En prison pour du cannabis 3ème partie: Des militants célèbres

Soft Secrets
16 Aug 2014

Ceux qui ont permis de dénoncer l'absurdité de cette guerre


Ceux qui ont permis de dénoncer l'absurdité de cette guerre

Bien que la dépénalisation et la légalisation du cannabis avancent à grands pas dans le monde, il y a encore un très grand nombre de personnes en prison à cause du cannabis. De nombreux pays ainsi que des états américains détruisent encore des vies humaines en appliquant au cannabis des lois irréalistes et avilissantes.

Dans cette partie, nous évoquons quelques militants célèbres qui ont été emprisonnés à cause du cannabis, mais dont la condamnation a permis de dénoncer l’absurdité de la guerre contre les drogues. Nous rendons hommage à ceux qui ont sacrifié une partie de leur vie pour servir la cause de l’ensemble de la communauté du cannabis.

 John Sinclair


John Sinclair (72 ans) est un journaliste américain écrivain, poète, passionné de jazz, présentateur radio et amateur de cannabis originaire de Flit dans le Michigan et résidant pour le moment principalement aux Pays-Bas. En janvier 1965, il fonde Detroit LEMAR, une organisation en faveur de la légalisation du cannabis dans le Michigan. John est alors également le porte-parole de LEMAR et devient rapidement célèbre comme partisan de la plante de cannabis.

Mais cette célébrité a aussi des inconvénients. En août 1965, John est condamné pour possession de cannabis. Il tire parti de son procès pour attirer l’attention sur les imprécisions de la législation du Michigan relative au cannabis, mais en l’absence d’un bon avocat, il est condamné à 6 mois de détention et à une période probatoire de 2 ans. Après sa libération, John poursuit les activités de LEMAR, s’implique dans les activités de Trans-Love Energies et devient manager du groupe MC-5. Tous ces groupes s’opposant aux lois sur les stupéfiants, ils rencontrent beaucoup de problèmes avec la police.

10 ans pour possession de cannabis

C’est en janvier 1967 que Trans-Love Energies commence à envisager l’organisation d’un grand concert pour financer les activités du groupe et constituer une réserve financière au cas où des membres seraient arrêtés pour possession de cannabis. Avant même que le concert n’ait lieu, la police fait une perquisition et arrête 56 personnes, dont John Sinclair, parce qu’il est en possession de deux joints.

Un combat juridique de plusieurs années s’ensuit, mené par John alors en liberté. En 1968, toute la communauté part s’installer dans la ville voisine d’Ann Arbor, où ils poursuivent leurs activités sous le nom de White Panther Party, un collectif politique d’extrême-gauche antiraciste placé sous la direction de MC-5, se consacrant entièrement à la révolution culturelle et politique des années soixante.

John Sinclair Freedom Rally

Le verdict du procès est prononcé en juillet 1969. Malgré l’objection que le cannabis n’est pas une drogue et qu’il ne doit pas faire l’objet d’une condamnation (sévère), John est condamné à 10 ans de prison. Cela déclenche une série de manifestations et de concerts de protestation, le plus marquant étant le « John Sinclair Freedom Rally » organisé le 10 décembre 1971. Ce concert auquel participent Stevie Wonder, Allen Ginsberg ainsi que John Lennon et Yoko Ono, qui composent même spécialement une chanson pour John Sinclair, attire 14 000 spectateurs


Toutes ces initiatives ainsi que l’appel de John auprès de la Haute Cour de Justice font que la Haute Cour reconnaît finalement que le cannabis n’est pas un stupéfiant. La peine pour possession de cannabis est réduite à 1 an. John est donc libéré 3 jours après le concert et 140 autres personnes sont également libérées peu après.

Par la suite, John Sinclair continue à lutter pour qu’une législation plus juste soit mise en place au sujet du cannabis. Cela contribue à la mise en place au Michigan d’une politique relativement libérale. L’état a légalisé le cannabis médicinal en 2008 et il semblerait que la légalisation de l’usage récréatif ne devrait plus tarder. Lisez aussi l’interview de Sensi Seeds avec John Sinclair.

Marc Emery


Marc Emery (56 ans) est un homme politique canadien, éditeur ainsi que vendeur de graines de cannabis et partisan d’une réforme de la législation du cannabis. Marc a été l’éditeur du magazine Cannabis Culture ainsi qu’un des fondateurs du Parti pour la Liberté en Ontario, du Parti pour la marijuana au Canada et du Parti pour la marijuana en Colombie britannique. Il a également fondé l’institut Iboga Therapy House et a créé Pot TV. En 1996, 2002 et 2008, il a été candidat à la Mairie de Vancouver. C’est donc un militant en faveur du cannabis qui a un large auditoire et de nombreux partisans.

