C’est l’été, mais restons concentrés

Soft Secrets
26 Aug 2015

Les extractions et les concentrés font l’actualité du petit monde du Cannabis. 


Les extractions et les concentrés font l’actualité du petit monde du Cannabis. 

Les extractions et les concentrés font l’actualité du petit monde du Cannabis. L’huile de papa a laissé la place aux RSO, BHO, wax, et il ne se passe pas une semaine sans qu’une nouvelle technique, ou un nouvel outil ne fasse son apparition. Qu’il s’agisse de perfectionner les procédés d’extraction désormais classiques, ou d’une toute nouvelle approche, les pistes d’exploration ne manquent pas.

Dernièrement aux USA, qui, il faut bien l’avouer, sont les fers de lance en matière d’innovation, une nouvelle technique a fait son apparition. Il s’agit de la méthode dite « Hasch Rosin Tech », utilisant un simple fer à lisser et du papier sulfurisé pour réaliser une extraction par pression à chaud, complétement libre de solvant. Intéressant procédé, si il en est. Je vais, dans cet article, vous faire partager mon point de vue sur les nouveautés du secteur, et mon expérience de la méthode « Hasch Rosin Tech », étape par étape. Je vous proposerai aussi, un petit lexique des différentes appellations des concentrés.

Les nouveautés, extraits choisis

Si il y a un secteur qui se démarque par le nombre de ses innovations, c’est bien le secteur des extractions. Au fil du temps, nous avons vu les techniques évoluer. Au départ, l’huile était obtenue à partir de solvants alcooliques liquides. Dans les années 70, l’huile fabriquée au Maroc, pouvait avoir été faite à partir d’essence, et même de kérosène, autant dire que ça n’était pas très engageant. Ces dernières années, les choses se sont améliorées, grâce à la professionnalisation des acteurs du secteur, conséquence des évolutions positives en matière de législation. On compte désormais de nombreuses techniques d’extraction, à partir d’éthanol ou d’alcool à 90°, puis à partir de gaz, comme le butane ou le propane, et, plus récemment, à partir de CO2. Il faut aussi compter, parmi les innovations, les outils destinés à purger nos extraits, afin d’en éliminer toute trace indésirable d’hydrocarbure. Les pompes et chambres à vide font leur apparition aux côtés des tubes d’extraction, et autres ustensiles dédiés. Dernièrement j’ai pu tester un nouveau gaz, non toxique et organique, appelé dexso (Diméthyl ether), proposé comme une alternative au butane, en moins inflammable. Ce gaz est aussi censé offrir un meilleur rendement que son cousin. Que demande le peuple ? Le test effectué avec ce gaz ne me permet pas d’en faire une critique objective, puisque je n’ai utilisé qu’une bouteille, pour un échantillon de 15g de têtes (avec un résultat de 3,1g de BHO, soit le même rendement qu’avec mon gaz habituel). Je peux tout de même dire qu’effectivement, l’évaporation est plus rapide. La couleur par contre, m’a laissé un peu perplexe. Le résultat est beaucoup plus foncé que d’habitude. Ceci étant dit, pas de grande différence de goût, mais plutôt même moins fort, en terme d’effets…Il faudra tester plus en profondeur ce gaz.

Du BHO issu de Critical Kush (bas) et White Russian (haut)

Au final, une session dabbing en prévision

Voila le résultat, après 3 ou 4 têtes.

La méthode fonctionne

Une petite tête prête pour le “lissage”

Le materiel nécessaire au Hasch Rosin Tech

Hasch Rosin Tech, l’extraction « pressée »

Nous sommes de plus en plus nombreux à apprécier et donc à consommer des concentrés, que ça soit au quotidien ou de manière occasionnelle. Toutefois, les produits et méthodes employés pour réaliser ces extractions peuvent en refroidir certains. Que ça soit de par leur dangerosité relative lors du procédé proprement dit, ou de par les traces d’hydrocarbures que cela peut laisser dans le produit fini, on peut dire que ces méthodes peuvent « faire peur ». C’est donc un succès immédiat pour cette technique qui permet à tout à chacun de faire une extraction de grande qualité, en toute sécurité, avec un simple ustensile de beauté féminin et du papier de cuisson. Le résultat est en tout point similaire à un BHO, à ceci près qu’on ne risque pas d’y trouver la moindre trace de butane. Pour procéder, rien de plus simple : Il vous faudra donc, un fer à lisser et du papier sulfurisé. Pour ce qui est du fer à lisser, il y a de bonnes chances pour que vous en trouviez un, dans les affaires de votre bien-aimée, sinon, on en trouve dans le commerce à partir de 15 euros. Inutile de partir sur un modèle évolué, contentez-vous plutôt d’un modèle abordable, avec des plaques céramique, aux dimensions suffisantes pour pouvoir produire votre extraction, sans y passer la nuit.

Le principal inconvénient de cette technique, et peut-être même le seul, est que l’on ne peut produire qu’à petite échelle, tête par tête, mais la qualité est au rendez-vous, et le jeu en vaut la chandelle, croyez moi.

