Le cannabis améliore-t-il la créativité?

Soft Secrets
29 Dec 2014

La puissance inspiratrice d'une Sativa...


La puissance inspiratrice d'une Sativa...

Pour beaucoup de personnes, tout ce qu'il faut pour dépasser le syndrome de la page blanche ou pour avoir une vision nouvelle sur un tableau, c'est un peu de la puissance inspiratrice d'une Sativa. ...

Mais cette poussée créative ne serait-elle pas une illusion de l'esprit ?

La paire entre créativité et cannabis est largement considérée comme une union paradisiaque, perçue comme poussant les pensées et la vision à un tout nouveau niveau. Cependant, une étude récente conduite par des chercheurs de l'Université Leiden aux Pays-Bas semble dissiper ce mythe du cannabis.

Le professeur assistant de neuromodulation et de cognition dans cette université, le Dr Lorenza Colzato, a déclaré que « si vous voulez dépasser le syndrome de la page blanche ou tout autre blocage de créativité, fumer un joint n'est pas la meilleure des solutions. Fumer plusieurs joints à la suite pourrait même être contre-productif en termes de pensée créative. »

Avec son collègue le Dr Mikael Kowal, Colzato a recruté 54 fumeurs de cannabis pour participer à une étude. Ces participants ont étés divisés en 3 groupes de 18. Le premier groupe a reçu 22mg de THC, le second 5,5mg de THC et le troisième un placebo. La consommation de cannabis a été réalisée avec un vaporisateur. Les participants ne savaient pas quelle dose ils ont reçu.

Une fois la dose administrée, les participants ont été mis au travail avec un éventail de tâches cognitives. Ces tâches se concentraient sur deux types de processus de pensée créatrice, le premier étant la « pensée divergente » (trouver rapidement des solutions créatives) et le second étant la « pensée convergente », c'est à dire la capacité à trouver la seule bonne réponse à une question.

Une fois les résultats analysés, les chercheurs ont découvert que les participants ayant reçu le plus fort dosage de THC avaient eu les pires résultats dans les deux types de tâches. Le THC a donc eu un impact globalement négatif sur leur capacité à trouver des solutions aux problèmes spécifiques. Les participants ayant reçu la dose plus faible ou le placebo ont montré de biens meilleures compétences en pensée créatrice en comparaison du groupe ayant reçu le plus fort dosage. Ceci dit, il n'y a pas eu de signes de créativité accrue en comparaison avec leurs performances normales.

Affaire conclue ?

On peut avancer l'argument que de juger des participants sur la vitesse avec laquelle ils trouvent une solution est une mauvaise idée pour ce qui est du cannabis. De manière assez évidente, les résultats de cette étude sont en directe contradiction avec les témoignages de consommateurs de cannabis dans le monde entier, ce qui pose de sérieux doutes sur la méthodologie de l'étude. Le cannabis ne fonctionne pas nécessairement à un niveau cérébral, intellectuel, et a même tendance à réduire au silence ces capacités. Mesurer la créativité au niveau cérébral semble totalement hors sujet. Comme Einstein a déclaré, on ne peut pas juger un poisson sur ses capacités à monter dans un arbre.

Même si cette étude était assez complète sous certains aspects, elle en a négligé beaucoup d’autres. C'est pour cette raison que ses résultats sont ouverts à la critique. Comment le concept de créativité peut-il être condensé en une seule tâche cognitive ? Le fait que les participants soient dans un environnement non-familier et peu naturel a certainement influencé les résultats, non ? Les choses auraient-elles été différents s'ils avaient été chez eux, dans un environnement plus créatif ?

Comme cette étude semble poser plus de questions qu'elle n'apporte de réponses, elle montre bien que tout n'est pas toujours noir ou blanc. Ceci dit, elle ouvrira peut-être la porte à des explorations plus en profondeur du monde inconnu du cannabis et de la créativité. Pour le moment, nous pouvons toujours en penser ce que nous voulons.

Source : http://www.zamnesia.fr/blog

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