Une purge à vide sinon rien !

Soft Secrets
03 Mar 2016

Pour mon premier article de l'année, je commencerai, sans surprise, par vous adresser à tous, mes vœux les plus sincères. Une bonne année et une santé de fer à tous pour 2016 !


Pour mon premier article de l'année, je commencerai, sans surprise, par vous adresser à tous, mes vœux les plus sincères. Une bonne année et une santé de fer à tous pour 2016 ! Mais revenons-en à nos moutons. Voilà 18 mois et 10 numéros de Soft Secrets, que je rédige pour vous, et avec grand plaisir, des articles autour de notre passion commune, le Cannabis, et plus précisément, pour moi, les extractions et concentrés de Cannabis. Pourtant, il subsiste un point que je n’ai jamais abordé dans ces pages, et qui pourtant est une étape primordiale par laquelle nous devrons passer pour obtenir un produit fini parfait. Je veux parler de la purge, par le vide, s’il vous plaît.

La purge par le vide offre en plus d’un produit sans toxicité, la possibilité de diversifier l’apparence ou la texture de votre concentré, en fonction de la température, pour obtenir les "Shatter", "Wax", "Honeycomb", "Glass" et j'en passe, qui sont les différentes appellations de nos concentrés préférés... Dans cet article, je vais vous présenter le matériel nécessaire à une purge par le vide, et je vous ferai profiter d'une démonstration de purge, à chaud, offrant le résultat tant attendu : Du Shatter, un BHO transparent et cassant, libre de toute trace d'hydrocarbure et d'un goût divin. Un procédé simple et très efficace mais qui représente un certain investissement pour le matériel, et une bonne maitrise de celui-ci. Alors, prêts à faire le vide ?

La théorie

Le matérielPour bien comprendre le mécanisme d’une purge à vide, et son intérêt dans le cas de nos extractions, il faut déterminer ce que l’on cherche à éliminer du produit fini, et tout devient limpide. Vous n’avez pas spécialement envie d’inhaler des hydrocarbures à chaque fois que vous fumez votre huile, j’imagine ? Pourtant, si rien n’est fait, sachez que notre BHO contiendra des traces, (mesurées en PPM, soit partie par million) non négligeables, d’hydrocarbures, qui ont en plus la mauvaise habitude de se fixer dans votre organisme pour s’y accumuler, jusqu’à provoquer des troubles sérieux sur votre santé, et même pire, provoquer des maladies graves, comme le cancer (on sait que les émanations de butane sont hautement cancérogènes). Quel que soit le solvant utilisé lors de l’extraction, il s’agira forcément d’un composé volatile, qui aura naturellement tendance à s’évaporer. Pourquoi alors nous faut-il purger si le résidu est justement volatile ?

Simplement parce que celui-ci a tendance à être emprisonné dans la matière, empêchant ainsi toute évaporation naturelle. C’est pour cette raison que l’on en vient à employer des pompes pour faire le vide d’air autour de notre extrait, et ce faisant, à aspirer de force vers l’extérieur, les résidus d’hydrocarbure, laissés derrière lui par le Butane, par exemple. D’un point de vue théorique, la purge consiste à placer notre extraction dans une chambre à vide, aussi appelée dessiccateur à vide, et à l’aide d’une pompe à vide, connectée à celle-ci, faire le vide total d’air afin de forcer tout résidu volatile à s’échapper du produit. Idéalement, on renouvelle l’opération plusieurs fois, en faisant le vide dans le dessiccateur quelques heures, puis en laissant l’air rentrer, on manipule l’extrait puis on refait le vide etc… Jusqu’à obtenir un produit parfaitement purgé. L’expérience compte pour beaucoup dans le résultat final, et il faudra un peu de pratique pour obtenir exactement l’apparence souhaitée.  

Comme je vous l’ai dit, le coût du matériel nécessaire pour la purge représente le principal obstacle pour la plupart des consommateurs ou auto-producteurs. N’hésitez pas à vous concerter avec d’autres growers, désireux d’améliorer la qualité de leur produit, en achetant du matériel en groupe pour diviser les coûts. La santé n’a pas de prix, vous êtes d’accords ? Au minimum donc, il faut s’équiper d’une pompe à vide, bien sûr, d’un dessiccateur, d’un thermomètre infra rouge, et éventuellement d’une plaque chauffante. Cette dernière n’est pas indispensable, mais c’est très pratique. Concernant la pompe, on en trouve désormais directement en Growshops, mais il y a aussi pléthores de boutiques en ligne spécialisées qui proposent un large choix de matériel dédié à l’extraction. Globalement, ces matériels sont devenus très simple à trouver, mais n’hésitez pas à vous renseigner au préalable et à demander conseil aux vendeurs ou fabricants, pour éviter les galères (une prise électrique américaine, un adaptateur non compatible ou une notice en chinois peuvent gâcher la fête).

