L’art de valoriser le mètre carré

Soft Secrets
22 Apr 2015

La culture en intérieur est à la fois répandue et appréciée chez les cultivateurs de Cannabis du monde entier. Du petit auto-producteur au gros dispensaire, en passant par les breeders et les clubs, chacun trouve son intérêt à cultiver « indoor ». La maitrise des paramètres climatiques, la sécurité et la discrétion sont les principaux atouts de ce mode de culture, mais pas seulement, car l’herbe produite sous lampe atteint aussi des records en terme de qualité. Il est toutefois nécessaire, pour ne pas dire indispensable, d’étudier sérieusement chaque spécificité de son espace, et de prévoir les installations adéquates, pour une culture nette et sans bavure.


La culture en intérieur est à la fois répandue et appréciée chez les cultivateurs de Cannabis du monde entier. Du petit auto-producteur au gros dispensaire, en passant par les breeders et les clubs, chacun trouve son intérêt à cultiver « indoor ». La maitrise des paramètres climatiques, la sécurité et la discrétion sont les principaux atouts de ce mode de culture, mais pas seulement, car l’herbe produite sous lampe atteint aussi des records en terme de qualité. Il est toutefois nécessaire, pour ne pas dire indispensable, d’étudier sérieusement chaque spécificité de son espace, et de prévoir les installations adéquates, pour une culture nette et sans bavure.

La culture en intérieur est à la fois répandue et appréciée chez les cultivateurs de Cannabis du monde entier. Du petit auto-producteur au gros dispensaire, en passant par les breeders et les clubs, chacun trouve son intérêt à cultiver « indoor ». La maitrise des paramètres climatiques, la sécurité et la discrétion sont les principaux atouts de ce mode de culture, mais pas seulement, car l’herbe produite sous lampe atteint aussi des records en terme de qualité. Il est toutefois nécessaire, pour ne pas dire indispensable, d’étudier sérieusement chaque spécificité de son espace, et de prévoir les installations adéquates, pour une culture nette et sans bavure.

L’extraction, l’intraction, l’alimentation en électricité ou l’irrigation sont les facteurs déterminants l’aménagement de votre growroom. Dans cet article, je vais vous faire partager les étapes de la mise en place d’un espace de culture indoor, de la conceptualisation en 3D, au montage. Comment transformer une pièce d’appartement en une plantation indoor de grande qualité? Suivez le guide.

La théorie

Pour une culture indoor optimale, il y a des impératifs à respecter. Pour prétendre avoir la maitrise totale de votre environnement, il faut prévoir un certain nombre d’aménagements. Lorsqu’on fait tourner des lampes hautes pressions, HPS ou MH, 12 à 18h par jour, dans un espace clos, il va de soi qu’une ventilation efficace est indispensable. Il en va de même pour maitriser l’odeur, qui peut être un des principaux problèmes auquel faire face en pleine floraison. Maitriser la température, le renouvellement et la filtration de l’air, sont donc les points sensibles, à ne surtout pas négliger. Prévoir une entrée et une sortie d’air avant toute chose, donc. Il faudra ensuite s’assurer que le circuit électrique permet l’alimentation de l’installation, plutôt énergivore. Enfin, il faudra prévoir un accès pratique à l’eau. Une fois l’air, l’électricité et l’eau sous contrôle, vous pouvez passer à l’étape pratique, en dressant un schéma le plus précis possible, à partir des mesures que vous aurez effectué dans votre futur espace de culture.

