelle dans le sol trouve des ressources dans son environnement sans intervention humaine et varie en fonction des sols. Les besoins en lumière, en air, en nutriments et en eau sont remplis naturellement ou la plante meurt. Un des avantages de l'intervention humaine est que si un des besoins n'est pas comblé naturellement, il peut être ajouté au système ce qui augmente considérablement les possibilités de lieux de plantation.

Un jardin extérieur entretenu bénéficie de nutriments supplémentaires, de la suppression de plantes compétitives et d'un programme d'arrosage régulier. Quand les nutriments initiaux sont consommés, ils doivent être remplacés parce que le système ne génère pas de nutriments sauf si on a amendé le sol avec du compost ou d'autres fertilisants.

Les plantes en pot à l'extérieur profitent d'un environnement encore mieux contrôlé mais dépendent de l'intervention humaine pour survivre.

En faisant entrer les plantes qui poussent dehors de manière naturelle, certains ont choisi d'emporter une petite poche de sol avec elles. Cultiver des plantes en pots est une méthode courante. Elle comporte certains bénéfices: ça compense les changements, c'est un support naturel pour les racines et c'est un substrat familier pour beaucoup. C'est ce qu'on appelle une culture en terre. Mais quand les nutriments contenus dans le substrat sont consommés, ça fonctionne de manière très similaire à l'hydroponie. Quand le système radiculaire de la plante remplace le substrat dans l'espace disponible, l'ajustement du programme d'arrosage sur un système hydroponique traditionnel peut atténuer les effets néfastes des racines figées, quoiqu'il faille être particulièrement attentif à empêcher un sur- ou un sous-arrosage.

Hydroponie

Passive? Active? Film? Profond? Aéro? Quand on comprend les principes de base, il existe un nombre vertigineux de manière de les faire tourner.

Il y a de nombreuses variations avec chaque méthode. Quand vous planifiez votre propre système hydroponique, n'oubliez pas qu'il doit fournir aux plantes une solution nutritive et de l'air. Chaque système hydroponique rencontre ces exigences mais de manière un peu différente, mais liée.

Hydroponie passive

Dans un système hydroponique passif, la plante se trouve dans un substrat et soit le substrat, soit une mèche, est en contact avec la solution nutritive. La capillarité aspire le liquide vers les racines quand elles sont sèches. Pour garder une bonne aération, il vaut mieux n'utiliser la solution qu'un jour ou deux, le substrat doit être bien aéré et il faut le laisser sécher un peu avant de rajouter plus de liquide.
La plupart des systèmes arrosés manuellement font varier ce principe. Même si le principe dépend de la capillarité pour aspirer l'eau vers le haut, en pratique, on conseille de parfois arroser le substrat par le haut pour permettre un rinçage du substrat.

Le système doit synchroniser la quantité totale d'eau avec la consommation de la plante en veillant à ce que la plante ne reste pas détrempée assez longtemps pour que l'oxygène soit dissout et se disperse, et que le substrat devienne anaérobique.

Cette méthode est excellente pour les débutants. Il suffit de remplir le pot avec le substrat choisi, comme de la perlite, de le mettre dans un plat ou un plateau 1020, et de l'arroser manuellement avec une solution nutritive hydroponique. Pour le même prix que certains substrats et quelques bouteilles d'engrais, vous pouvez essayer un système hydroponique passif simple sans grands investissements financiers.

Hydroponie active

L'hydroponie active utilise une sorte de force mécanique. A une extrémité de l'échelle se trouve le système de flux et reflux qui introduit de grandes quantités très rapidement et alterne avec des périodes sans accès à la solution nutritive et à l'autre, le système aéroponique qui utilise de petites quantités de solution nutritive en permanence sans faire de pause dans le cycle d'application.

Les brumisateurs: une solution nutritive pulvérise le haut du substrat qui se détrempe et approvisionne le système radiculaire. Cette méthode est souvent utilisée pour les pelouses, par exemple. Les arrosages programmés pulvérisent de l'eau ou une solution nutritive sur les plantes puis retombe sur le substrat avant d'atteindre les racines. L'aération s'obtient ainsi par l'usage d'eau fraîche et en laissant le substrat sécher partiellement avant un nouvel arrosage.

Le système à brumisateurs fonctionne souvent à perte (ce qui signifie qu'on ne récupère pas ce qui s'écoule), ou alors comme élément d'un système à circuit fermé. Ils sont bon marché mais généralement moins précis que les autres systèmes. Les sprays peuvent être difficiles à contrôler et ces systèmes sont susceptibles de sur- ou sous-arroser les plantes. Les brumisateurs donnent une bonne quantité d'eau sur une courte période. Les systèmes à brumisateurs traditionnels ne sont pas conseillés pour une culture intérieure même si certaines parties peuvent en être utilisées.

