Cannabis, stimulation de l'esprit et culture

Soft Secrets
27 Oct 2014

Un dossier de Sensi Seeds


Un dossier de Sensi Seeds


L’expérience réelle procurée en fumant de l’herbe a été complètement obscurcie par un brouillard de grossièreté de la part d’une foule de charlatans sur le déclin qui n’ont même jamais vécu l’expérience eux-mêmes et insistent pourtant pour être au centre de la propagande à son sujet »
Allen Ginsberg, poète américain, 1926-1997

Une perspective déformée et faussée sur la marijuana

Après plus de 80 ans de prohibition pratiquement à l’échelle mondiale, notre perspective sur la marijuana et sur ses effets psychoactifs est en grande partie dominée par la peur, l’ignorance et la désinformation. Des douzaines de mythes circulent encore sur les effets néfastes de la marijuana, créés et répandus à dessin depuis maintenant des décennies. De nombreux activistes ont essayé de contester ces mythes et luttent pour obtenir la légalisation de la consommation de la marijuana ; mais même ces activistes à l’esprit libéral ont souvent honte de mentionner le potentiel bénéfique de la marijuana s’agissant de ses effets stimulants sur l’esprit. Il s’agit également d’un choix stratégique. Le débat politique tourne généralement autour de la volonté de prouver l’incroyable utilité du cannabis en médecine ou d’affirmer que la prohibition est nuisible à la société dans son ensemble. Je comprends cette stratégie ; les deux arguments sont vrais. Néanmoins, je pense que nous ne devrions pas continuer de nous taire lorsque vient la question des utilisations de la marijuana à des fins psychoactives.

Allen Ginsberg

 Pendant des millénaires, de nombreuses cultures ont utilisé le cannabis non seulement pour se nourrir, se vêtir, se soigner et bien d’autres raisons, mais également pour son potentiel psychoactif. L’histoire culturelle ancienne de l’Inde, par exemple, est inextricablement liée à l’utilisation du cannabis pour ses propriétés psychoactives. Pendant des siècles, bon nombre de sadhus indiens ont utilisé du cannabis pour se rapprocher de leurs dieux pendant la méditation. Les nombreux noms donnés au cannabis en sanscrit en font l’éloge : vijaya et jaya, (« victorieux »), virapattra (« la feuille des héros »), capala (« le cœur léger »), ananda (« le joyeux »), vakpradatava (« celui qui donne la parole »), medhakaritva (« inspirant des pouvoirs mentaux »).[1]
Il est temps d’aborder ouvertement cette question et de parler du potentiel de stimulation de l’esprit et de la vie qu’offre la marijuana. Quel est le potentiel bénéfique de l’état d’euphorie procuré par la marijuana en tant qu’état de conscience altérée ? Comment utiliser un état d’euphorie pour stimuler divers processus de pensée et activités mentales ? Que cela représente-t-il pour les uns et les autres ? Et quel impact positif a l’usage (et non l’abus) de marijuana en tant que stimulateur de l’esprit sur la culture et l’histoire humaine ?

Il est temps d’aborder ouvertement cette question et de parler du potentiel de stimulation de l’esprit et de la vie qu’offre la marijuana. Quel est le potentiel bénéfique de l’état d’euphorie procuré par la marijuana en tant qu’état de conscience altérée ? Comment utiliser un état d’euphorie pour stimuler divers processus de pensée et activités mentales ? Que cela représente-t-il pour les uns et les autres ? Et quel impact positif a l’usage (et non l’abus) de marijuana en tant que stimulateur de l’esprit sur la culture et l’histoire humaine ?

La marijuana comme stimulateur des fonctions cognitives

Dans mes deux ouvrages sur l’état d’euphorie procuré par la marijuana[2], j’ai avancé que cet état pouvait provoquer des changements systématiques au niveau de la cognition et de la perception dont les utilisateurs compétents et avertis pouvaient tirer parti de manière positive. J’ai tenté de mieux comprendre les nombreuses améliorations cognitives décrites maintes fois par des myriades d’utilisateurs au fil de l’histoire : hyperfocalisation de l’attention et sentiment accru d’être dans le « ici et maintenant » ; intensification des expériences sexuelles, s’accompagnant souvent d’une capacité accrue à distinguer même de subtiles nuances, et une amélioration de la mémoire épisodique et de notre faculté d’imagination ; emballement de l’esprit par association d’idées, stimulation de la pensée créatrice et amélioration des aptitudes de reconnaissance des formes ; amélioration de la capacité à prendre conscience par introspection de ses propres états corporels, mais également à appréhender de manière introspective l’humeur et le caractère d’une personne ; amélioration de la compréhension empathique et une faculté généralement décuplée à découvrir en profondeur toutes sortes de disciplines intellectuelles.

