Le gouvernement intensifie sa lutte contre l'autoculture de cannabis

Soft Secrets
03 Nov 2017
Partout dans le monde, la tendance est à la légalisation ou à l’assouplissement des lois contre le cannabis mais la France fait partie des exceptions. La tendance est même plutôt inverse comme en témoignent les récentes directives du gouvernement. La lutte contre l’autoproduction de cannabis faisait déjà partie des objectifs prioritaires du plan de lutte anti-drogue 2013-2017 qui se termine cette année : « L’objectif est d’intensifier la lutte contre la cannabiculture en exerçant une surveillance particulière sur les canaux d’accès à la cannabiculture (magasins spécialisés, sites Internet, fret postal et express) ». Aujourd’hui, le gouvernement a changé mais les objectifs restent les mêmes : la Direction générale de la gendarmerie, soutenue par le ministère de l’intérieur, a récemment donné de nouvelles directives dans ce sens avec la mise en place de nouvelles actions. Il y quelques semaines, un article de Soft Secrets annonçait la fermeture de quatre magasins Indoor Gardens, suite aux perquisitions et à l’interpellation de leurs gérants. Un article publié cette semaine sur drogues.gouv.fr, le site de la MIDELCA (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et les conduites addictives) vante ces arrestations réalisées dans le cadre de cette nouvelle politique contre l’autoporoduction : « Dans le cadre de récentes directives de lutte contre la cannabiculture émises par la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (DGGN), la gendarmerie de Rennes a initié une enquête sur un commerce rennais qui a permis l’interpellation d’individus impliqués dans la vente de matériel de culture de cannabis. Ils prodiguaient des conseils pour la culture de plants en échange d’une rémunération à l’issue de la récolte. Ainsi, 800 000 euros d’avoir criminels ont été saisis et la fermeture définitive de quatre commerces de vente de matériel de jardinage indoor a été prononcée. Les deux dirigeants des enseignes ont quant à eux été mis en examen pour incitation à la culture de cannabis » Cette affaire fait suite à la fermeture de plusieurs grow-shops français et à l’interpellation de leurs propriétaires depuis le début de l’année 2017. En 2016, plusieurs opérations, non médiatisées, avaient été effectués par les services des douanes : perquisitions dans plusieurs grow-shops et aux domiciles des gérants et des employés. Selon la MIDELCA, cette nouvelle politique devrait se poursuivre : « De plus en plus, les enquêteurs s’intéressent à ces commerces de type « grow shop » fréquentés par les cannabiculteurs. » C’est notamment le cas du GEAD, ce mystérieux « Groupe d’enquête anti drogue », qui opérerait principalement dans la région de Lyon à la recherche de plantations de cannabis. Le GEAD vient s’ajouter au nombreux services dont la principale mission est la lutte contre le cannabis : brigades des stupéfiants, douanes et différentes unités de la gendarmerie, de la police nationale et même municipale. Les grow-shops et les autoproducteurs contribuent pourtant aux missions des ministères de l’intérieur et de la santé : en évitant de se fournir au marché noir, ils contribuent à la lutte contre le trafic sur la voie publique et à ses nuisances et l’autoproduction permet la consommation de produits plus sains dont la provenance est identifiée. En 2016, 125 000 plants de cannabis ont été saisis en France contre 55 000 en 2010. La plupart de ces saisies ont été effectuées dans de petites plantations indoor de moins de 10 pieds. Parallèlement à la mise en place de la contraventionnalisation, la lutte contre les grow-shops et la cannabiculture devrait donc continuer : « L’essor important ces dernières années, de saisies de cannabis issues des pratiques d’autoculture montre la nécessité d’une stratégie de lutte adaptée, notamment par le biais de l’intensification des moyens d’actions. » nous explique la MILDECA.
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