Grenoble : bientôt une campagne de communication pour les acheteurs de cannabis

Soft Secrets
30 Jul 2017
La ville de Grenoble est connue depuis plusieurs décennies comme l’une des capitales du crime organisé. Un trafic de stupéfiants à grande échelle est en place dans plusieurs cités de la ville. Ce trafic génère beaucoup de violence et perturbe fortement la vie quotidienne des habitants de ces quartiers. C’est notamment le cas dans les deux tours du quartier Jouhaux. Depuis 2014, le procureur de la république de Grenoble Jean-Yves Coquillat alerte l’opinion publique sur cette situation et demande la légalisation du cannabis. Le procureur a pris à nouveau la parole jeudi dernier et souligné la gravité de la situation : « Je n’ai jamais vu une ville de cette taille aussi pourrie et gangrenée par le trafic de drogue ». Aujourd’hui, c’est au tour de la Première adjointe en charge de la tranquillité publique à la Ville de Grenoble, Elisa Martin de prendre la parole dans le quotidien Le Dauphiné Libéré. L’élue compte interpeller les députés sur la légalisation du cannabis qui serait la meilleure solution pour mettre définitivement fin à ces trafics, et annonce la mise en place d’une campagne de communication à destination des acheteurs considérés comme responsables de la situation. « Le poids des stupéfiants dans la ville nous préoccupe autant qu’il préoccupe les habitants Il ne s’agit pas d’un fait grenoblois mais bien d’un phénomène national et même international. Nous trouvons évidemment écho aux propos du procureur mais il s’agit d’avoir un regard lucide sur Grenoble qui est une place du grand banditisme depuis un certain temps maintenant. Dans son ouvrage “Mafias” (Fayard), le juge d’instruction Gilbert Thiel consacre un chapitre entier sur Grenoble... Nous sommes confrontés à des groupes mafieux à la fois organisés et violents qui n’hésitent pas à happer les adolescents du quartier pour en faire des “guetteurs”. A notre niveau, nous faisons notre part, nous coopérons avec les services de police tout en ayant une politique éducative continue. Nous n’avons pas hésité à ouvrir des accueils loisirs en direction des ados au cœur des quartiers chauds que ce soit Mistral, Lys Rouge ou Très-Cloîtres parce que nous pensons qu’il faut continuer à garder un échange avec les populations. Le cadre législatif ne fonctionne pas, l’interdiction suscite du désordre. Nous allons donc interpeller les députés pour une réponse législative et poser la question de la légalisation du cannabis. A partir du mois d’octobre, nous allons lancer une campagne de communication pour sensibiliser les consommateurs de cannabis afin de leur rappeler que lorsqu’ils viennent acheter leur drogue, ils soutiennent un système de terreur et de mise en danger des plus jeunes. Ils n’en ont peut-être pas conscience une fois chez eux, assis confortablement sur le canapé à fumer. Le problème est à la fois d’ordre public mais aussi de santé publique ». ME
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