Le cahier des charges

Pour cette growroom, nous disposons d’une pièce de taille moyenne (env.16m²) avec 3,30m sous plafond, incluant une fenêtre dans un renfoncement, une porte simple et une porte coulissante, (donnant accès à l’arrivée d’eau). Situé dans une maison de ville, la pièce est parfaite pour y installer notre growroom, mais nous avons pour objectif d’être extrêmement discrets. Nous apporterons donc un grand soin à l’extraction, et par chance, deux sorties sont d’ores et déjà présentes, c’est un des éléments qui nous a fait choisir cet endroit, pour être franc. La première de ces sorties, d’un diamètre de 200mm, se situe dans un faux-plafond de la pièce attenante et sort derrière la maison, la seconde, plus petite, est un conduit de poêle a bois, et l’évacuation est donc une cheminée de toit. Dans le cas où aucune entrée/sortie d’air n’est disponible, il faut les percer ou les faire percer par un professionnel. Ces points d’entrée ou sortie doivent être d’un diamètre pouvant aller de 100 à 300mm, mais sont de toutes façons entièrement liées à la puissance de votre extraction et aux volumes à gérer. Autre paramètre imposé, nous voulons rester raisonnables en termes de consommation électrique, et ne pas dépasser 4000W, tout compris. L’objectif est d’occuper l’intégralité de l’espace, dans cette seule pièce, sans que l’on puisse détecter son existence depuis les autres pièces de l’appartement, et nous souhaitons y installer 4 espaces distincts, permettant de gérer des cultures à partir de de graines régulières, et d’utiliser  des plantes mères, des clones, des plantes en croissance et des plantes en floraison, le tout, de façon simultanée et potentiellement permanente. Pour cela nous prévoyons de créer des espaces indépendants, grâce à des box. L’idée étant, d’un point de vue botanique, de pouvoir produire 365 jours par an, à partir de plantes mères sélectionnées dans ce but. Nous cultiverons en systèmes hydroponiques, en substrat coco et perlite, et en aero pour les boutures…Je précise que cette installation n’a pas de vocation commerciale, les intéressés sont de simples auto-producteurs, désireux de faire de la qualité tout au long de l’année. 

Préparation de la mise en place

Pour commencer, il faut mesurer l’espace disponible, afin de calculer la surface et le volume de votre espace, Prenez des mesures précises, y compris en hauteur, et prenez chaque paramètre en considération (une fenêtre, un décrochement, ou des murs pas très droits peuvent nécessiter d’adapter  vos plans). Ces mesures effectuées, on peut commencer à réfléchir à la solution la plus adaptée à notre situation. J’ai, pour ma part, dessiné un plan sur papier, que j’ai immédiatement reporté en plan 3D, à l’aide d’un outil très intéressant, et gratuit, « Sweet Home 3D ».

L’intérêt d’une modélisation en 3D, est de permettre une mise en situation dans l’espace, incluant tous les paramètres et éléments de notre pièce, box, meubles...

La pièce que l’on destine à la culture est donc reportée sur un plan, très précis. Nous avons donc un espace de 3,75m par 3,85m, et de 3,30m sous plafond. Cela représente une surface de presque 16m² pour un volume de 48m3. Sur l’un des murs, un décrochement d’une profondeur de 35cm et de 1,30m de large, intègre une grande fenêtre. Cette fenêtre sera calfeutrée, store baissé, pour  ne pas laisser filtrer le moindre rayon de lumière, et nous prévoyons d’utiliser l’espace de ce décrochement pour y loger une box, qui devra donc mesurer 1,30 m de large au maximum. Une porte coulissante se situe sur un mur adjacent, donnant accès à une arrivée d’eau, sur laquelle nous raccorderons un tuyau, nous permettant de remplir nos différents réservoirs, sans en perdre une goutte. La sortie sur laquelle nous devons nous raccorder pour l’extraction est déjà en place, elle devait être utilisée à l’origine pour un poêle ou une chaudière, nous avons donc la chance avec nous. Il nous suffira de percer un trou de 200mm de diamètre, pour faire passer notre gaine de 200, directement de notre pièce à la sortie, sans que cela soit visible de l’intérieur ni de l’extérieur.

