Un canabinoïde moins connu

Soft Secrets
27 Mar 2014

Nous connaissons tous le cannabinoïde THC, ou delta 9- tetrahydrocannabinol, car on nous a dit que c'est lui qui nous fait planer et provoque ces merveilleux effets. Nous cultivons du cannabis avec l'objectif d'obtenir les effets planants qu'il produit et souhaitons généralement trouver des variétés qui contiennent le plus possible de THC. Les études sur la marijuana ayant permis de renforcer nos connaissances, nous savons aujourd'hui que le cannabis contient environ 85 cannabinoïdes différents. Que le grand public n'en connaisse qu'un seul semble dingue!


Nous connaissons tous le cannabinoïde THC, ou delta 9- tetrahydrocannabinol, car on nous a dit que c'est lui qui nous fait planer et provoque ces merveilleux effets. Nous cultivons du cannabis avec l'objectif d'obtenir les effets planants qu'il produit et souhaitons généralement trouver des variétés qui contiennent le plus possible de THC. Les études sur la marijuana ayant permis de renforcer nos connaissances, nous savons aujourd'hui que le cannabis contient environ 85 cannabinoïdes différents. Que le grand public n'en connaisse qu'un seul semble dingue!

Nous connaissons tous le cannabinoïde THC, ou delta 9- tetrahydrocannabinol, car on nous a dit que c'est lui qui nous fait planer et provoque ces merveilleux effets. Nous cultivons du cannabis avec l'objectif d'obtenir les effets planants qu'il produit et souhaitons généralement trouver des variétés qui contiennent le plus possible de THC. Les études sur la marijuana ayant permis de renforcer nos connaissances, nous savons aujourd'hui que le cannabis contient environ 85 cannabinoïdes différents. Que le grand public n'en connaisse qu'un seul semble dingue!

Royal Queen Seeds est une société européenne qui vend de l'huile de CBD à usage médicinal. La teneur en THC de cette huile est de moins de 0,2% et elle ne produit pas du tout de high.
De nos jours, avec la cannabiculture qui croît très rapidement, de nouveaux tests scientifiques se font dans le monde entier et nous voyons tous les jours qu'il y a encore beaucoup de choses à découvrir au sujet de cette plante magique. Une des plus grandes découvertes de ces récentes recherches concerne le second cannabinoïde le plus concentré, le Cannabidiol, CBD en abrégé. Le THC et le CBD sont les deux cannabinoïdes les plus abondants naturellement: la teneur en THC varie en moyenne de 12 à 25% et le CBD de 1 à 4%. Si seulement un quart de ce que les scientifiques disent sur le CBD est vrai, cela peut avoir un impact médical très important sur la médecine naturelle moderne, comparable à celui de la découverte des antibiotiques.

Le CBD est en quelque sorte le frère ou la sœur du THC car, comme tous les jumeaux, ils fonctionnent parfois en symbiose ou se combattent l'un l'autre. Contrairement au Cannabidiol, le THC est un composant psychoactif (ce qui signifie qu'il affecte le cerveau en agissant sur le système nerveux central et peut modifier votre humeur, comportement, perception et cognition) et ses effets sont ce que les fumeurs de cannabis ressentent le plus. Le high est responsable de la sensation de relaxation, des sens plus affûtés et bien entendu et de l'inévitable fringale qui vous fait tomber avidement sur tous les snacks à disposition. Il a également des effets médicinaux sur une multitude de symptômes comme sur une douleur modérée, l'insomnie, la dépression, les nausées et le manque d'appétit, pour n'en citer que quelques-uns. Sur certaines personnes cependant, le THC peut également provoquer un sentiment d'anxiété ou de la paranoïa, souvent associé à une sensation que le temps ralenti, ce qu'il ne fait pas bien entendu.

Le CBD est considéré comme un cannabinoïde non psychoactif mais il semble quand même avoir certains effets psychoactifs. Il émet un high sédatif et à un effet de soulagement que de nombreuses personnes recherchent via la médecine. Ses usages médicinaux surpassent ceux de tous les autres cannabinoïdes connus et comprennent: la réduction et la prévention d'inflammations, de nausées, de diabètes, d'alcoolisme, de TSTP (ou PTSD), de schizophrénie, d'arthrose rhumatoïde, d'épilepsie, de maladies cardiovasculaires, anti-psychotique, anxiolytique. Il agit même comme anti-douleur, anti-spasmodique musculaire et anti-douleurs neuropathiques, tous des symptômes difficiles à traiter avec la plupart des médicaments, mêmes pharmaceutiques. 

