Télécharger une application pour faire des rencontres est devenu banal. Entre Tindr ou sa petite sœur Happn, qui fonctionnent grâce à la géolocalisation, Icebreaker, qui joue sur un principe similaire à celui du portrait chinois, ou encore Playme, genre de «Questions pour un champion de l’amour» comme le qualifie le magazine Glamour, il n’y a qu’à faire son choix. Mais le profil que vous y renseignez ne dit généralement pas grand-chose de vous.

Après s’être fait larguer pour avoir avoué qu’il fumait du cannabis, l’Américain Todd Mitchem a eu l’idée de créer une application pour rencontrer d’autres fumeurs, raconte 20minutes.fr. Nommée High There, jeu de mots entre high («défoncé») et la classique phrase d’approche hi there («salut, toi», en gros), elle a été développée sous Android dans le Colorado, et permet d’indiquer son niveau de consommation, la façon dont on consomme (dans une pipe, roulé dans un joint, ingéré grâce à un biscuit ou via un vaporisateur par exemple), si l’on préfère l’herbe cultivée sous des lampes ou en plein air, ou encore l’état dans lequel fumer vous met (est-ce que cela vous détend, vous donne un regain d’énergie ou au contraire vous lessive). L’application est optimisée pour «matcher» les gens qui ont des pratiques similaires, précise le site Mashable, afin que ceux «qui restent dans leur canapé comme des loques [après avoir fumé] ne soient pas couplés avec ceux qui en retirent une grande énergie».

Au-delà de faciliter les rencontres amoureuses entre personnes partageant le même pêché mignon, cette application permet aussi d’entrer en contact avec des personnes qui peuvent vous recommander des dispensaires locaux (l’usage médical de marijuana étant autorisé dans 23 Etats américains, l’appli n’est d’ailleurs disponible que dans ces zones) ou d’échanger des astuces pour gérer sa consommation, a expliqué Todd Mitchem au site Mashable, en outrepassent ainsi le tabou qui subsiste dans de nombreux endroits autour de la fumette. Et peut-être qu’un jour, on entendra des gens dire : «Il m’a dit qu’il préférait fumer de la beuh naturelle et je l’ai vu fumer de la chimique ! Je vais vraiment le larguer.» 

Kim HULLOT-GUIOT