Forts de ces informations techniques, et mesures à l’appui, nous commençons à imaginer plusieurs aménagements possibles. Nous  souhaitons d’abord un espace de floraison le plus vaste possible, de manière à avoir de l’espace pour chaque plante, et pour pouvoir évoluer à l’intérieur de la box, pour les soins et le suivi de nos pensionnaires. Notre choix s’est donc porté sur une box de belle taille, à savoir 2,40m sur 2,40m, et 2m de hauteur, ce qui fait un peu moins de 6m², soit 4 plantes pour 1m², ce qui est disons-le, plutôt confortable. Cette box sera placée dans la pièce de manière à ne pas occulter les portes. Il nous faut ensuite un espace de croissance de taille moyenne, et décision est prise d’utiliser une box de 1,20m par 1,20m sur 2m de hauteur, box que l’on va insérer dans le décrochement de la fenêtre, ce qui nous fait gagner un demi mètre carré. Reste à placer, la box pour les plantes mères et celle pour les clones. Nous avons opté pour une petite box de 60cm par 60cm sur 1,60m de hauteur pour les plantes mères, et pour une box de 90 cm par 60 cm et 2,10 m de hauteur pour les clones. Celle-ci est prévue pour être divisible de 2 à 6 étages, ce qui est un vrai luxe.

Mise en place de l’extraction

Passons à l’action. Comme je l’ai dit plus haut, nous disposons de 2 sorties vers l’extérieur. Nous allons les utiliser comme suit : la sortie de 200mm servira à l’extraction des grandes box, floraison et croissance, grâce à un extracteur ISOMAX 900m3/h. La seconde, plus petite, servira à l’intraction, ou, durant l’été, à la climatisation. Pour mettre en place notre circuit, nous n’avons donc qu’à percer un trou de 200mm dans le haut du mur, entre notre pièce et la pièce attenante, pour faire passer notre gaine sans que rien ne soit visible en dehors de notre growroom. Sans cette opération, la gaine devrait être tirée d’une pièce à l’autre, pour atteindre une trappe, donnant sur la sortie. Pas très discret, donc. Une fois notre trou percé, nous installons un flange pour permettre à la gaine de glisser sans se déchirer contre des bords tranchants. Il ne reste qu’à raccorder la gaine à la sortie, la faire passer du faux-plafond vers notre espace de culture, par le trou prévu, et enfin, la brancher à notre extracteur, que nous mettrons, sur le toit de la grande box, de manière à être à peu près au même niveau que la sortie elle-même. Cette configuration est idéale pour extraire efficacement l’air de nos box. Nous installons un T, juste avant l’extracteur, pour nous permettre d’extraire 2 espaces, simultanément. A noter que nous utilisons un extracteur ISOMAX, donc isolé, pour un bruit minime en fonctionnement. C’est vrai qu’une fois raccordé, il ne fait quasiment pas de bruit, alors qu’il a une capacité assez importante de 900m3/h.

Mise en place de l’espace floraison – 
Box 240x240x200

Commençons par le montage de la grande box, qui est assez simple, malgré sa taille. Toutes les box sont composées d’une structure en tubes métalliques (parfois en plastique) que l’on assemble pour former le squelette autour duquel on viendra positionner la toile. Pour assurer un maximum de solidité, nous utilisons du scotch épais type gaffer, sur chaque intersection et à chaque connexion. La structure montée, nous installons la toile (mieux vaut être deux pour ce format, c’est mon conseil) et notre box est prête. Côté matériel, l’éclairage d’abord, nous allons installer 4 lampes HPS 600W, alimentées par des ballasts électroniques Gavita, dans des réflecteurs vitrés et ventilés, le tout branché sur un timer relais robuste, pouvant fournir les 4 x 600W que nous utilisons, 12h sur 24. Un filtre à charbons 800m/h est fixé en partie haute de la box, pour neutraliser les fortes odeurs dues à la floraison des plantes. Pour accueillir nos pensionnaires a feuilles, nous avons choisi un système de culture en configuration hydroponique, à savoir un système AutoPot. Composé d’un réservoir flexitank de 225L, et 12 paires de pots de 8,5L, le système AutoPot est pensé pour fonctionner par gravité, sans nécessiter de pompe, donc. Il suffit pour cela de surélever le réservoir, afin qu’il soit plus haut que les valves, logées dans les socles des pots, et la solution coule dans un tuyau qui alimente chaque paire de pots. Nous utiliserons un substrat coco et perlite à 50/50, pour obtenir un mélange léger et drainant, idéal pour un système passif comme le nôtre. Avec ce type de système, chaque plante gère son alimentation de façon indépendante, et les valves assurent un niveau minimum permanent. Nous installons aussi quelques ventilateurs, indispensables dans un espace clos, pour brasser l’air. Dans cette configuration, les plantes ont de l’espace, et nous préservons malgré tout pas mal de place pour les inspecter. Pour ce qui est de l’extraction, cette box sera gérée avec la box croissance par notre ISOMAX 900m3/h.