Alors que tant le THC que le CBD ont individuellement de nombreuses propriétés bénéfiques, quand ils sont utilisés ensemble, tels qu'ils sont fournis par la plante de cannabis, leurs effets sont encore plus impressionnants. Quand les molécules de THC et de CBD sont associées, certains des effets d'anxiété provoqués par le THC peuvent s'annuler et l'effet anti-douleur sur différents types de souffrance, être plus puissant que celui du seul THC. Cela fait de la nature le meilleur des médecins, en combinant ces deux composants dans une seule plante pour les rendre plus efficaces quand ils sont administrés ensemble, surtout pour les personnes qui souffrent de symptômes multiples. Le CBD semble également contrecarrer les effets excitants du THC en retardant le début du high et le faisant durer deux plus longtemps. Certains appellent ça les têtes "grimpantes", quand l'effet ne commence pas juste après l'ingestion mais survient soudainement dans un … BOOM… qui sort de nulle part et vous assomme comme une tonne de briques. Même si la marijuana affecte certaines personnes différemment que d'autres, vous avez certainement déjà vécu ces effets antagonistes.

Les mammifères, les oiseaux, les reptiles et les poissons possèdent tous des éléments endocannabinoïdes produits par leur corps. Il s'agit en gros d'un THC produit "naturellement" et appelé anandamide. Techniquement, l'anandamide (Ananda = béatitude en sanskrit et amide = un type chimique) est un neurotransmetteur présent naturellement dans notre corps. Le THC et l'anandamide agissent tous deux via des récepteurs de cannabinoïdes situés dans les cellules corporelles et ont un effet similaire sur la douleur, l'appétit et la mémoire. Les récepteurs sont des sortes de gardiens pour les protéines ancrées dans les cellules qui envoient des signaux chimiques directs hors de la molécule vers la cellule pour lui dire de faire quelque chose. Un peu comme un contrôleur aérien pour vos cellules, mais cette communication n'a lieu que quand la molécule ou le composant approprié s'y accroche. Une molécule qui s'accroche à un récepteur est appelée "ligand". Chaque ligand a ses récepteurs spécifiques, auxquels ne peuvent s'accrocher que certains composés. C'est comme une serrure et une clé, seules certaines clés ouvrent certaines portes, et quand la porte est ouverte, il y a une entrée. Dans le cas des récepteurs, c'est une entrée pour un signal directionnel. Une seule cellule peut avoir de nombreux types différents de récepteurs conçus pour communiquer avec différents éléments. 

Les cannabinoïdes nous affectent uniquement parce que notre corps contient les récepteurs qui correspondent à des molécules de cannabinoïdes spécifiques. Le cerveau humain possède en fait plus de récepteurs de cannabinoïde que n'importe quel récepteur couplé à d'autre protéine-G! Nos cellules contiennent tellement de ces récepteurs spécifiquement combinés au THC parce que notre corps produit son propre "THC naturel" (l'anandamide) mais en très faible concentration. Cela pourrait expliquer le fait que les humains soient tellement attirés par cette plante. Il n'y a rien de contre nature dans la manière dont notre corps procède les cannabinoïdes. La marijuana démontre ainsi être une médecine naturelle très efficace qui devrait être disponible pour les personnes malades.

Jusqu'à présent, on ne connaît que deux récepteurs de cannabinoïdes qui se lient au THC: les récepteurs CBD1 qui se trouvent dans le cerveau et le système nerveux central, et les récepteurs CBD2 qui sont dispersés dans tout le corps et principalement dans le système immunitaire. Les autres substances que les cannabinoïdes qu'on trouvent dans le cannabis (qui sont bien sûr les plus puissants), que ceux que notre corps produits naturellement et qui affectent instantanément notre système endocannaboïde interne sont par exemple: l'echinacea, le curcuma, le poivre noir, le cacao, etc. Ceux-ci, ainsi que quelques autres consommables, se lient aux mêmes récepteurs de cannabinoïdes. 

Le cannabidiol, ou CBD, cependant, n'a pas beaucoup d'affinités avec ces deux récepteurs connus. Il a plutôt un effet suppressif sur l'enzyme FAAH ('hydrolase d'amide d'acide gras') qui est responsable de la décomposition et de la destruction de l'anandamide. Cette réaction suppressive du CBD signifie que plus d'anandamide va rester dans le système et pendant plus longtemps. L'anandamide préfère le récepteur CB1, comme le THC, et laisse donc moins d'ouverture pour l'action du THC par ces récepteurs, ce qui en réduit les effets.

Le CBD peut se lier tant aux CB1 qu'aux CB2, et interagit avec d'autres récepteurs pour renforcer ses effets médicinaux. Il y a plusieurs récepteurs G-protéine situés dans le système nerveux central et périphérique qui interagissent avec le CBD. Il y a ensuite le TRPV-1 (abréviation technique signifiant les récepteurs ionotropiques activés par des molécules de la famille des V – vanilloïdes) qui réagissent également au CBD. Le récepteur TRPV-1 qui est également activé par la capsaïcine, le composant 'piquant' du piment est connu pour relayer la perception de la douleur, les inflammations et la température corporelle comme ce que l'on peut ressentir quand on mange un piment très piquant.