 En se rendant à la High Times Cannabis Cup en 1994, il découvre Sensi Seeds, ce qui lui donne l’idée de créer une entreprise de graines. C’est donc ce qu’il fait : après sa visite à Amsterdam, Hemp BC voit le jour. Un an plus tard, l’entreprise de graines de Marc fait la couverture du Wall Street Journal, ce qui attire l’attention des médias. Cela le rend encore plus célèbre mais lui vaut aussi toute une série de perquisitions et de procès. Plusieurs procès s’ensuivent, ainsi que de courtes peines de prison et des amendes, mais jamais de condamnation sérieuse.

Cela change le 29 juillet 2005, avec la fermeture forcée de son entreprise de graines sur l’ordre de l’Agence américaine de lutte contre les drogues (Drug Enforcement Agency ou DEA). Elle estime que Marc est un trafiquant de drogue qui fait des affaires sur le sol américain et incite le public à cultiver et consommer du cannabis. La DEA n’en reste pas là ; elle exige l’extradition de Marc vers les USA. Le 10 mai 2010, le ministre de la Justice Rob Nicholson décide l’extradition de Marc Emery vers les États-Unis, où il est condamné à 5 ans de prison dans une prison fédérale américaine.

Ce que le système judiciaire américain n’a cependant pas réalisé, c’est que toute cette histoire attire encore plus l’attention sur les prises de position de Marc en faveur d’une politique du cannabis juste et libre. Cette affaire fait énormément de bruit, ce à quoi son épouse Jodie contribue largement.
Le 9 juillet 2014, Marc est libéré, et arrive au Canada le 12 août. En 2015, en vue des élections fédérales qui se tiendront en octobre de cette année, il se déplacera à travers le Canada afin de lutter contre le gouvernement conservateur.

 Howard Marks

Décrit par la presse comme « le baron de la drogue le plus raffiné de tous les temps » et « le criminel le plus sympathique ». La vie d’Howard Marks (68 ans) ne peut pas se résumer en quelques paragraphes. Cependant, il doit absolument figurer dans cet article. Voici donc un résumé de son destin exceptionnel.

 Dans sa jeunesse, Howard Marks fait ses études dans diverses universités et obtient notammentun diplôme en physique nucléaire et des qualifications postdoctorales en philosophie. Pendant ses études, il consomme du cannabis et en vend de temps en temps à ses amis. Cela devient plus sérieux lorsqu’une personne qu’il connaît le convainc de remplacerun trafiquant qui a été arrêté en Allemagne. C’est ainsi qu’Howard fait connaissance de Mohammed Durrani, un exportateur pakistanais de haschisch pour lequel il accomplit quelques missions.

Howard fait rapidement carrière comme trafiquant de haschisch. Grâce à son charisme et à son vaste réseau de connaissances, il a même des connexions avec les services secrets britanniques, l’IRA, la maffia et la CIA et il a même collaboré avec certaines instances.

Ayant les polices de différents pays à ses trousses et à cause de l’arrestation ou l’emprisonnement de certains de ses amis, Howard décide de cesser ses activités en 1988. C’est alors qu’il est arrêté dans le cadre d’une enquête menée depuis longtemps par la DEA et Scotland Yard, assistés par de nombreuses organisations chargées de faire respecter la loi dans le monde. Howard est extradé vers les États-Unis où il est condamné à 25 ans de prison et 50 000 livres d’amende.
En janvier 1995, les papiers pour la libération conditionnelle d’Howard sont signés après qu’un gardien de prison ait témoigné qu’il était un prisonnier modèle qui passait une grande partie de son temps à aider ses codétenus. Howard Marks est libéré au bout de 7 ans.


Bien qu’Howard ait gagné beaucoup d’argent avec le trafic de cannabis, il est un grand partisan de sa légalisation. Après sa libération, il se présente aux élections au Parlement britannique avec un seul objectif : la légalisation du cannabis. Son parti obtient 4 sièges. Cela entraîne la formation de l’Alliance pour la légalisation du cannabis (LCA), qui devient en 2011 le Law Reform Cannabis. Il est également souvent invité dans des émissions de télé, donne des conférences et fait régulièrement des tournées dans le pays avec un one-man show dans lequel le cannabis et sa vie mouvementée comme trafiquant jouent un rôle de premier plan.
Tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur Howard Marks peuvent lire son autobiographie intitulée Mr Nice, portant le nom de l’un de ses nombreux surnoms. Découvrez aussi la plante de haschisch G13 x Mr. que Sensi Seeds a appelée ainsi en hommage à Howard Marks et à son travail.

Source : sensiseeds.com

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