Exposition FRIGO / Radio Bellevue au MAC de Lyon

Soft Secrets
12 Apr 2017
Après la libération de la bande FM en 1981, plusieurs centaines de stations ont vu le jour partout sur le territoire français. On distinguait à l’époque deux principaux types de radios. Les radios associatives, qui vivaient principalement de subventions et des cotisations de leurs membres, proposaient un contenu innovant mais souffraient d’un certain amateurisme. Inversement, les radios commerciales, qui vivaient grâce à la publicité, diffusaient un contenu inintéressant mais avec plus de professionnalisme dans la forme. A Lyon, Radio Bellevue était un cas à part dans le paysage de la bande FM. Il s’agissait d’une radio non commerciale qui ne diffusait pas de publicité, avec une programmation musicale très pointue ainsi que des jingles et un habillage sonore de qualité professionnelle. Radio Bellevue mettait en avant des styles musicaux innovants, souvent à l’origine des musiques actuelles : rock, jazz, funk, hip-hop, reggae, dub et electro. Une radio unique en France dans les années 80, devenue une véritable référence et qui a influencé d’autres stations rock et alternatives comme la radio publique suisse Couleur 3. Cela me rappelle de lointains souvenirs, lorsque j’étais encore au lycée et que j’étais un auditeur assidu de Radio Bellevue. Je me souviens notamment d’une émission appelée « Les Rythmes Associés » que j’écoutais en faisant mes devoirs à partir de 17 heures et qui diffusait le meilleur du funk et du jazz de l’époque. Cette radio, qui n’a existé que quelques années, a grandement contribué à ma culture musicale. Intitulée « 1979-1990, Génération Frigo », cette exposition, jusqu’au 9 juillet au Musée d’Art Contemporain de Lyon, propose une rétrospective du groupe culturel Frigo, à l’origine de la création de Radio Bellevue, et revisite une époque ou Lyon était considéré comme la capitale du rock français. Une exposition sur une radio qui n’existe plus ? Pas exactement car Radio Bellevue a repris du service, avec certains animateurs de l’époque, sur le web et sur les ondes de Virage FM. Le groupe Frigo était spécialisé dans la création de vidéos et de performances. Plusieurs murs d’écrans diffusent leurs vidéos de l’époque. Le but de ces créations à l’esprit punk était de choquer et d’interpeller le spectateur sur différents sujets. Un des murs d’écrans de l’exposition Frigo Pour cette exposition, le studio de Radio Bellevue a été reconstitué avec les disques vinyle et le matériel des années 80. Pour chaque année entre 1981 et 1986, une playlist de Radio Bellevue est affichée, accompagnée d’un casque pour écouter les morceaux. Une très bonne idée mais il est regrettable que l’on ait pas trouvé le bouton pour sélectionner les differents morceaux. Avec des playlists d’au moins une heure, on peut attendre longtemps le morceau que l’on a envie d’écouter ! Il ne nous reste plus qu’à aller faire un tour sur YouTube ou un autre site de streaming. L’entrée du studio de Radio Bellevue Le matériel vintage date des années 80 La playlist de Radio Bellevue pour l’année 1986 Dans le hall du musée, le cube Radio Bellevue, un autre studio, plus moderne, permet d’enregistrer et de diffuser les nouvelles émissions. Avec le même ticket, visitez également l’exposition Los Angeles, une fiction. Michel Engret Musée d’Art Contemporain, Cité Internationale, 81 quai Charles de Gaulle 69006 Lyon Ouvert du mercredi au dimanche, de 11h à 18h. Tarif normal : 8 €, tarif réduit : 4 € (Jeunes de 18 à 25 ans révolus), gratuit pour les demandeurs d'emploi, handicapés et jeunes de moins de 18 ans Frigo Generation 78/90 8 mars - 9 juillet 2017 Retour sur 10 années d’intuition et d’énergie pure : dans les années 80, FRIGO a été un des groupes emblématiques de la culture alternative en Europe, et ça se passait à Lyon ! Le collectif FRIGO tire son nom de la chambre froide d’une ancienne fromagerie lyonnaise qui hébergeait ses activités dans les années 80. Pendant 10 ans, FRIGO développe une intense production artistique dans tous les champs : radio libre (Bellevue 95.8), musique, scénographie, graphisme, installation, performance, expositions, photo, etc. FRIGO installe des m3 d’eau à Beaubourg et parvient à faire fermer le Musée d’Art Moderne à l’issue d’une performance, invente une TV pirate, remodèle les studios de TF1, écrit l’Avis de Décès du Théâtre National Populaire, roule une pierre de cinq tonnes jusqu’en Inde, invite Michael Nyman, filme Hermann Nitsch, Paul McCarthy, fait du Potlatch à Hambourg, est à la Documenta 8, à Ars Electronica à Linz en Autriche… Et s’arrête à peu près en 1989, au moment précis où chute un mur à Berlin et où l’exposition « Magiciens de la terre » atterrit à Paris. Cette histoire fabuleuse, non romancée, vous la retrouverez du 8 mars au 9 juillet 2017 au macLYON. Laboratoire de formes les plus diverses, FRIGO est également à l’origine d’un réseau international très actif qui fédère des artistes — plasticiens, chorégraphes, poètes, comédiens, écrivains ou encore musiciens : ORLAN, Régine Chopinot, Benni Efrat, Mike Hentz, Dieter Appelt, Fabrizio Plessi, Marie-Christine Vernay… C’est aussi une incroyable banque de données, d’archives en tout genre, témoin visuel et sonore de cette période. L’exposition Los Angeles, une fiction s’inspire de la littérature Los Angeles, une fiction 8 mars - 9 juillet 2017 Los Angeles est connue pour son mode de vie glamour, son climat enchanteur, son industrie du cinéma, ses stars, ses plages. Le divertissement, le paysage et l’imagerie ont fait de Los Angeles un mythe. Si bien qu’il est quasi impossible de distinguer la réalité de la fiction, l’ombre de la lumière. L’exposition Los Angeles, une fiction présente l’œuvre de 34 artistes de Los Angeles et de 84 écrivains, de générations différentes, qui tous, tour à tour, construisent et déconstruisent la silhouette de la ville. Plasticiens et auteurs créent la Fiction. Des artistes majeurs (John Baldessari, Larry Bell, David Hockney...) côtoient la plus jeune génération (Ryan Trecartin/Lizzie Fitch, Alex Israel...). Composante à part entière de l’exposition, le livre Los Angeles, une fiction présente une sélection subjective d’auteurs qui, sur une période de 50 ans, ont fabriqué la ville. En entrelaçant les récits et les images, l’exposition conforte Los Angeles dans son statut de fiction. Mais n’est-ce pas une réalité ? Commissaires : Thierry Raspail (macLYON), Gunnar B. Kvaran (Astrup Fearnley Museet, Oslo) et Nicolas Garait-Leavenworth (pour la littérature) Conseillers artistiques : Hans Ulrich Obrist (Serpentine Galleries, Londres), Ali Subotnick (Hammer Museum, Los Angeles) et l’artiste Alex Israel (Los Angeles)
S
Soft Secrets