La famille des récepteurs 5-HT  joue un rôle important dans la sensation de l'anxiété dans notre corps et sont activés par le neurotransmetteur qu'est la sérotonine. Ces récepteurs déclenchent une réaction via des messages chimiques qui sont soit excitants soit inhibants, en fonction du contexte chimique de la liaison. Le récepteur de sérotonine 5-HT1A est membre de la famille des récepteurs compatibles au CBD. Quand il est activé par le CBD, il déclenche les puissants effets antidépresseurs des cannabinoïdes ainsi que d'autres fonctions médicinales du CBD car ce récepteur agit sur de nombreux symptômes tels que l'anxiété, l'appétit, le sommeil, la perception de la douleur, les nausées, vomissements, etc. Il agit en activant une réaction inhibitrice qui ralentit l'émission des signaux contrairement aux substances telles que le LSD, les champignons ou autres hallucinogènes qui activent des récepteurs 5-HT différents en produisant une réaction d'excitation. 

Le CBD produit certains de ses effets anxiolytiques en activant des récepteurs d'adénosine. Ceux-ci régulent les fonctions cardiovasculaires, la consommation d'oxygène du myocarde et la circulation sanguine coronaire ce qui ouvre la porte à de nombreux symptômes liés à l'anxiété: crispation, tension dans la poitrine, souffle court, etc. Ces récepteurs sont des régulateurs importants dans le cerveau pour d'autres neurotransmetteurs comme la dopamine et le glutamate. La dopamine n'est pas seulement responsable de la sensation de plaisir, elle agit également sur le sommeil, l'humeur, l'attention et les mouvements volontaires. D'autres drogues comme la cocaïne et la méthamphétamine agissent en amplifiant les effets des récepteurs de dopamine mais à plus grande échelle. Alors que le THC relève les niveaux de dopamine, le CBD pas. Il ne semble avoir qu'un effet sporadique et inhibiteur lors d'études effectuées sur des souris et des rats. Mais il faudrait plus de recherches pour en connaître les raisons. C'est peut être lié à l'un des 83 autres cannabinoïdes dont on sait encore très peu.

Il a été démontré que tant le CBD que le THC agissent individuellement contre le cancer mais il y a une synergie lorsqu'ils sont combinés. Il faut renforcer les essais cliniques pour pointer exactement les rôles qu'ils jouent quand ils agissent de manière combinée comme c'est le cas dans le cannabis. Mais le malheur de la prohibition de la culture et de l'usage du cannabis entraîne un manque de fonds venant des gouvernements et des organismes pour effectuer ce type de recherches. Même si les études universitaires réalisées à travers le monde compilant les évidences sur le lien entre cannabis et cancer ne manquent pas, rien n'est encore tout à fait sûr aujourd'hui. Ce lien semble impliquer une autre protéine-G couplée à un récepteur appelé GPR55 qui est considéré comme récepteur orphelin car il n'a pas encore été scientifiquement classé dans une famille de récepteurs même si de nombreux chercheurs pensent qu'il s'agit d'un troisième récepteur de cannabinoïdes. Les GPR55 se trouvent principalement dans le cerveau et se concentrent dans et autour du cervelet. Ils sont utilisés pour réguler la densité osseuse et la tension artérielle. Si vous avez un tel récepteur suractif cela peut par exemple être lié à l'ostéoporose. Ce récepteur encourage l'action des cellules ostéoclastes. L'ostéoclaste est responsable de la réabsorption des os, un processus par lequel le calcium des os est divisé et transféré vers le sang, ce qui l'affaiblit. Quand ce récepteur est activé, cela encourage également la prolifération des cellules cancéreuses. Il est relié à de nombreux types de cancer. Certaines études montrent que le CBD bloque les signaux des GPR55 et réduit ainsi la prolifération des cellules cancéreuses ainsi que la réabsorption des os. C'est un de ses effets anti-cancer.

La plupart des tests sur le cannabis illégal concernent le THC, mais dans la plupart des pays, le CBD est totalement LEGAL et peut s'acheter sous diverses formes. Malheureusement, il n'aura pas les mêmes effets que lorsqu'il est en combiné comme dans le cannabis, mais même à lui seul, il peut faire des miracles en médecine. Des études universitaires réalisées avec des souris ont prouvé ses effets incroyables sur les inflammations dues à l'arthrose rhumatoïde en les réduisant de 50% et en réduisant de 65% la taille des nécroses dues à l'infarctus lorsqu'il est ingéré juste après l'attaque cardiaque.