Question coûts, il faut compter pour la pompe, environ 500 euros (on trouve des modèles dès 350 euros, et jusqu’à plusieurs milliers, selon la capacité). Le dessiccateur lui, revient entre 100 et 300 euros, selon la matière (plastique, verre ou métal). Enfin comptez 20 à 50 euros pour le thermomètre infra-rouge. Utile mais pas indispensable, la plaque chauffante de laboratoire vous coûtera entre 150 et 200 euros. Tous ces matériels se déclinent en larges gammes depuis quelques temps, et vous aurez donc l’embarras du choix au moment de vous équiper. Encore une fois, renseignez vous bien sur internet, demandez conseil aux spécialistes avant de finaliser votre achat, cela pourrait vous éviter des galères par la suite. J’ai, pour ma part, acquis une pompe à vide lors d’une liquidation/vente de matériel médical hospitalier, pour presque rien. J’ai ensuite acheté un dessiccateur de base à environ 100 euros, en attendant d’avoir le matériel que je vise : Une chambre à vide chauffante, format four micro-onde…On parle d’un budget total de 700 à 1000 euros, pour être opérationnel.

Passons à la pratique

Sachez que pour obtenir un Shatter, il faut purger à environ 40°C, et pour du Honeycomb à environ 60°C. On parlera de Budder ou Wax, lors d’une purge à température ambiante. Encore une fois, ces appellations déterminent un seul et même produit ! Il s’agit quasiment uniquement d’agir sur l’apparence, la texture du produit fini, et rien de plus.Plusieurs options s’offrent à nous pour la purge à vide. On peut purger tout simplement, tel quel, donc à température ambiante, ou à chaud. De ce choix dépend l’aspect final de notre concentré, mais aussi le type de matériel à utiliser. Dans le cadre de cet article, je fais le choix de procéder à une purge à chaud, car je souhaite obtenir du BHO de type. Passons à l’action maintenant. Mon extraction est faite. On doit d’abord éliminer le maximum de solvant possible, en plaçant notre conteneur, au choix, au bain-marie ou sur la plaque chauffante (à environ 45°C).

Une fois la plupart du solvant évaporé en apparence, mais pendant que l’extrait est encore fluide, on récupère celui-ci que l’on place dans le dessiccateur, sur une feuille de papier sulfurisé ou Teflon (Oil Slick Sheets). On ferme celui-ci et on connecte la pompe, pour faire le vide. Selon la provenance du matériel utilisé, il faudra atteindre une pression de 0 bar ou de 27hg minimum. La plupart des modèles de dessiccateurs possèdent un manomètre indiquant le niveau de pression. Surveillez et une fois le vide fait à l’intérieur, arrêtez la pompe et placez le dessiccateur au four à 40°C (si, si) Ne craignez rien, j’utilise le plus basique de ces dessiccateurs et il supporte ce traitement de choc, je m’en suis assuré auprès du fabricant. Leur conseil est de ne pas dépasser 45°C par contre. Au delà, il faudra un matériel en métal ou en verre. Je vérifie la température de mon four, ainsi que du concentré avec mon thermomètre infra-rouge, et une fois stable, je laisse pour 2 heures. Passé ce délai, je laisse entrer l’air dans le dessiccateur, et je manipule le concentré pour permettre une meilleure purge.

Je le replace dedans, je ferme, et je refais le vide. Je recommence plusieurs fois ces phases de vide et les manipulations, jusqu’à obtention d’une texture uniforme, sans bulle de notre huile. Pour ce Shatter, d’environ 12g, il aura fallu environ 18h de purge, en plusieurs cycles. Sachez tout de même, que lors d’une purge « à froid », le concentré une fois sous vide aura tendance à gonfler, comme de la mousse expansive, attention donc à ne pas le laisser sans surveillance, car cela peut atteindre des volumes impressionnants. Dans le cas d’une purge à froid, je place le concentré « gonflé » sur la plaque chauffante à 45°C afin de le fluidifier, pour le remettre sous vide ensuite, et je renouvelle l’opération plusieurs fois, tout comme pour le Shatter. Attention de ne pas utiliser de dessiccateur en plastique à des températures au dessus de 45°C, sous peine de le voir s’effondrer sous vos yeux.

Conclusions

Après ces quelques heures de traitement de choc, mon BHO apparaît, presque aussi beau que je l’espérais. Parti de 45g de belles têtes de Critical Kush, je me retrouve avec 12g d’un Shatter doré et transparent comme le verre, à l’arôme sublime. Quoi de mieux qu’une dégustation pour apprécier la qualité du travail ? Je me déguste donc un échantillon de ce précieux nectar. Vite; mon bubbler, mon chalumeau, et hop, un dab pour papa ! Question arômes, c’est flagrant, aucun goût parasite ne vient gâcher l’expérience de cette vaporisation. C’est un plaisir, et un plaisir propre et sain. Vous l’aurez compris, la purge à vide est une étape dont nous devrions tous mesurer l’impact, plus que positif, sur notre santé. Alors, convaincus et prêts à faire le vide ?

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