La récolte

Soft Secrets
28 Oct 2014

Déterminer le moment de la récolte


Déterminer le moment de la récolte

Déterminer le moment de la récolte

Il est possible de déterminer le moment de récolter de plusieurs façons:

  • les indications fournies par le breeder vous donneront un temps de culture et donc devraient vous indiquer quand effectuer la récolte. Ces indications sont approximatives et peuvent varier en fonction de vos conditions climatiques, de vos façons culturales mais également des gènes qui seront exprimés par chaque individu. 
  • le brunissement des pistils permettent de vous indiquer l’état de maturation de vos têtes. Plus vous aurez un taux de pistils bruns sur les sommités et plus on considérera que les fleurs sont mûres. Encore une foi, c’est une indication approximative dans le sens où certains  facteurs climatiques tels que le vent ou la sécheresse peuvent brunir les pistils. 
  • l’observation des trichomes qui consiste à observer avec un microscope (30x à 60x) l’état de maturation de la résine et donc permet de récolter d’une façon plus précise selon l’effet souhaité.

Il est important de choisir le bon moment pour récolter. Si vous récoltez trop tôt, vous aurez un produit final qui aura peut d’effets. Si vous récoltez trop tard, vous aurez un produit qui vous scotchera à votre canapé !

Observation des trichomes à la loupe

La résine se compose des trichomes. Il existe trois types de trichomes:

  • les trichomes à cystolithes, ils sont pointus longs et fins et ressemblent à des poils. Ils permettent de repousser les insectes et ne produisent pas de THC
  • les trichomes bulbeux, ils ressemble à des petites bulles transparentes qui apparaissent pendant la croissance très souvent sous les feuilles. 
  • les trichomes capités à tiges, ils ressemblent à des petits champignons. C’est eux qui contiennent le THC et donc ce sont eux qu’il faut observer. Ils apparaissent sur les fleurs et les feuilles des têtes vers le milieu de la floraison.

On observe trois stades de maturité en fonction de la couleur des trichomes capités: transparents, laiteux et ambré. D’une façon générale on récolte les plantes entre le laiteux et l’ambré. Plus vos trichomes seront laiteux et plus votre herbe sera euphorisante. A l’inverse plus vos trichomes seront ambrés et plus vous aurez une herbe avec un stone important. C’est à vous de juger du stade de maturité en fonction de l’espèce cultivée et de vos envies. 

La récolte

Normalement, au moment de la récolte, vous avez précédemment arrosé vos plantes à l’eau claire pendant 10 à 15 jours et vos feuilles devraient avoir bien jaunies. Je vous rappelle que si le rinçage est mal fait, il restera des engrais dans les têtes récoltées qui donneront un goût âpre et piquant à votre herbe. Je vous conseille également de commencer à retirer les grandes feuilles durant le rinçage ce qui vous donnera de l’avance au moment de la manucure des têtes. N’arrosez pas vos plantes 3 jours avant la récolte de telle sorte qu’elles commencent à perdre de l’eau.

Il y a ensuite  plusieurs façon de récolter. Certains coupent les plantes et les suspendent tel quel et une fois le séchage fini, les plantes sont manucurées et stockées. Il faudra faire attention avec cette technique car les feuilles vont recouvrir les têtes et éviter que l’évaporation se fasse correctement.

Personnellement, je préfère dès le moment de la récolte tout nettoyer, c’est à dire couper un maximum de feuilles avec un ciseau avant de mettre à sécher. Les têtes n’auront plus qu’à subir la dessiccation et une fois sèches, elles pourront être stockées.

Il est inutile de conserver les racines et encore moins de les faire bouillir.  Plus vous conserverez de branches et de feuilles et plus votre temps de séchage sera long.