 « Set and setting » (facteur personnel et facteur ambiant) et consistance des effets cognitifs

Comme l’ont souligné Timothy Leary et bien d’autres encore, l’état d’euphorie (ainsi que les états psychédéliques provoqués par des substances telles que le LSD ou la psilocybine) dépend largement du contexte personnel et ambiant de l’utilisateur, le « set and setting », dans lequel le « set » (facteur personnel) inclut, selon lui, la préparation de l’utilisateur, la structure de sa personnalité et son humeur. Le « setting » (facteur ambiant) est l’environnement physique encadrant l’utilisation de la drogue, mais également l’environnement social des autres personnes présentes au cours de l’expérience, ainsi que l’environnement culturel.

Sadhu


Certaines des modifications cognitives basiques intervenant lors d’un état d’euphorie sous l’emprise de la marijuana sont plus prononcées et ne dépendent que très peu du contexte ambiant et personnel ; c’est le cas par exemple de l’hyperfocalisation de l’attention ou de l’intensification de diverses perceptions sensorielles. D’autres améliorations survenant pendant l’état d’euphorie sont plus complexes et dépendent davantage du « set and setting ». Vous n’obtiendrez probablement pas des perceptions introspectives particulièrement poussées si vous restez concentré(e) sur un jeu agissant sur l’égo du joueur pendant un état d’euphorie. À cet égard, j’ai toujours souligné que les améliorations cognitives sous l’emprise de la drogue n’obéissaient pas à un processus automatique ; la marijuana peut provoquer toutes ces améliorations, mais cela suppose de posséder certaines aptitudes et connaissances afin d’être en mesure de vivre des améliorations complexes, par exemple au niveau de la compréhension empathique, de l’introspection ou des perspectives. Autre point important, les utilisateurs doivent choisir avec soin leur environnement et apprendre quel dosage et quelle variété sont bénéfiques pour eux dans un certain état d’esprit et pour une certaine activité.

Les nombreux usages bénéfiques de l’état d’euphorie procuré par la marijuana

Au fil de l’histoire, bon nombre de consommateurs de marijuana sont parvenus à développer leurs aptitudes à utiliser la marijuana dans certaines circonstances afin de cibler spécifiquement certaines améliorations cognitives ou existentielles. Dans les débats qui ont lieu actuellement à propos des différentes applications de la marijuana, ces usages sont souvent rangés dans la catégorie fourre-tout des utilisations dites « récréatives » ou « inspiratrices ». De mon point de vue, ces expressions ne reflètent vraiment pas l’immensité des différentes utilisations possibles rapportées par les consommateurs de marijuana. Naturellement, de nombreux utilisateurs apprécient la marijuana pour la relaxation, pour le plaisir ou à d’autres fins « récréatives ». Ne sous-estimons pas cela, car c’est extrêmement important pour bon nombre d’entre eux. Artistes, écrivains, musiciens et autres ont également utilisé la marijuana pour trouver l’inspiration dans leur art, pour profiter pleinement de la vue d’un paysage ou pour générer toutes sortes d’idées. Là encore, ce genre d’utilisation est extrêmement important et a aidé bon nombre d’entre eux à développer leur art, à se développer en tant que personne ou à développer des idées précieuses dans de nombreux domaines de leur vie. Mais si l’on étudie de plus près comment ces utilisateurs expérimentés sont parvenus à pleinement intégrer dans leur vie et utiliser de manière positive et de tant de manières différentes l’état d’euphorie procuré par la marijuana, il devient clair que les termes « récréatif » et « inspiration » ne reflètent qu’une part infime des nombreux usages positifs possibles de l’énorme potentiel de cette plante.

