Les nouvelles techniques d’extraction

Soft Secrets
24 Aug 2018
L’objectif d’une extraction de cannabis avec solvant est d’obtenir un concentré de cannabis avec un taux maximum de THC ou d’autres cannabinoïdes pour une consommation thérapeutique ou récréative. Le taux de THC dans l’huile de cannabis peut être supérieur à 90 %. Les concentrés sont parfois confondus avec l’huile de chanvre alimentaire, obtenue avec le pressage à froid des graines de chanvre, ou l’huile essentielle, extraite avec la vaporisation, qui ne contient que des terpènes. Contrairement aux concentrés, la consommation des ces deux produits ne provoque aucun effet psychoactif. Les cultivateurs afghans ont été parmi les premiers à extraire de l’huile de cannabis avec de l’alcool. L’huile de cannabis était alors mélangée au haschich, le célèbre afghan noir très collant des années 70/80. De l’huile de cannabis en provenance du Maroc était importée en France dans les années 80/90. L’huile était vendue au détail au prix de 100 francs le gramme et était souvent conditionné dans des petits pots de safran. Cette huile de cannabis, également extraite avec de l’alcool, était alors la plupart du temps étalée sur une cigarette sur laquelle on avait préalablement fait des petits trous avec une épingle et que l’on recouvrait d’une feuille de papier à rouler. L’huile était parfois mélangée directement avec du tabac, comme un joint classique. Dés le années 70, les américains ont commencé à s’intéresser à l’huile de cannabis et ont expérimenté différentes techniques. [caption id="attachment_68568" align="alignnone" width="800"]Les nouvelles techniques d’extraction Une huile extraite avec du gaz qui sera ensuite purgé.[/caption] Le THC étant soluble dans l’alcool, il s’agit de la méthode la plus simple pour obtenir de l’huile de cannabis. Il y encore quelques années, l’huile était parfois extraite avec de l’alcool à 90 ° que l’on laissait simplement s’évaporer à l’air libre. Il faut utiliser de l’éthanol pour extraire l’huile de cannabis avec cette méthode mais le produit sous sa forme pure n’est pas disponible à la vente en France.

Le comeback de l’huile de cannabis

C’est dans les années 2010 que l’huile de cannabis est revenue sur le devant de la scène, sous la forme de « shatter » ou de « budder », d’abord aux USA et au Canada, en Colombie britannique. Ces termes désignent un nouveau type de concentrés extraits avec du gaz butane, propane ou dymethilether (DME), connus sous les termes génériques de BHO (Butane Hemp Oil), DHO (pour le dymethil ether) ou PHO (pour le propane). Un extracteur en forme de tube est utilisé pour cette méthode Il suffit de remplir le tube avec de la weed et de déverser le gaz. L’huile est alors récupérée avec un filtre sous l’extracteur. L’utilisation d’un four ou d’une pompe à vide permet de purifier l’extraction. C’est à cette époque, pendant la période pré légalisation ou de nombreux dispensaires de cannabis médical avaient déjà ouvert leurs portes, qu’est apparu aux Etats-Unis, la « culture dab » ou 710 (oil à l’envers) qui désigne l’univers qui entoure la consommation de ces concentrés. De nouveaux outils pour l’extraction ou la consommation on fait leur apparition. L’huile se consomme surtout avec des vaporisateurs ou des pipes spéciales en verre borosilicate de type « bubbler », équipées d’un foyer (nail) en verre borosilicate, titane ou silicone dans lequel est placé une petite quantité d’huile (0,1 g environ). Ce foyer doit étre chauffée à la température de 350 ° C à l’aide d’un chalumeau (pendant environ 10 secondes) ou d’un « e nail», un foyer électronique qui permet d’obtenir précisément la température idéale. Depuis la fin des années 90, la culture du cannabis en indoor s’est beaucoup développée en France, surtout en autoproduction et les cultivateurs se sont retrouvés avec de grandes quantités de petites feuilles de manucure bien résineuses. Ces petites feuilles, qui contiennent beaucoup de chlorophyle, ne se consomment pas en principe sans transformation. Ces feuilles de manucure étaient souvent utilisées pour le haschisch ou les préparations culinaires (beurre de Marrakech). L’huile de cannabis permet aux cultivateurs de tirer le meilleur parti de leurs feuilles de cannabis. L’extraction au butane peut s’avérer très dangereuse comme le montrent de nombreux accidents aux USA. Pour éviter tout risque d’explosion, l’extraction doit être obligatoirement pratiquée en extérieur, loin de toute source de chaleur en prenant certaines précautions, comme celle de ne pas fumer à proximité.

Les extractions live resin

Les extractions live resin sont réalisés la plupart du temps avec du butane à partir d’une plante fraîche qui vient d’être récoltée. Cette technique permet de conserver le maximum de terpènes de la plante et d’obtenir ainsi un produit final plus odorant avec une meilleure saveur. [caption id="attachment_68569" align="alignnone" width="800"]Les nouvelles techniques d’extraction Un petit extracteur au CO2 supercritique.[/caption]

La « sauce »

La « sauce » ou « terp sauce » est considéré comme une extraction de grande qualité riche en terpènes. Le HTFSE (High Terpene Full Spectrum Extract) doit conserver tous les terpènes présents dans la plante. La technique consiste à purger l’extrait pendant plusieurs semaines.