Mise en place de l’espace croissance – 
Box 120x120x200

Après la grande box, celle-ci est montée en 2 temps, 3 mouvements. La box croissance sera équipée d’une lampe métal halide de 600W, alimentée par un ballast Gavita, dans un cooltube. Un timer relais assurera l’allumage et l’extinction de la lampe, à savoir un éclairage 18h sur 24.Nous avons opté pour un système hydroponique, goutte à goutte de 100cm x 100cm, comprenant un réservoir de 100L, et 12 pots mapito. L’assemblage du système est rapide, une pompe envoie la solution nutritive dans des gicleurs, que l’on pique dans le substrat des pots, pour alimenter les plantes. Pour permettre aux racines de respirer, nous programmons, sur un timer mécanique dédié, des cycles d’arrosage, à raison de 15mn toutes les 45mn. Nous plaçons 4 pots de 1L dans chacun des 12 pots d’origine, ce qui nous permet de mettre en croissance jusqu’à 48 plantes. Un filtre à charbons 440m3/h vient compléter l’équipement. Quelques ventilateurs sont placés en haut et en bas de la box, pour brasser l’air, mais pas dirigés directement sur les plantes. Ici aussi, l’extraction est assurée par notre ISOMAX 900m3/h.

Mise en place de l’espace plantes mères – 
Box 60x60x160

L’espace plantes mères est de petite taille. Nous ne prévoyons pas plus de 4 mères pour fonctionner, donc cet espace est suffisant. Pour ce qui est du matériel, ici nous avons choisi une lampe CFL de 250W, ce qui sera très correct pour maintenir nos mères en état végétatif et prélever nos boutures. Ces dames seront installées dans un système hydroponique similaire à celui utilisé pour la croissance, mais en version 60cmx60cm et 4 pots mapito. Nous  utiliserons un substrat  composé de coco et perlite, la aussi, mais avec une plus faible proportion de perlite, car nous sommes en arrosage par le haut « goutte à goutte ». Un filtre 250m3/h est installé en haut de la box, et nous utiliserons pour l’extraction un RVK 400m3/h, qui sera aussi chargé d’assurer l’extraction de la box clones. Ces deux box seront extraites « à la Cannadienne »c’est à dire que nous envoyons l’air dans la pièce, après filtration, et non pas vers l’extérieur, comme pour les box floraison et croissance. Avec le volume dont nous disposons, et la présence d’une belle intraction et d’une grosse extraction, nous pouvons nous permettre ce procédé, sans problème.

Mise en place de l’espace boutures – 
Box 90x60x210

La box réservée aux clones est divisible en 3 étages, ce qui nous permet d’y établir nos systèmes aéroponiques, sous 2 types d’éclairages. Au rez-de-chaussée, nous serons sous néons T5 4 x 48W, quand au 1er étage, nous utiliserons des LEDS de 120W. Nous installerons nos boutures dans 2 systèmes aéro de respectivement 84 et 24 places. Ces systèmes aero sont d’une efficacité redoutable. Le plus souvent, les boutures font des racines en quelques jours, avec un taux de réussite proche du 100%. Nous avons donc fait ce choix en connaissance de cause, pour avoir été convaincu par le passé. 

Prêts à jardiner

Durant le temps nécessaire au montage de cette installation, nous n’en avons pas perdu, et les plantes sont maintenant installées dans cet espace pensé pour elles. Dans le prochain numéro, je reprendrais là ou je me suis arrêté, et vous ferais partager le démarrage de la phase pratique de cet espace de culture indoor. Au programme, arrivée de plantes mères, germination de graines, phase de croissance, floraison et bouturage, vous pourrez suivre l’évolution de ces sessions, étape par étape.

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