Goutte à goutte: la solution nutritive goutte à travers un petit diffuseur pendant plus longtemps que les brumisateurs.

Dans un système de goutte à goutte, la solution nutritive est soit pompée du réservoir vers un petit diffuseur sous pression, soit l'eau est pompée vers un réservoir surélevé et c'est la gravité qui fournit la pression nécessaire. Ça peut fonctionner à perte ou dans un système en circuit fermé. Le but est de fournir de petites quantités de solution nutritive pendant une longue période. L'aération est régulée par le substrat choisi, par une période durant laquelle on le laisse sécher entre les arrosages et par l'air ajouté à la solution. Les systèmes de goutte à goutte sont très courants également en dehors des cultures de marijuana.

La technique du film nutritif (NFT): un petit volume de solution nutritive est fourni en permanence aux racines.

Un système à film nutritif fonctionne un peu comme un goutte à goutte continu. Les racines sont constamment en contact avec une fine couche aérée de nutriments ou avec un tapis trempé. Les besoins en aération sont remplis par l'usage d'une solution aérée ou par les racines qui se trouvent au dessus du film ou du tapis.

Flux et reflux: inonde les racines avec une solution nutritive qui se retire ensuite pour permettre la respiration.

Les systèmes de flux et reflux sont réglés pour pomper la solution nutritive vers les plantes et pour qu'elle soit ensuite drainée pour retourner à nouveau dans le réservoir. Une minuterie en contrôle le rythme. Ils produisent une inondation pendant une très courte période comparés à d'autres systèmes. Une solution bien aérée va compenser de petits sur-arrosages.

La culture en eau profonde (DWC): une grande quantité de solution nutritive bien aérée est disponible en permanence à la partie inférieure du système radiculaire.

Un système DWC peut se faire en ajoutant simplement une voie d'air à la solution nutritive pour l'aérer. Comme la solution ne reste pas stagnante et qu'on y introduit de l'air, ces systèmes peuvent contenir plus de solution nutritive qu'un système passif. Ces systèmes simples sont parfois appelés "bulleurs". La plante est suspendue au dessus de la solution nutritive et les racines pendent au dessus. Comme le bout des racines est immergé en permanence, il faut veiller à ce que les parties supérieures des racines aient toujours accès à l'air et la solution nutritive doit rester bien aérée. Il y a débat sur la manière dont la solution doit être aérée avec à l'extrême, les systèmes aéroponiques.

Aéroponie: de petites quantités de particules de la solution sont fournies en permanence aux racines restant à l'air.
Les systèmes aéroponiques utilisent les principes de base du DWC mais au lieu d'ajouter de l'air à la solution nutritive, ils pulvérisent la solution dans l'air et sur les racines.

Quand on veut trouver le système qui convient le mieux à une situation, il faut étudier les options disponibles. La terre est courante mais pose le plus de problèmes avec les insectes. L'arrosage manuel fonctionne bien quand on a peu de plantes mais devient ardu quand il y en a beaucoup. Les systèmes préfabriqués sont chers mais les systèmes DIY nécessitent de la créativité et une bonne compréhension des principes de base. Les systèmes aéroponiques produisent de belles racines mais nécessitent une consommation électrique permanente et résistent mal aux coupures de courant. Ce qui marche le mieux dans une situation n'est peut être pas le mieux dans une autre. Trouvez ce qui vous convient le mieux, dans votre situation, et apprenez le maximum à son propos.

La terre est un très bon substrat pour se lancer et permet d'acquérir des compétences qui s'avèrent très utiles si vous décidez d'essayer l'hydroponie. Si vous préférez, vous pouvez toujours cultiver en terre et sachez que l'hydroponie ne doit pas être compliquée et onéreuse. Un système hydroponique passif est très similaire à la culture en terre et peut aider à apprendre comment gérer les besoins en arrosages et en engrais hydroponiques. Ne laissez pas le coût vous empêcher d'essayer un sac de substrat hydroponique ou des engrais hydroponiques pour les arrosages manuels de vos pots, pour voir si vous les appréciez. Trouvez une pompe à air et/ou à eau et vous pourrez transformer votre système passif en système actif. Apprenez par vous-mêmes, ne vous arrêtez jamais d'apprendre et profitez des généreuses récoltes.

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