Passons à l’action. Je prépare quelques petites têtes, (j’ai un petit fer à lisser) et un morceau de papier sulfurisé, et je branche mon fer à lisser, afin qu’il préchauffe. Après quelques instants, l’extraction peut être faite. Je place une première tête dans le papier, et je commence à « lisser ». Il faut faire pression et en quelques secondes, la chaleur du fer fait fondre les trichomes. Vous pouvez déjà observer la belle huile ambrée qui s’accumule. Attention à ne pas trop chauffer, car la température d’un fer à lisser peut atteindre et même dépasser 235° C, ce qui est trop élevé pour conserver notre cher THC (je rappelle que le THC vaporise à environ 170/180° C) Procédez donc en douceur, par des petites pressions espacées de pause, puis une fois la tête « nettoyée », passez à la suivante. Selon la quantité que vous souhaitez obtenir, renouvelez l’opération. Une fois l’huile en quantité suffisante, et cela dépend complètement de la qualité de votre herbe, vous pouvez passer à la dégustation. L’huile obtenue par ce procédé est consommable en dabber, ou avec une e-cigarette à BHO. Je fais un premier essai, en dabber. Le goût est vraiment extra, pour comparaison, du BHO obtenu de cette même plante à un goût légèrement différent, moins prononcé en tous cas. J’apprécie vraiment cette technique, comme vous avez pu le voir, très simple et on ne peut plus rapide. Je vous la recommande vivement.

Petit lexique à usage du stoner averti

Les appellations employées pour les différents types d’extraits sont nombreuses, et pas forcément explicites, même pour les initiés. J’ai rassemblé pour vous les principaux termes employés, avec leur traduction, pour que vous puissiez briller dans les soirées. Rappelons-nous que quel que soit son nom, le produit d’une extraction reste un concentré, composé de Cannabinoïdes, et qu’il s’agit donc dans les faits, d’un seul et même produit. Les différents acronymes déterminent les méthodes employées pour les obtenir. D’un point de vue purement physique, il y a de multiples façons dont le résultat d’une extraction va pouvoir se révéler. Selon les proportions des différents composés présents dans la plante, et donc dans l’extrait, et selon la température, l’apparence, la texture et le goût peuvent être très variés. Voici quelques éclaircissements:

BHO : Butane Honey Oil, la star des concentrés. C’est simplement le résultat d’une extraction au butane. Son apparence, proche du miel, a fait que l’on a surnommé ainsi. (honey = miel et oil = huile)

RSO : Rick Simpson Oil, Rick Simpson est un activiste et un pionnier dans le domaine des concentrés, qu’il utilise à des fins thérapeutiques. On donne l’appellation RSO à l’huile de Cannabis, obtenue par extraction à l’alcool (ou éthanol). De couleur sombre, presque noir lorsqu’il est frais, et de consistance plus fluide que le BHO. C’est l’huile que les plus anciens d’entre vous ont déjà du voir dans le passé.

Dab / Dabber / Dabbing : Le dabbing est le fait de consommer du concentré, normalement en utilisant un dabber. Le dabber est une sorte de foyer en acier ou en céramique, qui s’ajoute à un bang ou une pipe a eau, pour fumer de l’huile. Se faire un dab signifie, fumer de l’huile.

Shatter : Le Shatter est issu d’une extraction au butane ou au CO2. On parle de Shatter lorsque l’on procède à l’extraction non pas 1, mais 2 fois, au moins, éliminant ainsi toute matière grasse ou végétale, et augmentant encore la teneur en Cannabinoïdes. Le résultat de ces extractions répétées est ensuite purgé, à l’aide d’une pompe à vide et d’un dessiccateur. C’est le concentré considéré comme étant le plus pur et le plus puissant, de fait. D’apparence proche du caramel ou de l’ambre et d’une texture solide, voire même dure, c’est le concentré que l’on voit le plus souvent sur les photos, bien uniforme et translucide.

SAP : On appelle SAP, un Shatter dont la texture n’est plus solide, souvent après une decarboxylation de l’extrait.

Honeycomb : On parle de BHO Honeycomb, lorsque l’apparence de l’extraction ressemble à des alvéoles de ruche. Souvent, on obtient cette forme en utilisant une pompe à vide, et selon la température, le résultat est opaque

Wax, Budder et Crumble : On utilise ces termes pour les extraits purgés à l’aide d’une pompe à vide et d’un dessiccateur. En gros, ce sont les concentrés au travers desquels on ne peut voir, donc opaques, et selon sa texture, on attribue l’appellation Wax, Budder ou Crumble. Encore une fois, c’est la température globale qui aura une influence sur le résultat final. Wax est comme son nom l’indique, celui dont la texture est proche de la cire, Budder est plus dense et Crumble s’emiette carrément.

Voilà pour les quelques appellations que l’on voit un peu partout depuis ces dernières années. Rappelez-vous que quel que soit le terme employé, le produit reste un concentré de Cannabinoïdes, et son gout comme son effet, reste dépendant de la qualité de votre herbe, avant toute chose.

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