Le high ressentit par les plantes contenant plus de CBD (ou des aliments) est généralement plutôt corporel tandis que celui du THC est plutôt cérébral mais cela peut varier en fonction des proportions CBD:THC. Ces distinctions sont un peu plus faciles à différencier lorsqu'on compare ce que l'on ressent quand on fume du cannabis et quand on mange quelque chose à base de cannabis. Il y a à ça plusieurs raisons. Premièrement, il y a plus de CBD dans les feuilles de la plante que dans les fleurs et la plupart d'entre nous gardent les têtes pour les fumer et les feuilles pour cuisiner. Deuxièmement, quand le THC est chauffé à plus de 150-157 degrés Celsius, il brûle, alors que le CBD résiste à des températures de 160-180 degrés avant de brûler. Je ne sais pas vous mais moi je ne connais pas beaucoup de recettes de brownies qui cuisent à moins de 150 degrés et sauf si vous êtes au courant de ceci et avez adapté la température et la durée de cuisson, il est plus que probable que vous mangiez des trucs remplis de CBD. Les tiges contiennent également plus de CBD que les têtes, ce qui fait qu'il vaut la peine d'utiliser la plante toute entière.

Contrairement à ce que pensent certains, on ne peut pas rendre une plante plus riche en CBD si c'est dû à ses génétiques. La proportion THC:CBD:et tous les autres cannabinoïdes est génétiquement prédéterminée. C'est décevant que les plantes produisant des taux élevés de CBD soient si rares (un haut pourcentage signifie tout ce qui est juste au dessus de 4%). C'est le résultat de nombreuses années de croisements pour obtenir des taux élevés de THC. 

Il n'existe aujourd'hui plus qu'un stock de 23-30% de graines de variétés riches en CBD (>4%). Quand ces variétés produisent un lot de graines, ce lot va créer différents phénotypes de semis soit riches en CBD soit en THC lors de chaque génération. Une moyenne de une plante de cannabis  pour quatre graines sera riche en CBD et créera un phénotype riche en CBD. Dans de rares cas, on aura deux plantes pour quatre graines, ce qui donne une possibilité de 25-30% de plantes avec une dominance de CBD. La seule manière de faire proliférer des variétés riches en CBD est de dénicher un de ces phénotypes et d'en faire une plante mère qui va produire des clones car tous les clones vont contenir exactement la même proportion de CBD:THC que la plante mère. Comment savoir si votre plante est une variété riche en CBD? On peut effectuer des tests chimiques sur les plantes au stade végétatif pour identifier celles qui sont riches en CBD. Ces tests permettent aux obtenteurs de mesurer la proportion CBD:THC sans devoir attendre la récolte pour tester les fleurs/têtes. Pour tester un échantillon de fleurs et mesurer les pourcentages de cannabinoïdes, il y a principalement deux méthodes: une quantitative et une qualitative. La différence entre ces deux méthodes ressemble à la comparaison entre poids et qualité. On trouve même aujourd'hui de kits pour réaliser ces tests chez soi. 

Les méthodes utilisées par les cultivateurs dans le passé pour obtenir des plantes riches en CBD n'ont pas prouvé leur efficacité et peuvent avoir un effet contraire en réduisant la teneur en THC de vos plantes en le transformant en un autre cannabinoïde appelé le CBN. Une des méthodes que j'ai vue chez de nombreux cultivateurs est de laisser les plantes sur-fleurir en dépassant le moment normal de la récolte pour que les trichomes prennent une couleur ambrée partout. Il n'y a aucune étude qui prouve qu'il a une augmentation de la production de  CBD lorsqu'on laisse une plante en fleur plus longtemps et chaque jour de plus qui laisse passer le moment où les trichomes sont laiteux fait perdre du THC qui se dégrade ou se transforme en CBN lorsqu'il s'oxyde. C'est plus probablement le vieillissement ou la transformation du THC qui entraîne cette impression de ressentir plus les effets du CBD qu'une réelle augmentation de sa production. C'est aussi à cause du CBN qu'on se sent plus groggy et endormi qu'avec le THC. La transformation du THC en CBN a également lieu pendant le processus du séchage qui réduit la quantité de THC dans les têtes. 

Mes recherches n'ont révélé que quelques variétés connues riches en CBD, c'est-à-dire qui contiennent plus de 4-15% de cannabidiol: la Charlotte's Web, la Harlequin, la Sour Tsunami et la Cannatonic. Mais comme les savoirs sur le cannabis se répandent, l'envie et le besoin de plantes de cannabis médicinales vont fortement augmenter également et c'est ce qui va pousser les obtenteurs à en faire plus. Mais c'est d'abord à vous, les cultivateurs, à utiliser ce qu'on vous apprend pour choisir les bonnes variétés, croiser les bons phénotypes et faire pousser une plante mère pour lancer de nouvelles variétés avec une plus haute teneur en CBD. Vous deviendrez peut-être ainsi de Docteurs Green de notre communauté de culture.   

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