Les extracteurs en circuit fermé

Les extracteurs en circuit fermé ou « closed loop » permettent d’augmenter le rendement, de pratiquer une extraction sécurisée et d’économiser le gaz qui pourra être réutilisée plusieurs fois. Un extracteur closed loop est composé de deux réservoirs, un pour le cannabis et un pour le gaz. Les deux réservoirs sont reliés par un tuyau et c’est la différence de température entre les deux qui permet de réaliser l’extraction. En effet, le gaz est attiré par le froid et repoussé par la chaleur. Le gaz sera donc transféré dans le réservoir d’herbe et pourra refaire le chemin inverse, ce qui permet d’avoir moins de résidus et de conserver le gaz dans le réservoir pour le réutiliser. Il existe de nombreux modèles d’extracteurs en circuit fermé, de différentes capacités avec certaines spécificités techniques. Les extracteurs closed loop sont utilisés par les professionnels et sont assez onéreux mais il existe maintenant certains modèle de petite capacité comme le « mini closed loop » fabriqué par les français de Herborizer et disponible pour quelques centaines d’euros.

Rosin

Cette technique a permis de mettre les extractions de cannabis à la portée de tous. Le mot rosin, colophane en français fait référence à une résine de pin utilisée pour entretenir les archets des instruments à corde. Le rosin est un cas à part dans le monde des extractions. Techniquement, il s’agit d’une extraction sans solvant mais qui permet d’obtenir un produit assez puissant d’un aspect similaire à celui d’une huile extraite au butane de type shatter. C’est une technique très simple qui permet d’obtenir rapidement une huile de qualité sans solvant et consommable immédiatement.. Pour réaliser cette extraction, vous devrez faire l’acquisition d’un fer à lisser les cheveux pour une vingtaine d’euros dans une grande surface. Vous aurez également besoin d’un serre-joint ou d’un étau. La pression et la chaleur permettent d’obtenir de l’huile de cannabis. Choissez si possible un fer à lisser avec température réglable. L’un des inconvénients de cette technique est que l’on ne peut pas utiliser directement les feuilles de manucure. Les buds bien denses ou le haschisch sont bien adaptés à cette technique. Pour obtenir une extraction de grande qualité, vous pouvez auparavant pratiquer une extraction sans solvant de bubble hasch à partir de vos buds ou de vos feuilles de manucure avec un sac de type « bubble bag » et de la glace. Enveloppez un petit bout de hascchisch dans un petit morceau de filtre à café lui-même placé dans une feuille de papier sulfurisé un peu plus grande que vous mettrez entre les deux plaques du fer pressé par le serre-joint. [caption id="attachment_68570" align="alignnone" width="800"]Les nouvelles techniques d’extraction Plusieurs types d’extraction de cannabis.[/caption] La température et la durée de la pression sont sujet à discussion. La température peut varier entre 90 et 150 degrés Celsius et la durée de la pression entre quelques secondes et une minute. Avec une température basse et une longue durée de pression, vous obtiendrez un produit plus riche en terpènes. L’inverse vous permettra d’obtenir un produit un peu plus puissant. La taille des plaques chauffantes du fer à lisser limite la capacité (quelques grammes d’herbe ou de hascsch au maximum). Les fers à lisser ne sont pas destinés aux extractions, n’ont pas été conçus pour subir une telle pression et peuvent tomber en panne après quelques dizaines d’extractions. C’est pour ces raisons que les presses Rosin ont vu le jour. Ces presses sont spécialement conçus pour l’extraction d’huile de cannabis sans solvant . Actuellement le modèle le plus abordable est la Tarik Rsin Press, disponible au prix de 179 euros.

Le CO2 supercritique

L’extraction au CO2 supercritique est devenue le standard de l’industrie du cannabis aux USA. C’est à partir de ces extractions que sont réalisés les edibles (aliments au cannabis) vendus dans les dispensaires et les pots shops et les e liquides. Ces extractions sont réalisées en laboratoire avec du matériel très coûteux. Ce solvant est celui qui laisse le moins de résidus. Le CO2 supercritique permet aussi de séparer les differents cannabinoïdes et est utilisé pour la fabrication des produits CBD. Le C02 supercritique est déjà utilisé depuis longtemps pour les extractions dans différentes industries : pharmacie, parfumerie, agro alimentaire. C’est avec cette technique que l’on extrait la caféine du café pour fabriquer du décaféiné. L’un des inconvénients des concentrés issus d’une extraction su CO2 supercritique est le manque de terpènes. C’est pour cette raison que des terpènes naturels similaires à ceux du cannabis sont souvent rajoutés aux concentrés vendus aux USA. [caption id="attachment_68571" align="alignnone" width="800"]Les nouvelles techniques d’extraction Cet extracteur permet d’utiliser jusqu’à trois canettes de butane simultanément. [/caption]

Les cristaux

Le THCA Crystalline, commercialisé aux USA par Guild Extracts est l’extraction la plus puissante avec un taux de THCA de 99,96 %. Le THCA est un cannabinoïde précurseur du THC non psychoactif qui se transforme en THC lorsqu’il est fumé ou vaporisé (décarboxylation). Le THCA a également des propriétés médicales et peut être mangé sans avoir aucun effet psychoactif. Pour obtenir ce produit qui se présente sous la forme de cristaux, un aspect inhabituel pour les extractions de cannabis, les chimistes doivent utiliser de nombreux solvants comme le dichlorométhane, le méthanol, l’hexane ou le chloroforme. Il s’agit d’un long processus de laboratoire qui utilise des techniques comme la chromatographie. Pour purifier l’extraction et éliminer toute trace de produit chimique, les chimistes utilisent un évaporateur rotatif. Le THCA Crystalline ne contient que du THCA et aucun terpène. Par Olivier F
S
Soft Secrets