Timothy Leary, psychologue de Harvard, (1920-96)


Au cours de mes recherches pendant ces dix dernières années, j’ai lu des centaines de témoignages d’utilisateurs à propos de l’immense éventail d’applications possibles des effets cognitifs de la marijuana. Bon nombre d’entre eux expliquent que la marijuana leur permet d’être dans le « ici et maintenant », qu’ils se sentent mieux connectés aux autres et à leurs propres sensations, que la marijuana leur a permis de mieux comprendre leurs enfants, leur partenaire, d’approfondir les conversations et de consolider leur famille. Ils perçoivent davantage de nuances dans une peinture, ou élargissent subitement leur horizon musical ou artistique. Bon nombre d’utilisateurs apprécient leur capacité à explorer leur passé sous l’emprise de la marijuana, et à revivre des expériences et certaines sensations de l’enfance, et expliquent comment, grâce à cela, ils ont pu trouver des idées pour résoudre certains problèmes ou vaincre une addiction à l’alcool ou à d’autres substances. D’autres racontent en détail comment ils sont parvenus à vivre plus intensément leur sexualité et à être des amants plus empathiques. Ils deviennent des cuisiniers créatifs et proposent de nouveaux desserts, ils utilisent l’état d’euphorie pour reconnaitre des formes dans la musique, ou pour appréhender de manière introspective la manière dont ils mènent leur mariage, ou dont ils marchent, pour ensuite décider de changer leurs mauvaises habitudes pour toujours. Ils utilisent le ralentissement du temps dans leur perception pour vivre pleinement un moment infini de félicité lorsqu’ils nagent dans de l’eau thermale. Une personne illettrée décrit comment un état d’euphorie l’a aidé pour la première fois à lire des phrases entières, d’autres décrivent qu’ils peuvent mieux comprendre une langue étrangère. Dans la seconde partie de cet essai, je vous exposerai l’expérience de plusieurs consommateurs de marijuana célèbres pour révéler l’importance des propriétés stimulantes de la marijuana pour eux – et au travers de leur expérience et de leur travail, pour des millions de personnes.

Notes de bas de page

  1. Voir Jonathan Green (2002), Cannabis, Thunder’s Mouth Press, New York, p.48
  2. Voir Sebastian Marincolo (2010), High. Insights on Marijuana (Sous l’emprise de la drogue. Perspectives sur la marijuana), Dog Ear Publishing, Indianapolis et Sebastian Marincolo (2013) High. Das positive Potential von Marijuana. Tropen, Stuttgart.
  3. Timothy Leary, Ralph Metzner, Richard Alpert (1964/1992), The Psychedelic Experience. A Manual Based on the Tibetian Book of the Dead (Une expérience psychédélique. Un manuel basé sur le livre tibétain de la mort). Citadel Press, Kensington

Partie II

  • Incontestablement, cette drogue est très utile pour l’artiste, elle active de nouvelles associations d’idées qui resteraient autrement inaccessibles et je dois directement à la consommation de cannabis de nombreuses scènes de Naked Lunch (Le Festin nu). »

 William Burroughs, écrivain américain (1914-1997) 

Les écrivains à propos de leur usage de la marijuana

L’écrivain américain Norman Mailer a remporté le célèbre prix Pulitzer à deux reprises et également le National Book Award aux États-Unis. Dans une interview accordée au High Times, il déclarait à propos de la marijuana :
« J’ai toujours dit à mes enfants ce que je pensais – je ne sais pas s’ils m’ont écouté – à savoir : faites d’abord vos études, et ensuite commencez à fumer de l’herbe. Au moins cette expérience ne se fera pas sans bagages. Parce que ce que je pense, c’est que l’herbe permet de faire le lien entre toutes les connaissances. L’herbe est merveilleuse pour établir de nouvelles connexions dans le cerveau. Pour cela, c’est divin. Sous herbe, vous pensez par association, ce qui vous permet de développer des réflexions vraiment extraordinaires. Mais plus vous êtes éduqué(e), plus vous disposez de matière à rassembler, plus vous découvrirez de connexions merveilleuses à voir dans l’univers. »[1]