Le séchage 

Durant le séchage, les têtes vont fortement réduire en perdant 60 à 70 % de leur poids par évaporation de l’eau contenue. Il faut placer la récolte sur des filets de séchage, suspendu sur un fil, dans un carton... le séchage doit s’effectuer à une température comprise entre 16-19°c et une hygrométrie de 40-50%. Il faut que le séchage se fasse lentement et de façon uniforme, ainsi, vous obtiendrez un produit plus doux, plus épais et rond en bouche ! En règle générale on compte entre 10 et 20 jours en fonction des variété et de la taille des têtes. En dessous de 10 jour votre herbe aura séché trop vite et serra souvent piquante, à l’inverse, si vous dépassez les 20 jours pour obtenir un produit sec, vous risquerez l’apparition de moisissures. Il est cependant communément admis que le séchage s’achève lorsque la branche ou la tige se casse. 

Observez de temps en temps les têtes durant le séchage afin de vérifier qu’il n’y ai pas de développement de moisissures. Très souvent l’odeur de champignon est assez caractéristique, si tel est le cas il faut repérer les têtes attaquées, les jeter et augmenter la circulation de l’air dans l’espace de séchage. Evitez également de trop manipuler les buds.

Une dernière chose est d’effectuer le séchage à l’obscurité car la lumière évapore les terpènes. L’obscurité permettra également de décomposer plus rapidement la chlorophylle des plantes.

Les terpènes, qu’est ce que c’est ?

Les terpènes sont situés, comme le THC, au niveau des trichomes capités. Ce sont des molécules aromatiques  qui constituent une grande part des composants de la résine. Ces molécules donnent un goût et une odeur à votre herbe. Le THC, lui, n’a pas de goût ni d’odeur. Dans la nature, ces terpènes permettent à la plante de se protéger en repoussant ou en tuant les ravageurs mais permettent également d’attirer les insectes pollinisateurs ou les insectes auxiliaires (qui protègent la plante). 

En créant des huiles essentielles avec les plantes médicinales, l’homme extrait ces molécules actives que sont les terpènes pour créer des parfums ou se soigner (trouble du sommeil, circulation sanguine, régulation hormonale etc).

Le cannabis regroupe principalement une centaine de terpènes tel que le limonène que l’on retrouve principalement dans les agrumes, le carophyllène dans les épices, le pinène dans le pin... Selon leur présence ou non dans la résine, les fleurs développeront certains arômes et certaines propriétés thérapeutiques autres que les cannabinoïdes. Ils vont agir sur le cerveau avec le THC apportant des effets psycho-actifs plus subtiles, rendant votre herbe plus assommante ou plus euphorisante par exemples.

Curing et conservation

A la fin du séchage, vous pouvez commencer à placer vos têtes dans des récipients. Les têtes vont alors continuer de sécher en bocaux, c’est le curing.

Le curing consiste à ralentir le séchage et permet aux arômes de se développer. Il dure de 15 jours à trois semaines.

Les têtes séchées à l’air libre sont mises dans des récipients hermétiques tel que les bocaux en verre, sacs plastiques zip, boites en plastiques... Il faut ensuite placer ces récipients dans l’obscurité avec des températures de 16-20°c. Une fois par jour, les bocaux sont ouverts un quart d'heure pour enlever le surplus d'humidité.

La durée du curing est variable, elle ne dépend pas d'un temps déterminé mais plutôt de l'état des têtes. D'une manière générale, le curing est terminé lorsque l'odeur qui se dégage des pots en les ouvrant n'a plus l'odeur de chlorophylle ou de foin, mais une bonne odeur de cannabis. L’odeur de foin, si le rinçage et le séchage sont bien effectués, devrait disparaitre au bout de 10-15 jours. 

Une fois le curing terminé, vos têtes sont prêtes à être consommées. Normalement les trichomes se cristallisent et vos têtes prennent une couleur verte claire. Si à la fin du curing vos têtes restent vertes foncées c’est que le rinçage ou le séchage n’ont pas été fait correctement

Continuez de stocker vos récipients au frais et dans le noir. Je vous conseille de surveiller l'état des têtes régulièrement, afin de vérifier qu’il n’y ai pas de moisissures malgré tout .

