L'activiste Azyz Amami devant la justice tunisienne

Soft Secrets
27 May 2014

Des comités de soutien s'organisent


Des comités de soutien s'organisent

Le procès du blogueur, figure de la révolution de jasmin, s'ouvre ce vendredi à Tunis. Arrêté pour détention de cannabis, il risque un à cinq ans de prison.

«Je crois en la libération d’Azyz vendredi. Le dossier est vide, monté de toutes pièces.» Bassem Trifi, avocat d’Azyz Amami, est optimiste. Le 12 mai dernier, son client, personnage emblématique de la récente révolution tunisienne, était arrêté à La Goulette en compagnie de son ami Sabri ben Mlouka pour détention et intention de consommation de cannabis, délit sévèrement puni : à son procès, qui se tient ce vendredi, Azyz risque un an à cinq ans de prison.

Depuis ce jour, sa famille et ses amis s’organisent, des comités de soutien se montent (#FreeAzyz), des manifestations se tiennent un peu partout dans le pays, comme celle qui s’est déroulée le 20 mai à Bizerte. Des députés tunisiens de tous bords prennent la défense d’Azyz et le dossier est suivi de près par les conseillers du président de la République, Moncef Marzouki.

Mais les soutiens ne se cantonnent pas à la seule Tunisie, certains viennent de l’étranger, et principalement de France. Des députés socialistes ont ainsi contacté le père d’Azyz, Khaled Amami, pour lui apporter leur appui et confier leur intention d’assister au procès.

«Faire taire une voix indépendante»

Certaines personnalités ont réaffirmé leur engagement en faveur de la jeunesse révolutionnaire tunisienne. C’est le cas du sociologue et philosophe Edgar Morin. Le 12 septembre 2013, dans un appel cosigné à «soutenir les jeunes en Tunisie» paru dans Libération, il avait déjà manifesté son indignation face à «une justice qui maîtrise l’art de la dissimulation : elle convertit les opinions et les faits en délits de droit commun».

Il a réitéré son soutien, à titre personnel, dans un nouvel appel publié sur Rue89 demandant la libération d’Azyz Amami qui «est à son tour emporté dans une affaire policière et judiciaire qui ne doit pas servir de prétexte à faire taire une voix indépendante et singulière».

Quelques jours plus tard, toujours sur le même site, c’est au tour de l’écrivain franco-tunisien, Abdelwahab Meddeb, de faire part de son écœurement suite à l’arrestation d’Azyz, «ce jeune homme de 30 ans [qui] devrait être érigé en icône. Le peuple tunisien lui doit tant.»

Julien HORY

Source: http://www.liberation.fr
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