Jack Kerouac, écrivain, 1922-1966

De nombreux autres auteurs ont attesté de l’utilité de la marijuana dans leur travail pour diverses raisons. Le poète français Charles Baudelaire faisait partie du Club des Hachichins à Paris au milieu du dix-neuvième siècle, club au sein duquel de célèbres écrivains tels Alexandre Dumas et Victor Hugo et d’autres intellectuels et artistes français se réunissaient pour faire des expériences à grand renfort de quantités généreuses de confiture de haschich. Alors que Mailer mentionne que l’herbe lui a permis d’établir de nouvelles associations, Baudelaire décrit la rapidité à laquelle ces associations jaillissent bien souvent :
« Un autre courant d’idées vous emporte ; il vous emportera pendant une minute dans son tourbillon vivant, et cette minute sera encore une éternité. Les proportions du temps et de l’être sont dérangées par la multitude innombrable et par l’intensité des sensations et des idées. On vit plusieurs vies d’hommes en l’espace d’une heure. »[2]
Le poète de la beat generation Allen Ginsberg, mieux connu pour son célèbre poème « Howl » (hurlement), a fait un usage intensif de la marijuana et a produit une littérature abondante sur ses effets :
« (…) l’état de conscience sous l’emprise de la marijuana est tel que, toujours en douceur, il déplace le centre de l’attention, de l’habituel lot peu profond de logorrhée purement verbale et d’interprétations idéologiques de seconde main et répétitives de l’expérience vers quelque chose de plus direct, lent, absorbant, une minute occasionnellement microscopique, un engagement dans un phénomène sensoriel pendant les moments d’élévation ou plusieurs heures après avoir fumé. »[3]
Le philosophe, critique littéraire et essayiste influent Walter Benjamin, très influencé et inspiré par Baudelaire et Marcel Proust (qui faisait également usage du cannabis), a aussi expérimenté avec le haschich et rédigé plusieurs essais à propos de ses expériences. J’ai récemment avancé que, contrairement à la conviction de nombreux interprètes de Benjamin, ses essais sur les effets de la marijuana contiennent certaines observations brillantes, et, plus important encore, j’ai affirmé que de nombreuses idées tirées de son travail colossal ont sans doute été générées sous l’emprise du haschich.[4] 
Nombreux sont les autres écrivains qui ont eu recours à la marijuana ; selon le site veryimportantpotheads.com, la liste inclut Arthur Rimbaud, William Butler Yeats, Robert Louis Stevenson, Rudyard Kipling, Jack Kerouak (« Sur la route »), Jack London et John Updike, pour n’en citer que quelques-uns.

Artistes et musiciens à propos du cannabis

Les artistes et musiciens ayant fait l’expérience du cannabis sont innombrables. Bon nombre d’entre eux étaient des consommateurs au long cours et certains ont témoigné explicitement sur la manière dont le cannabis les avait aidés à travailler leur musique ou leur art.

« Le tableau « Les femmes d’Alger » (1834) par Eugène Delacroix »

Le peintre français Eugène Delacroix a expérimenté avec le haschich, il était membre du Club des Hachichins et connu pour son imagination débordante et son usage des couleurs expressives, ouvrant la voie à l’impressionnisme. Sa célèbre toile « Les femmes d’Alger » représente des concubines algériennes fumant une pipe à eau utilisée pour l’opium et le haschich, une peinture très admirée par un autre peintre également adepte du haschich, Pablo Picasso.[5] 

Le très influent peintre mexicain Diego Rivera a également consommé de la marijuana :
 « The Book of Grass contient le récit de l’acteur Errol Flynn décrivant Rivera lui demandant s’il avait déjà entendu de la musique sortir d’un tableau. Ensuite l’artiste a offert à Flynn une cigarette de marijuana, expliquant qu’« après avoir fumé ça, vous verrez non seulement une peinture, mais en plus vous l’entendrez. » Flynn a essayé et a vécu une expérience fascinante, pendant laquelle il a entendu des tableaux « chanter ».[6]

L’état d’euphorie procuré par la marijuana n’a pas seulement été crucial pour l’évolution du jazz, avec ses structures rythmiques altérées fondées sur une perception altérée du temps et son improvisation libre sur scène. Il a également joué un rôle central pour d’autres traditions musicales comme le reggae. Bob Marley, qui fumait de grosses quantités de marijuana, connaissait également le potentiel de cette plante pour l’introspection et les prises de perspective. Selon ses propres mots : « Quand tu fumes de l’herbe, tu es révélé à toi-même. »