Le fait de laisser macérer les têtes dans les récipient va continuer le curing et « concentrer » les terpènes donc améliorer l’odeur et le goût. Je vous conseille de faire, si possible, un curing de 1 à 2 mois si vous voulez profiter au mieux de votre herbe !

Il est possible de conserver ainsi votre récolte jusqu’à six mois voir plus. Si vous préférez une herbe moins curée ou alors si vous souhaitez la conserver sur une longue durée, vous pouvez alors les congeler en faisant bien attention que les récipients soient hermétiques.

Faire son propre hasch

Je vous conseille de conserver les résidus de manucure. Les petites  têtes du bas et les feuilles résineuse, une fois séchées pourront vous permettre d’extraire quelques grammes d’un excellent hasch. Il existe deux techniques d’extraction:

  • extraction à sec, c’est la technique utilisée au Maroc par exemple, on place les feuilles et/ou têtes sur une toile à tamis. On recouvre le tout d’un drap et on extrait les trichomes en tapant dessus avec une baguette. Vous obtiendrez une résine de qualité mais qui contiendra néanmoins des résidus de végétaux. 
  • extraction à l’eau glacée ou Ice O Lator. Pour simplifier au maximum, c’est une technique qui consiste à extraire la résine par le biais de sacs munis d’un tamis au fond et d’un batteur électrique. La glace permet de congeler les trichomes qui seront cassés par l’effet mécanique du batteur. Les sacs-tamis permettent d’extraire la résine des feuilles et ensuite d’extraire la résine de l’eau. Le produit obtenu est ce que l’on appelle du bubble hash. Le bubble hash est comme de la patte à modeler et bulle lorsqu’on le chauffe avec une flamme. C’est un produit très pure, très concentré en THC, avec une fumée épaisse et douce.

Dégustation

La dégustation du cannabis, tout comme le vin, est une appréciation personnel et purement objective. J’ai pour habitude de faire les dégustations par vaporisation puis en fumant dans un joint avec un filet de tabac. Je conseille vivement la vaporisation qui permet de bien faire ressortir les terpènes et permettre de mieux mettre en évidence les notes florales, fruités, épicées etc. Le high ressentit dépend vraiment du consommateur mais par habitude on peut reconnaitre une herbe un peu plus chargée qu’une autre.

Concernant l’hybride OG Kush x Ortega, j’ai conservé deux phenotypes similaires:

  • OG Kush x Ortega #2 à tendance sativa.
  • OG Kush x Ortega #10 à tendance indica et légèrement plus forte avec des têtes plus denses que la #2.

Le goût qui en résulte est similaire sur les deux plantes sélectionnées avec une fumée ronde en bouche dévoilant des arômes de fuel, pin et agrume. Ce sont des plantes résistantes, vigoureuses et faciles à bouturer. Le cycle de floraison est de 60 jours pour la #10 et 70 jours pour la #2 avec une bonne production de résine et très odorante. L’herbe qui en résulte est assez forte et proche du stone, on est plus sur une produit médicinal que récréatif. 

Cette sélection a été faite dans un micro espace de culture, il est donc possible de juger de la qualité produite par les plantes mais il est très difficile de porter un jugement sur le rendement. Ces plantes ont donc été testé dans une installation plus conséquente afin de pouvoir observer les rendements qui ont été plus que correcte pour les deux phénotypes. Les plantes ont produit de superbes sommités bien compactes et bien résineuses avec une superbe odeur de Kush.

Pour conclure, je suis globalement satisfait et même surpris par cet hybride réalisé il y a maintenant plusieurs années. Les plantes obtenues sont robustes, productives et globalement homogènes. Retenez que la sélection d’une variété est une affaire de patience et d’observation. Il n’est pas rare de faire germer une vingtaine de graines sans obtenir le résultat escompté et de devoir recommencer. De plus une sélection est une culture à rendements médiocre voir très faible si vous tombez sur une majorité de mauvais phénotypes, il faut donc anticiper cette perte de production ou bien faire comme moi, en vous créant un petit espace fait pour la sélection.

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