Le créateur de Moby Dick. Une interview de King Kush

Exitable
03 Dec 2019

Il n’est pas aisé de trouver un mélange exceptionnel de génétiques Indica et Sativa pour créer une hybride parfaite, sauf si vous vous appelez King Kush de Dinafem Seeds et que vous êtes le créateur de la Moby Dick, internationalement reconnue. Soft Secrets l’a rencontré pour connaître l’histoire de la Moby Dick, ce qui l’a inspirée et quel a été le processus de breeding d’une des hybrides les plus produites sur le marché des semences.


SSUK: Pouvez-nous vous en dire plus sur vous et sur combien de temps vous vous êtes consacré au breeeding ?

Je ne parle pas beaucoup de moi. Je pense que le fait de rester anonyme n’a pas de prix. J’ai commencé à cultiver de l’herbe il y a 23 ans, alors que j’étais très jeune. A l’époque, on ne trouvait presque pas de semences de qualité, il fallait donc les importer de Suisse ou de Hollande.

Il ne nous a pas fallu longtemps avant de créer nos propres semences en les croisant les unes avec les autres. Nous avons créé des semences standard et nous avons cultivé tout ce sur quoi on pouvait mettre la main. En 1995, je suis entré dans une école d’agriculture où j’ai rencontré Dr. OG qui, plus tard, a eu l’idée de créer des semences féminisées… le reste fait partie de l’histoire.

Qu’est-ce que qui vous a inspiré quand vous avez créé la Moby Dick et est-ce que vous imaginiez que celle hybride allait rencontrer un tel succès ?

La vision de Dr. OG sur la création des génétiques féminisées et des banques de semences était beaucoup plus vaste que ce qui avait cours. Je cultivais juste pour ma consommation. Nous avons mené plusieurs tests avec des clones d’élite que nous avions stockés pendant des années, en sachant quels croisements allaient fonctionner le mieux. Ce n’est que quand les graines des plantes que nous avions récoltées l’année précédente dans une serre ont germé et sont devenues de vrais monstres, que nous avons réalisé que nous avions créé un super bon produit.

 

Pouvez-vous nous expliquer le processus de breeding de cette variété ?

Au début, quand nous avons croisé les génétiques, nous ne nous préoccupions que des goûts, des arômes et des récoltes. Nous faisions les sélections en nous fiant à notre instinct. Aujourd’hui, le processus de breeding est beaucoup plus professionnel. Nous sommes passés à un tout autre niveau. Les variétés sont testées en laboratoire pour ce qui concerne les terpènes, les cannabinoïdes, et les différences entre frères et sœurs.

Nous pouvons concrètement concevoir des hybrides sur demande, en utilisant de grandes populations et en les croisant jusqu’à obtenir exactement ce que nous voulons. La science nous aide à mieux travailler et à mieux comprendre les plantes et leurs croisements, pour prendre toujours le bon chemin. Mais en fait, c’est le test de la consommation qui est décisif.

D’où proviennent les parents White Widow and Haze ?

Dr. Ananda a été, et est toujours le gardien de nos génétiques. Nous disposons d’une ancienne et précieuse collection des meilleurs spécimens des plantes que nous avons cultivées, sélectionnées et stockées pendant des années. Des variétés qui n’étaient généralement cultivées que par quelques locaux, et par nous. Nous les avons toujours, bien évidemment… Nous y sommes tellement attachés… Leur origine ? Et bien… Elles viennent directement des années 1990, l’âge d’or de la culture en Hollande…

 

Quelles étaient les caractéristiques que vous recherchiez dans la première génération d’hybrides, et la Moby Dick est-elle la meilleure productrice que Dinafem ait jamais créée ?

A l’époque, nous n’étions préoccupés que par le goût, l’odeur, les récoltes, la stabilité, l’homogénéité et bien sûr, le buzz. C’était aussi simple que ça. La Moby est encore notre meilleure productrice, mais d’autres, comme la Strawberry Amnesia, l’Amnesia, la Critical 2.0, and la Critical Jack n’ont rien à lui envier…

Comment pourriez-vous le mieux décrire l’arôme, le goût et l’effet de la Moby Dick?

Puissante et piquante, une odeur de bois et d’encens d’église… Très particulière et vraiment, vraiment forte. Quand on la fume, elle est vive et onctueuse, et elle laisse un léger goût de citriques, d’épices et de Haze sur le palais. Son effet…hahahaha… il  est classique, elle a un effet psychédélique rapide de Sativa, avec une sensation de narcose… Juste un conseil : prévoyez des barres chocolatées à proximité !

Qui a trouvé le nom de cette variété, pourquoi a-t-il été choisi et quels conseils donneriez-vous aux cultivateurs de la Moby Dick ?

C’est Dr. OG qui l’a choisi. Parce qu’il s’agit vraiment d’une géante, d’une baleine blanche, d’un monstre ! Cette plante pousse d’enfer quand elle reçoit plein de lumière, qu’elle a beaucoup d’espace et de nutriments. C’est simple, non ?

Avez-vous fait d’autres hybrides à partir de la Moby Dick?

Oui. Nous avons créé la Moby Dick #2, un peu plus élaborée que l’originale, alors que nous travaillions sur différents goûts et arômes. Et elle vaut la peine, vraiment. Les parents de la Moby Dick ont aussi servi à produire d’autres hybrides.

Est-ce que la Moby Dick a remporté des prix et si oui, lesquels ?

Depuis sa création, la Moby Dick a reporté d’innombrables prix. Et elle continue à avoir du succès. En 2010, par exemple, elle a gagné le prix “Girl of the Year” de Soft Secret.

Pour terminer, nos lecteurs peuvent-ils vous trouver sur les réseaux sociaux ?

Pas vraiment. Je reste en dehors des réseaux sociaux. Comme je l’ai dit, le fait de rester anonyme est très important pour moi… Mais c’est vrai que j’ai récemment pensé à créer un compte Instagram @king_kush_official. Et vous savez quoi ? Je vais le faire là, maintenant ! On peut aussi suivre Dinafem pour savoir ce que je fais. Bon, c’est l’heure d’un joint de Moby Dick ! Santé!

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