Autobiographie de Philippe Manœuvre

Soft Secrets
17 Dec 2018
Philippe Manoeuvre, surnommé Philman, est un célèbre journaliste spécialisé dans la musique, animateur radio et TV, ancien rédacteur en chef de Rock & Folk et Métal Hurlant et ancien membre du Jury de la Nouvelle Star sur M6. Dans son autobiographie intitulé simplement « Rock », il nous raconte ses rencontres avec les grandes stars du rock et de la pop comme Iggy Pop, les Rolling Stones, Serge Gainsbourg, Johnny Hallyday, Michel Polnareff, James Brown, Madonna, Prince ou Michael Jackson. Le livre parle surtout d’une époque ou l’industrie du disque était surpuissante et où les journalistes étaient régulièrement invités à des voyages de presse aux USA ou ailleurs pour assister à des concerts ou interviewer des artistes. Philippe Manœuvre a bien connu certaines de ces personnalités avec qui il a partagé de nombreuses beuveries et différentes drogues comme la cocaïne, le LSD et bien sûr la marijuana qui occupe une place très importante dans cet univers. Le monde du rock et celui de la drogue ont toujours été très liés et pour se rapprocher de ces stars du rock, Philippe Manœuvre a du lui aussi expérimenter de nombreuses substances. Le journaliste a même fumé du crack dans le quartier Stalingrad à Paris avec Joey Starr ! Philippe Manœuvre a totalement arrêté de boire de l’alcool depuis le réveillon de l’an 2000 mais continue de fumer de la marijuana. Déjà interviewé en mode stoner dans Soft Secrets France N° 4-2013, Philippe Manœuvre est amateur de marijuana depuis 1971, l’année ou il a fumé son premier joint en Californie. Le livre concerne bien sûr la musique mais comporte aussi quelques anecdotes sur la marijuana qui l’a accompagné durant toute sa carrière de journaliste. En 1970, il est encore un adolescent passionné de rock et est pris d’une soudaine envie de fumer un joint mais impossible de trouver du cannabis à Chalon sur Marne où il habite alors avec ses parents : « Très vite, à force de lire Actuel ou des livres sur le Swinging London (Les mauvais lieux de Londres de Jean Luis Brau), mes copains et moi, nous sommes pris d’une envie de fumer un joint. Pardon, c’est humain ! Tout le monde ne parle que de ça, au cinéma (Woodstock, Alice’s Restaurant, Taking Off), en littérature, dans la pop music… Tout tourne autour de l’herbe. » En 1979, Philippe Manœuvre est chargé par Keith Richards, le célèbre guitariste des Stones alors de passage à Paris, de lui trouver un gros sac de weed pour sa consommation personnelle : « J’ai bien du mal à reconnaître Anita Palenberg, la mythique fiancée de Brian Jones : " Ils sauraient pas ou trouver de l’herbe, tes nouveaux copains ? – Vous ne préférez pas de la coke ? On en trouve de la bonne ces jours-ci… " Anita et Keith sont formels " Non, non. En coke, merci, on a tout ce qu’il faut. On cherche de l’herbe, pas du haschich, non plus. De l’herbe. " Quelque chose comme l’honneur de la rock critic française me semble en jeu. Au garde à vous, je promets que je vais revenir dès le lendemain soir avec de l’herbe. » Le journaliste trouve finalement de l’herbe chez une dealeuse brésilienne qui habite un duplex dans le quartier de Halles : « J’arrive avec l’attachée de presse de la maison de disques qui a le cash. La brésilienne nous regarde et décrète instantanément : " Vous, vous êtes tout sauf des fumeurs d’herbe. Vous achetez ça pour qui ? – Keith Richards, des Stones. – Vous vous foutez de ma gueule ? Keith Richards, c’est la coke ou l’héro, pas de l’herbe… » Dans ce livre, Philippe Manœuvre évoque également les joints qu’il a partagé avec quelques stars du rock comme Johnny Hallyday qui l’a invité, il y a quelques années, à dîner dans sa villa de Los Angeles : « J’ai sorti un pétard et Johnny m’a demandé, sur le ton de la confidence, si je ne pourrais pas lui ne glisser un pour tout à l’heure, avant de dormir. » Toujours en Californie, le journaliste a également fumé des joints avec Michel Polnareff, l’ancien exilé fiscal, avec qui il collaborait sur l’écriture d’un livre : « Ensuite Michel nous sort deux joints d’une herbe excellente, qu’un copain à lui fait pousser dans un champ d’avocats. L’herbe en garde un goût très particulier, beurré, exquis. Michel fume trois lattes et me donne le joint. C’est la seule fois en neuf mois ou nous fumerons un truc pas en vente au bureau de tabac. » Philippe Manœuvre, Rock, Éditions Harper Collins, 280 pages, 19 €
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