Les Beatles, convertis à la marijuana par Bob Dylan en 1964, étaient fortement influencés par leur consommation de marijuana. Elle les aidait à ouvrir leur esprit et à s’impliquer davantage dans l’évolution de la contre-culture des années 60 :
« Le catalyseur essentiel de la transformation des Beatles, des adorables « moptops » (littéralement les « têtes de balai ») aux rebelles érudits, était leur usage de drogues permettant l’élévation de la conscience, en particulier la marijuana et le LSD. Personne n’aimait s’amuser autant que les Beatles, mais pour eux les drogues étaient bien plus que du bon temps. La marijuana et le LSD étaient également et plus profondément des outils de savoir, un moyen d’accéder à la vérité sur eux-mêmes et le monde. En fait, c’était par-dessus tout la « soif de découverte », comme le dira Harrison plus tard, qui sous-tendait leur engagement, non seulement dans les drogues stimulant l’esprit mais également dans la philosophie orientale. (…) C’est la marijuana qui est arrivée la première et a déclenché leur « revirement », comme l’a dit McCartney, dans leur approche de la vie.[7]

Les Beatles

Incontestablement, l’état d’euphorie procuré par la marijuana a influencé la musique des Beatles, et avec eux des centaines de millions de personnes dans le monde – auditeurs, groupes, auteurs-compositeurs, artistes, politiciens.
Bien sûr, la liste des consommateurs éminents ne comprend pas que des écrivains, des artistes et des musiciens, mais également des scientifiques, des hommes d’affaires, des comédiens, des acteurs et bien d’autres personnes qui ont utilisé la marijuana pour diverses stimulations ayant influencé leur vie et leur travail. Les projets comme le site marijuana-uses.com de Lester Grinspoon (sur lequel il rassemble des témoignages et des essais à propos d’utilisations de marijuana ayant eu des effets stimulants positifs) et le site veryimportantpotheads.com constituent une première étape importante vers une meilleure compréhension du vaste éventail d’applications bénéfiques de la marijuana et de la manière dont elles ont influencé notre culture et notre société dans son ensemble – combien nous devons probablement tous à des gens qui ont utilisé la marijuana pour des stimulations diverses. Toutefois, si nous souhaitons comprendre plus en profondeur l’impact positif de ces stimulations sur notre société, nous devons les étudier en détail. J’espère voir plus de projets scientifiques allant en ce sens dans un avenir proche.
Je conclurai par cette question : si bon nombre des stimulations procurées par la marijuana reposent essentiellement sur les aptitudes d’utilisateurs avertis et un environnement favorable, et si nous convenons que de nombreuses initiatives positives ont déjà été proposées par des utilisateurs de marijuana malgré les conditions horribles imposées par la prohibition à l’échelle mondiale, que pourrait apporter un usage habile de la marijuana pour notre culture si nous la légalisions et informions mieux le public à propos de ses effets et de ses risques ?

 1 – Dans : Hager, Steven (ed.) (1994) High Times Greatest Hits. Twenty Years of Smoke in Your Face. St. Martin’s Press, New York, p. 66.
2 – Charles Baudelaire, « The Seraphic Theatre » (Le théâtre de Séraphin), traduit par Normann Cannon, dans : David Solomon (ed.) (1966), The Marijuana Papers, Signet Books, New York, p. 190.
3 – Allen Ginsberg, « First Manifesto To End The Bringdown », dans : Deliberate Prose. Selected Essays 1952 –1995, Edited by Bill Morgan (2000), New York : Harper Colins Publishers, p. 87.
4 – Voir mon essai « En quoi le haschich a-t-il changé Benjamin »
5 – www.veryimportantpotheads, entrée à Eugène Delacroix, 2014.
6 – www.veryimportantpotheads, entrée à Diego Rivera, 2014.
7 – Mark Hertsgaard (1995) « A Day in the Life : The Music and Artistry of the Beatles. » Chapitre 6 : We All Want to Change the World: Drugs, Politics, and Spirituality.  Dans : Lester Grinspoon (ed.) marijuana-uses.com, http://marijuana-uses.com/we-all-want-to-change-the-world-drugs-politics-and-spirituality-by-mark-hertsgaard/

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